Chapitre 33 - Concurrence

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Allongée dans mon lit, les yeux grands ouverts sur le plafond, et un bras derrière la tête, je me laissai envahir par les souvenirs de ses dernières heures, tout en enroulant une mèche de cheveux autour de mon doigt. Mais maintenant, je n'arrivai décidément pas à m'endormir. Je connaissais parfaitement la raison et cela me rendait encore moins susceptible de saisir le sommeil en cours de route.

Cela faisait plusieurs heures désormais, que j'avais quitté notre rocher. Des heures que Jeff avait tout dévaster dans mon cœur, comme un ouragan, pour y faire ses ravages. C'était... Comme si avoir avoué clairement à Dahmer ce que je ressentais avait tout déclenché, brisé cette prison émotionnelle qui me retenait depuis trop longtemps. Je parvenais enfin à déceler le bonheur, dont semblait se délecter mon cœur.

Je fermai les yeux, et soupirai.

J'avais désespérément besoin de faire pause, voire même de revenir en arrière sur les événements, de réfléchir, et je devais le faire seule. Bien, les faits... Il fallait repasser les faits... nous nous étions déclarés, puis embrassés. Trois fois. Ô Seigneur...

Rien que cette seule idée me paraissait surréaliste.

Je me redressai en tailleur et m'enjoignit au silence. Mon visage me brûlait, et mes lèvres me donnaient la sensation de palpiter, comme si les baisers de Jeffrey y étaient encore accrochés.

Je me contorsionnai pour attraper une cigarette, puis m'écroulai à nouveau sur le lit. Rien à faire. Toutes les distractions du monde ne suffirait pas à effacer la pression de ces baisers sur mes lèvres, le corps de Dahmer tout près du mien, sa présence, son odeur, et l'irrésistible aura qui lui permettait de s'insinuer partout dans la moindre de mes pensées...

Et merde. Pratiquement un an s'était écoulé, et j'avais tenue mes résolutions, bordel ! Un an ! Et pourtant, il avait suffit que Dahmer se pointe la bouche en cœur pour que je me sente vaciller, définitivement.

Et maintenant, je ne ressentais plus qu'un bonheur profond, intense, vivifiant.

J'avais soudain follement envie de lire... Pour redécouvrir l'écriture d'Aldous Huxley, la poésie des mots, les sensations intrusives, intimes, la vie, la mort à travers son histoire... Mais aussi parce que c'était Dahmer qui avait choisi ce livre. Je voulais chercher dans ces lignes ce qui avait tant séduit le propriétaire du livre, ce qu'il avait voulu me transmettre en me le prêtant à l'époque... Respirer l'odeur du papier, sentir une petite partie de son monde, quelque chose qu'il avait touché, tenu entre ses mains...

Tu deviens complètement barge Jo... pour ne pas changer.

Je me saisi tout de même du livre que je serrai contre ma poitrine quand je retournai m'allonger. Savourant l'agréable odeur du carton et du papier, ainsi que la rudesse de la couverture entre mes doigts.

Dahmer : Insoluble - Part 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant