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Brutal, c'est le mot qui me vient à l'esprit quand j'ouvre les yeux. Ce blanc, qui m'entoure, me pique les rétines. J'émerge tout doucement... Je peine à rassembler les éléments d'hier. Bordel, que m'est-il arrivé ?

- Vas-y mollo ! Je vais chercher l'infirmière.

Un bref mouvement de tête me fait un mal de chien. Je n'ai pas pu reconnaître la voix... Je suis dans une situation déplaisante. La porte s'ouvre, nul besoin d'être médium pour comprendre qu'ils sont deux à avoir franchi ma chambre.

- Bonjour, cessez de bouger. Pouvez-vous me dire votre identité ?

Elle me maintient, sa blouse ne trompe pas, je suis à l'hôpital...

- Céleste Ness.

- Très bien, vous souvenez-vous de la nuit dernière ?

Je ne lui adresse pas un mot, je ne sais plus... Je suis abasourdie.

- Tranquille, ça arrive durant un choc, je vous laisse vous en remettre. Je repasserais.

Quelle heure est-il ? J'ai raté ma journée ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Quand la gentille dame claque la porte, l'autre individu se positionne devant moi, soulagée de constater qu'il s'agit d'une collègue. Je vais sûrement obtenir quelques réponses.

- Qui m'a remplacée ?

- Personne, ne t'inquiète pas le hall de l'hôtel a été inondé donc tout personnel travaillant à l'accueil n'a pas été de service. Tes parents ont bien géré, pas de panique. Tout est sous contrôle.

- Qu'est-ce qui m'est arrivée ?

- Tu t'en souviens vraiment plus ? Tu m'as foutu une de ces peurs...

Je ferme les yeux un instant, espérant qu'en les ouvrants, tous mes souvenirs resurgiront. Malheureusement, rien ne se passe...

- Raconte ce que tu as vu, s'il te plaît.

- Dès ta sortie du hall, la foudre ta pris de plein fouet. Je n'avais jamais vu ça, je me suis hâté à tes côtés puis j'ai appelé les urgences. Quel miracle que tu sois encore en vie, j'ai vu sur internet qu'il n'y a quasiment pas de chance de survivre à ce genre de phénomène.

Elle me tend un journal, que je peine à lire. Je lui demande gentiment de me dire grosso modo ce qui en sort du papier.

- Vous êtes appelés les « quatre miraculés » ; oui, tu n'es pas la seule. C'est un mystère, qui d'après l'article, mérite d'être creusé.

Il y a donc trois autres dans la même situation que moi ? Si demain ou dans deux jours, je me fais interviewer, je ne saurais pas expliquer les raisons qui font que je respire aujourd'hui. Je refuserais tout journalistes, c'est un événement tragique qui se doit de rester pour moi, je resterais catégorique. Il est souvent répété « qu'il ne faut pas remuer le couteau dans la plaie » n'est-ce pas ?

- Ai-je des séquelles ?

- À part cette petite perte de mémoire, l'infirmière m'a assuré que tout va bien.

C'est tout de même ahurissant, ça va, il y a plus grave dans le monde...

- Je peux rester solo ? S'il te plaît...

Ma collègue s'en va, me laissant petit à petit rassembler les pièces manquantes du puzzle. Ça me revient à base de flash. Je voulais juste vérifier si les vitres de mon automobile étaient bien remontées... J'étais tombé sur le dos, j'avais perdu l'équilibre, la douleur est bien réelle ; mon crâne se rappel du sol dur et froid... Les frissons me parcourent à ce simple retour en arrière. D'un coup, je me sens presque volée... En un clin d'œil, je me retrouve ailleurs. Je me suis... Téléporter ? Je guette les alentours, au loin, je distingue trois silhouettes. M'avançant vers eux, je comprends très rapidement qu'ils sont les fameux miraculés dont on me parlait.

Antinomique PowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant