Antinomique Power

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- Mi amor.

J'ouvre mes yeux, j'ai eu un foutu malaise suite à mon trop-plein d'émotion.

- Avant que tu ne t'énerves, on est ici parce que je ne me voyais pas te porter jusqu'à la maison.

Je me remets doucement, je fais le lien avec ce que me disait mama sur les concessions.

- Le temps s'écoule différe-

Pourquoi je l'avertis ? Elle est sûrement plus renseignée que moi.

- Teros Clark, le dieu de la raillerie. Il excellait dans le domaine de la malice.

- Les habitants sont cruels.

- Le décès de ton père a coupé leurs habitudes, ça leur a complètement déraillé...

Ça me débecte qu'elle trouve le moyen de les défendre... Cette histoire n'est qu'une admiration débordante.

- Nous avons du vent bien qu'il soit rare, nous aimons savourer la brise quand il y en a. Je me disais bien que ça ne pouvait pas être celui que nous connaissons. Tu étais bien trop perdu pour être notre seigneur.

Il ne porte pas de toge, c'est sûrement une création de la renarde qu'il a sur le dos. Ça fait nouveau.

- Vous ne lui ferez aucun mal ?

Comment ? Elle est sur le point de m'abandonner ?

- Maman ?

- Amor, je te promets que c'est pour ton bien. Je reviendrais.

J'ai l'impression de ne pas reconnaître cette femme... Sacré coup bas.

- Partez dès à présent, nous nous chargerons de lui enlever ce don.

Elle pose ses lèvres sur mon front avant de s'en aller, sans se retourner une seule seconde. Mon cœur d'enfant, s'effondre. Je serre les dents pour ne pas me morfondre.

- Apparemment, tu as un certain point commun avec notre malheur.

Sa voix m'horripile. Je suis arrivé à un stade où... Je me dis que sans ce poder je serais mieux ? Autour de nous, se trouve tout un tas de machines. C'est incohérent avec le décor pourtant, c'est réel... Cosmique, c'est logique ! Mama a pactisé avec eux pour perdre la mémoire... Je ne réalisais pas que j'étais en plein vol, c'est qu'une fois dans l'appartement de Céleste que je digère mes derniers événements. Je ne savais pas que Nita pouvait faire ça. J'imagine que l'instinct d'Ellie est la raison de mon sauvetage. Je profite pour tout lâcher.

- Je suis parti voir Liv, puis j'ai fait une crise. Je me suis évanoui, à mon réveil, j'étais à Kreis. Ma mère m'a clairement laissé avec ce monsieur qui s'apprêtait à m'enlever mon habilité. J'étais sur le point de le laisser faire...

- D'autres infos à connaître ?

- La statue, il s'agit de mon père. Je porte le même prénom, sa porte à confusion.

La tête de mes camarades se décompose. Je suis passé par là...

- Teros, deuxième du nom... T'es le portrait de ton papa.

- Kreis est un vrai bordel.

J'acquiesce, un sacré casse-tête.

- Nita, quelle est l'histoire de Liv ? Il y a plus d'intimité à respecter. Cette femme est instable, accouche ce que tu sais.

- C'est une pièce rapportée, elle a pris le portail à l'âge de cinq ans. Elle était orpheline, Kreis l'a accueilli. Son cercle, on l'a tatoué durement. Il n'est pas aussi parfait que le tien quand tu le regardes de près. Ils l'ont élevée en sélectionnant ce qu'elle devait savoir. Ce qui l'a rendue rebelle sur les bords... La soif de l'interdit, j'imagine. Elle est tombée enceinte d'un inconnu, puis à nommer son bébé... Non, no, nein... C'est pour rendre hommage à ton père ?

J'assimile, elle avait donc conscience de l'histoire autour du dieu... Poil de carotte n'est pas si bête. Nous papotons assez rapidement sur le sujet.

- Ton père était à mon humble avis, un grand scientifique qui a dû faire de grandes découvertes. Ils le vénèrent autant qu'ils le détestent pour avoir emmené son génie dans sa tombe. Sa disparition a tout simplement fait cesser le cerveau de Kreis.

Ça ne m'étonne pas de mon ami. Il est rationnel, depuis le début, il met la cause de ce qui nous arrive sur la science. Je commence à y croire, les machines sont des indices théoriques. Je ne dois pas montrer une quelconque compassion envers lui, c'était le deal.

- Sacré gibier.

Il me montre son majeur. On devrait être comédien, si on s'en sort sans pépin.

- Je n'ai pas d'opinion à déposer... En-tout-cas, je vous invite à rester dormir.

C'est avec plaisir que nous acceptons la proposition de la belle blonde.