Présentateur- Mesdames et Messieurs, merci d'accueillir Léna Muller pour la sortie de son premier roman "Détruisons-nous".
Les lumières du plateau m'éblouissent, mais j'affiche un sourire brillant. Je ne sais pas ce que je fais ici, dans un tailleur Louis Vuitton, beaucoup trop sexy à mon goût pour une simple promotion. J'enfonce mon malaise au fond de moi, et sert la main du présentateur comme si j'avais fait cela toute ma vie.
Léna- C'est une réelle chance pour moi, merci beaucoup de m'accueillir.
Présentateur- C'est avec plaisir. Vous êtes Léna Muller la cadette de l'empire des industries Muller, et maintenant autrice, comment vivez tout ça ?
Léna- Plutôt bien, j'ai par contre l'impression de manquer de crédibilité.
Présentateur- Pourtant, on dit de vous que vous avez donné un nouveau souffle au genre de la new romance. Comment avez-vous eu l'idée de ce roman ?
Léna- Je me suis inspirée de ma propre vie, bien sûr tout en la romantisant, mais j'ai essayé d'être le plus fidèle possible, je ne sais pas pourquoi mais ça me tenait à coeur.
Présentateur- Vous parlez de sujets sensibles, comme l'abandon parentale, les problèmes d'argents, les addictions, est-ce aussi réel dans votre vie ?
Léna- Oui, je voulais montrer le choc entre deux mondes, des personnes n'ont pas eu la chance que j'aie eu, de grandir avec les mêmes moyens. Et, j'étais dans cette position où je ne pouvais pas les aider, ce qui est compliqué à vivre et à comprendre, le monde, tel que je le voyais, était un idéal, ce monde là n'existe pas. J'ai voulu opposer les deux mondes pour faire ressortir le problème, je ne sais pas si c'est un succès mais c'était mon intention.
Présentateur- Et à quel monde appartenez-vous aujourd'hui ?
Léna- Je pense que j'appartiendrais toujours au monde dans lequel j'ai grandi, je ne peux pas me revendiquer d'un milieu alors que je n'ai pas vécu les mêmes choses. Je reste encore aujourd'hui extrêmement chanceuse.
Présentateur- Tout le monde n'a pas cette chance, c'est un fait. Votre roman est également une histoire d'amour, une passion destructrice, cette chute a fait verser des larmes aux lecteurs. Et vous avez transmis l'idée du premier amour de manière réaliste, ce qui a d'ailleurs beaucoup plu. La réalité de l'amour de votre roman a été un véritable choc. Est-ce que vous vous attendiez à ce genre de réaction ?
Léna- Les larmes ne m'ont pas réellement surprise, c'étaient plutôt une marque de réussite, cela veut dire que j'ai réussi à faire passer les émotions. Et, le livre reste très utopiste à mes yeux, c'est quand même éloigné de ma réalité. Puis, j'ai aussi peur que les filles idéalisent une relation comme j'ai vécu.
Présentateur- N'étiez-vous pas heureuse dans cette relation ?
Je continue de sourire, malgré le choc que provoque sa question, je ne me suis jamais posée la question à moi-même, et je devrais répondre devant des milliers de téléspectateurs. J'ai l'impression que mes poumons se font de plus en plus petits, je me permets de boire l'eau mise à ma disposition, et prend une grande inspiration, essayant de garder mon angoisse au fond de moi. Noyer le problème, comme j'ai réussi à faire jusqu'à aujourd'hui, avancer sans regarder derrière, ce n'est pas si compliqué, je sais le faire.
Léna- A vrai dire oui je l'ai été, mais sur la fin de cette relation, je me sentais de plus en plus mal, je ne dirais pas malheureuse, mais les moments sombres étaient plus nombreux. Comme on dit toute bonne chose a une fin.
Présentateur- D'ailleurs retrouver l'homme en question est devenue une vraie trend sur les réseaux. Un rappeur selon votre roman, le connaissons nous ?
Léna- Oui vous le connaissez. C'est pourquoi l'anonymat est important, puis je tiens à garder ma vie privée.
Présentateur- Pourtant vous la partagez quotidiennement sur les réseaux sociaux. Comment faites vous la différence, car on a l'impression de vous connaître, or vous nous avez surpris avec ce roman.
Léna- C'est compliqué, mais je ne suis pas connue, je ne suis pas créatrice de contenue et je n'ai pas le but de le devenir. Partager ma vie est un passe-temps pour moi c'est ce que j'aime faire.
Présentateur- Donc, quel est votre but dans la vie ?
Je pense que c'est officiel, je ne referais pas de promotion, du moins pas dans cette émission. J'ai l'impression que ces questions sont vachement personnelles, peut-être que je ne suis pas habituée, par peur de faire mauvaise impression, je fais comme si de rien était et ne montre pas mes hésitations. Malgré mon envie de tout envoyer valser et leur dire d'aller se faire foutre, je garde mon sourire réservé habituellement pour les événements organisés par mes parents, ou pour mes parents simplement. Encore une fois, je respire un coup et enfonce le mal être plus profond, j'ai hâte de sortir de ce plateau et en fumer une pour oublier tout ce stress inutile.
Léna- J'aimerais devenir journaliste.
Présentateur- C'est génial, j'espère que vous y arrivez sincèrement, vous le méritez.
Hypocrite.
Léna- Merci beaucoup.
Présentateur- Merci à vous pour répondre à nos questions. Votre livre est disponible dans toutes les librairies. C'était un honneur de vous avoir. Maintenant place au coin des artistes avec le rappeur PLK pour la réédition de son album et donc Enna Boost.
Il arrive sur le plateau, les lumières font briller sa décoloration et son sourire, il prend place à côté de moi, et me lance un regard discret, je lui souris évitant de montrer ma surprise en direct. Cela fait des mois que je ne l'ai pas vu, je suis surprise de le voir ici. J'écoute son interview que d'une oreille, mais je comprends que le présentateur lui pose des questions personnelles, comme il l'a fait avec moi précédemment, j'avoue ne pas m'y intéresser, je ne veux pas forcément savoir. Le regard du présentateur sur moi, me fait sortir de mes pensées, et je comprends qu'il veut me poser une question, je lui montre alors ma disponibilité, c'est pas comme si j'avais le choix dans tous les cas.
Présentateur- Et si je comprends bien, Léna vous connaissez PLK ?
Léna- Oui cela fait un moment déjà.
Présentateur- Comment vous êtes-vous rencontrés ?
J'ai l'impression que la question est plus adressée à l'homme à côté de moi, comme si je ne pouvais pas y répondre, il manquait plus qu'il soit sexiste, je ne l'aime définitivement pas. Je lève les yeux au ciel intérieurement.
Mathieu- Son frère rappait avec nous de base, c'est un de mes meilleurs amis. Il nous a sorti de galère des fois, vu que les deux viennent de la p'tite bourgeoisie.
Le présentateur clôt son interview, enfin, j'ai qu'une envie c'est de partir, le reste de l'émission se déroule sous nos yeux, mais je n'y prête pas vraiment attention, obnubilée par l'idée de retrouver mon lit. Lors de la coupure pub le polonais approche sa bouche de mon oreille et je me concentre sur lui.
Mathieu- On parle de notre job ou nos histoires de cul ?
Léna- Franchement, je sais pas, j'ai un doute là.
Mathieu- Heureusement que t'étais là, sinon je l'aurais envoyé se faire foutre, avec ces questions de merde. C'est Flav qui m'a forcé, promo de merde.
Léna- J'avais pas envie non plus, puis ma maison d'édition a dit que je devais, pour la bonne image et faire taire les critiques.
Mathieu- En vrai c'est carré, t'as pas fini tes études t'es encore plus riche.
Léna- C'est mieux que de ne pas en faire.
Il me fait un doigt et une grimace, je ris à son attitude infantile. Cela fait longtemps que l'on ne s'était pas parler sans se hurler dessus. Cependant, je garde ma pensée pour moi, et je continue parler et rire avec lui, l'émission passe alors plus vite.
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you deserve more than me
Fanfiction« Il a déserté la pièce, me laissant seule avec ma peine, le silence totale règne, les larmes dévalent mes joues en silence. Je ne bouge pas, animée par l'espoir qu'il va revenir, et me dire qu'il m'aime, qu'il est désolé, qu'il fera des efforts. Ma...