you deserve more than me

Chapitre 37

Je pose ma valise dans l'entrée de la chambre, je me dirige directement vers la grande baie vitrée pour observer la vue qu'il y a depuis le balcon. J'en ai le souffle coupé, il y a la mer à perte de vue et le village en contrebas. Je sens deux bras entourés ma taille, et des bisous parcourir mon cou, sa barbe de trois jours me chatouille légèrement.

Mathieu- Aller arrêtes de faire la tête bébé.

Je lève les yeux au ciel, et repousse le polonais qui était accroché à moi. Je lui lance un regard noir, et part prendre ma valise pour y récupérer un maillot de bain. Je m'enferme ensuite dans la grande salle de bain. Je prends le temps d'admirer la grande douche et le plan fait de marbre, j'essaie de gagner un maximum de temps parce que moins je le croise mieux je me porte. Je ne sais pas pourquoi j'ai accepté ce voyage, je savais très bien que c'était pour m'acheter et qu'il se fasse pardonner, à quoi je pouvais bien m'attendre ? J'entends qu'il frappe contre la porte de la salle d'eau, je souffle essayant de garder mon calme. Mais le connaissant, il ne va pas le garder longtemps. En même temps, c'est toujours explosif entre nous, et ça fait un moment que ça a pas explosé.

Mathieu- Sérieux Léna tu vas faire la gueule 10 jours là ?

Je ne réponds pas, essayant de contenir les remarques sanglantes qui traversent mon esprit. Des fois je me demande, qui m'a appelé pour tomber amoureuse d'un mec aussi con. Certes il sait être romantique, mais même après 7 ans, il ne sait toujours pas comment je fonctionne.

Mathieu- T'es en train de me les briser à faire la morte. Je me suis déjà excusé Léna. Tu veux quoi encore ?

J'ouvre la porte et tombe nez à nez avec lui.

Léna- Que tu la fermes, ça me fera de vrai vacances.

Il lève les yeux au ciel, puis je sens son regard suivre mes faits et gestes, j'attrape mon sac de plage et fourre des affaires dedans, pour finir par nouer un paréo autour de ma taille.

Mathieu- Tu comptes aller où comme ça ?

Jalousie te revoilà, tu ne m'avais pas manqué.

Léna- A la plage, pour essayer de profiter de ces supers vacances tout frais payer.

Mathieu- Surtout dit pas merci.

Léna- Mais tu t'attends à quoi putain ? Je m'en carre le cul que tu dépenses un smic pour moi. On m'a acheté toute ma putain de vie Mathieu. Et intelligent comme t'es, tu te dis que me payer des vacances ça va me faire redescendre. T'es bien le dernier que je pensais qui essaierait d'acheter mon amour.

Mathieu- Mais j'essaie pas de t'acheter. J'voulais juste qu'on se casse de Paris pour régler nos différents, mais apparemment t'as décidé de faire la gamine.

Léna- Ouais, si tu veux.

J'enfile des claquettes, et claque la porte de la chambre derrière moi. Je n'ai absolument aucune idée d'où je vais, ni de ce que je fais.

Je finis les fesses posées sur le sable, des larmes dévalant mes joues alors que la nuit commence à tomber. J'ai éteint mon téléphone, ne voulant pas voir le contact du blond s'afficher toutes les 30 secondes. J'ai enfilé un pull que j'avais jeté dans mon sac, et fixe l'étendue d'eau devant moi. La plage s'est vidé depuis que je suis arrivée, et je n'ai pas bougé, repassant en boucle le film de ma vie, ne pouvant m'empêcher de tout remettre en cause, en commençant par ma relation amoureuse. Le problème d'aimer aussi fort, c'est de ne pas supporter les différents qu'on peut avoir, un rien peut devenir une rupture et nous faire repartir à zéro. J'en suis terrifiée.

Je sens quelque chose me frôler, je croise le regarde du rappeur qui vient de s'assoir à côté de moi, son visage est déformé par la tristesse.

Mathieu- J'ai mis des heures à te trouver.