Chapitre 19 - Star Wars

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Le silence était maître dans la pièce mais il me semblait que mes pensées m'assourdissaient. Elles étaient trop nombreuses et affluaient sans cesse. A bien y réfléchir pourtant, il n'y avait finalement rien d'étonnant là-dedans. Non, le plus surprenant était sans aucun doute cet étrange sentiment que j'éprouvais. Depuis que je passais du temps avec Dahmer, j'avais l'impression que les choses avaient changé. Que je me dirigeais droit vers une destination inconnue, sans peur ni crainte, mais avec beaucoup d'impatience. L'envie soudaine d'avancer, le plus vite possible, afin de découvrir ce qui m'attendait au bout du chemin. Cela ne concernait pas seulement Dahmer et mes sentiments équivoques, mais ma vie toute entière. Parce que, au fond de moi-même, je savais que les choses prenaient une tournure différente et que bientôt, tout changerait.

Je demeurai songeuse dans l'obscurité de la chambre. Malgré le sommeil qui m'appelait, je m'efforçai de prendre du recul. Il était vrai que c'était la première fois que je tombais réellement amoureuse... mon premier vrai amour. Mais il ne fallait absolument pas que je m'emballe. Rien ne m'obligeait à prendre les choses aussi sérieusement. Après tout, je n'avais que seize ans, bientôt dix-sept. J'avais l'âge de m'enticher d'un garçon. J'avais l'âge d'aimer stupidement, de guetter son passage et de rougir à ses moindres regards. Cela n'avait pas besoin d'aller plus loin. Cela n'avait pas besoin d'être plus que ça. Parce que j'étais probablement la seule à éprouver tout ces sentiments. Cela paraissait déjà suffisamment insensé que Jodie Anderson soit amoureuse de Jeffrey Dahmer, alors que Jeffrey me considère autrement que comme une amie... On ne pouvait pas demander trop de folies à l'univers.

Je n'aurais su dire si je me sentais triste ou soulagée en arrivant à cette conclusion logique. Je n'avais rien à décider, et mes sentiments ne comptaient pas, puisque Jeff aimait les hommes... Cela m'ôtait soudain un poids des épaules. Là où il n'y avait pas de choix à faire, il n'y avait pas de dilemme, après tout.

Et puis, bien que je sois certaine d'être amoureuse, il m'était impossible d'accorder trop d'importance à quelqu'un. Pas dans un monde où la souffrance liée à la perte de mon père me rongeait encore profondément. Aimer une personne, revenait à le condamner à ma peur de perdre, encore une fois, un être cher à mon cœur. Non. Je n'étais définitivement pas prête à ça.

Je fermai les yeux et me laissai bercer par le souvenir des jours passés. Cela me convenait ainsi. Oui, je pouvais me contenter de garder les choses comme elles étaient actuellement. Ne toucher à rien.

Et un jour, le temps emporterait tout, et cet amour impossible avec lui.

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Vendredi 13 Mai 1977 -

Trois semaines après la journée sportive, les jours passés furent plus étrange que jamais. Je remarquai que, où que j'aille : couloirs, bibliothèque, self, cours extérieur, parking... je croisais systématiquement Jeffrey Dahmer. Où que j'aille, j'avais l'impression de le voir, et plus les jours passaient, plus mon malaise s'accentuait.

Dahmer : Insoluble - Part 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant