Chapitre 54 - S.T.A.Y.

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8 Juin 1978 - Bath

La portière claqua derrière mon dos et je m'approchai de la sonnette de la maison. Je glissai un regard anxieux sur le cadrant de ma montre, un coup au cœur stoppa pourtant mon geste.

La porte d'entrée s'ouvrit et Jeffrey émergea de la maison, se rapprochant machinalement sous le porche avant d'ancrer sans aucune hésitation son regard au mien. S'il fut surpris de ma présence, il ne le montra pas.

Et je ne rêvais pas, il était bien là, devant moi, se tenant debout sur la dernière marche des escaliers. Seulement quelques mètres nous séparaient. J'aurais pu courir vers lui. J'aurais pu me jeter dans ses bras et embrasser ses lèvres fiévreusement. Mais je ne le fis pas. Je ne pouvais pas. Il ne bougea pas non plus. Et cette dernière constatation me rassura presque autant qu'elle me fit mal. Il semblait fatigué. Ses traits étaient fermés, ses yeux cernés, son teint blafard et ses lèvres étaient incurvées en un sourire fané.

La gorge en feu, le souffle manquant et les membres tremblants, j'ouvris la bouche et laissai échapper d'une voix faiblarde ces prochains mots :

- Salut Jeff, soufflai-je en guise d'introduction.

Je rabattis quelques mèches rebelles derrière mes oreilles d'un geste nerveux.

En retour il croisa les bras sur son torse en baissant les yeux à ses pieds.

- Salut.

- Je voulais savoir comment tu allais, continuai-je d'une petite voix.

Il releva vers moi son visage froid et figé dans une impassibilité déconcertante. Dans le silence qui s'ensuivit, je compris que le blond n'avait pas l'intention de me faciliter la tâche.

- Tu m'as manqué, glissai-je avec un petit sourire crispé, tentent du mieux que je le pouvais d'introduire une discussion.

Il soupira avec lassitude en laissant ses bras retomber le long de son corps.

- Jo...

Je me contentai de me trifouiller les mains nerveusement.

- Jodie. Pourquoi tu n'as pas répondu à mes appelles ? Souffla-t-il finalement en esquissant un pas en ma direction.

Le message était clair. Il ne laisserait pas cette discussion en suspend, tant que je n'aurais pas réglé mes comptes.

- Je... Je suis sincèrement désolée, j'avais besoin de prendre un peu de recul.

Son regard coula sur la voiture garé derrière moi et dont la valise posée sur la banquette arrière ne manqua pas à son discernement.

Il tiqua. Un infime mouvement. Un léger tressaillement. L'éclat surpris dans ses iris d'acier.

Dahmer : Insoluble - Part 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant