Chapitre 36

307 18 0
                                    

Assise sur une des chaises haute de mon comptoir, une lettre qui changera peut-être ma vie. La question est : ai-je ce putain de poste ou pas ? J'ai vu grand et j'ai envoyé mon CV à Mediapart, j'en rêve depuis que je suis gosse de ce taff, et j'ai peur de me faire recaler encore pour mon nom de famille. C'est bête mais il voit mal donner un job en bas de l'échelle à des gens qui ont grandi en haut, mais moi je m'en tape, et je l'ai bien précisé pendant l'entretien. Bref, j'angoisse et j'ose pas ouvrir la lettre.

Sarah- Ouvre la cette putain de lettre non ? On doit finir mes cartons là.

Je la toise du regard, elle me sourit faussement, je lève les yeux au ciel. Oui, parce que madame a décidé d'aller vivre avec l'amour de sa vie, même si deux semaines auparavant elle aurait été capable de le planter. Peut-être que ça leur fera du bien de se retrouver à deux, fin dans tous les cas il y'a un bébé en route, donc ce moment allait forcément arriver.

Sarah- Tu veux que je le fasse ?

J'hoche la tête timidement, elle fait le tour et attrape la lettre, elle l'ouvre et j'ose pas regarder sa réaction. Elle ne dit rien, alors je tourne la tête vers elle en fronçant les sourcils.

Léna- Alors ?

Sarah- Putain tu l'as eu.

Léna- Quoi ?

Sarah- T'es putain de prise Nan's ! T'as le job !

Léna- C'est vrai ?

Je lui arrache la feuille des mains pour la lire moi-même, je passe les premières lignes, et c'est vrai je l'ai. Je n'arrive même pas à réagir tellement ça me parait irréel, j'ai le poste. Fini le chômage, et vivre sur le revenus de mes débiles de parents, je suis enfin indépendante.

Des larmes de soulagement dévalent mes joues, mon amie me prend dans ses bras.

Sarah- Tu peux être grave fière de toi Nan's. Tu mérites vraiment.

J'hoche seulement la tête, des pas venant dans l'appartement me fait essuyer rapidement mes larmes. Une partie des garçons viennent de débarquer pour aider à déménager Sarah.

J'en profite pour m'éclipser dans la salle de bain, je relis la lettre, je réalise toujours pas, je vais vraiment être journaliste, pour de vrai. Fin, j'me doute bien que je vais devoir gravir les échelons, mais je rentre dans le monde, celui duquel je rêve depuis petite.

Je me passe de l'eau sur le visage quand la porte de la salle de bain s'ouvre et se ferme. Je tourne la tête, et tombe face à mon blondinet.

Mathieu- Pourquoi t'es venue t'enfermer ? Attends tu pleures ?

Je secoue négativement la tête, malgré les quelques larmes qui persiste, j'ouvre les lèvres mais aucuns son ne sort, je me contente juste de lui tendre le papier.

Ses sourcils se froncent quand il l'attrape, je le vois le lire attentivement. Puis, son visage s'illumine, il vient alors me prendre dans ses bras, il me sert si fort que j'ai du mal à respirer.

Mathieu- T'as géré bébé, j'suis trop fier de toi. Putain t'es trop forte.

Je souris tellement fort que j'en ai limite mal aux joues, le voir si heureux pour quelque chose de si simple, mon cur se réchauffe automatiquement. J'en profite pour l'embrasser, étant la première fois qu'on se voit depuis quelque jours.

Mathieu- Putain c'est trop bien. Mais attend ça veut dire on va moins se voir ?

Une mine déçue s'affiche sur son visage, je ris légèrement, je prends le temps de le rassurer. Je suis tellement contente de retrouver un vrai rythme de vie, avoir une routine tout ça, c'est incroyable.

you deserve more than meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant