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Tout au long de notre fuite, j'ai prié pour que personne n'ait téléphoné à la gendarmerie du coin. Comme si nous n'avions pas assez de problème à résoudre...

- On y est.

Céleste nous avertit que nous sommes bien à Distorsion, nous pouvons donc cesser la course. Dans l'élan, je les ai dirigés ici.

- Pourquoi ?

- Ce quartier ne semble intéresser que nous. Ça m'a paru évident.

- On va voir Liv ? La dernière fois que je l'ai vu, ce n'était pas top. J'appréhende un peu les retrouvailles.

- Disons qu'elle est un peu changeante, déstresse tout ira pour le mieux.

Entre les bâtiments, nous n'avons pas tous la même réaction, celle qui m'intéresse le plus est celui de notre rigolo de service. Devos regarde cet accès au bout du couloir, il suffirait de le traverser pour se retrouver à Kreis. Ce monde a différentes entrées pour s'y rendre, il m'est difficile d'émettre que je suis l'une d'elles.

- Nini, quel plaisir de te revoir... Entrez.

J'ai l'impression de ne pas assez la connaître ce qui ne me gêne pas pour autant, vu mon attachement envers eux. Elle remarque qu'après, la présence des autres. Je la sens déstabilisée, espérant que l'entrevue se passera dans le calme.

- Teros...

- Je m'appelle Devos dorénavant.

- Que c'est surprenant.

Notre rigolo est bien trop sérieux, vivement qu'il se décontracte. Machinalement, je me rends au berceau du petit Ross. Ce petit n'a pas un cercle complet, en plus, il est loin d'être aussi parfait que celui de mon ami, ce n'est pas non plus grossier comme celui de sa mère. C'est unique, je sais que c'est dû au changement de climat, si je ne les avais pas téléportés, il aurait eu sa marque...

- Tu n'as pas à t'en vouloir, on ignorait le myosotis.

Céleste a raison, nous avons pris peur ce jour-là. Ce n'est pas ma faute...

- Jeune homme pourquoi ta mère regardait mon enfant d'un air outré lors de votre dernier passage ?

- Elle m'a expliqué bien plus tard que c'était dû au fait que c'était qu'un nourrisson, le premier qu'elle revoyait depuis ma naissance.

- Je vois... Que me vaut votre visite aujourd'hui ?

Désolé Adolf de te faire passer au second plan...

- Tout d'abord, nous avons besoin d'en savoir plus sur ceux qui t'ont élevé.

Mes compagnons semblent déconcertés par ma réponse, après avoir eu le débriefe de Céleste, il me fallait absolument la version de Liv. C'était calculé, je l'admets.

- Vous avez rencontré Magnar.

Jusqu'à maintenant, nous ignorons son prénom. C'est le petit-fils du plus âgé de Kreis, on n'a pas appréhendé le bon, il est apparemment le premier à avoir pu manier l'engin qui enlève tout ce qu'il y a de négatif en quelqu'un. Il était devant nos yeux pendant tout ce temps. Un élève de Teros premier du nom, l'un des meilleurs. C'est aussi lui qui aurait dit à Devos que couper un rituel peut coûter cher. Et c'est cette même personne qui s'apprêtait à lui enlever son power.

- J'étais si petite quand il m'a pris sous son aile. Je me souviens de sa malice malsaine, il murmurait toute sorte de choses comme « je vais dépasser le maître » ; il était assez flippant maintenant que j'y repense, je croyais qu'il serait venu me chercher dans ce monde, mais les jours ont passés sans qu'il ne vienne. J'ai beau le haïr, je l'aime tout de même. C'est lui qui m'a marqué pour que je ne me sente pas différente. En grandissant, je n'avais plus toute son attention, j'ai fait toute sorte de bêtise pour regagner l'amour qu'il m'accordait enfant. Peine perdue, sa préoccupation principale été d'être le sauveur de nos terres.

Je ne trouve pas les mots pour définir l'individu. Il n'est pas si différent de Ward, pourquoi veulent-ils être sauveur ? Ceci dit tout semble plus logique, il aime cette situation de vie, il en joue. À part cette petite histoire où j'apprends plus de détail, j'aimerais en savoir davantage sur le vécu de Liv avant Kreis...

- Ward me proposait tout un tas de sortis accompagner de nombreux gadgets inutiles. L'un d'eux ressemble à votre collier.

- J'ai trouvé ce bijou avant votre arrivé.

Pas besoin du don d'Ellie pour comprendre que quelque chose de bizarre se trame. Liv ne connaît pas Ward, j'en suis certaine... Il y a tout de même un truc qui cloche.

- Ce prénom ne vous évoque rien ?

- Je ne connais pas cette personne. C'est tout ce que vous avez à me dire ?

Elle devient froide, ce n'est pas...

- Voilà, elle a l'attitude de l'autre fois.

- Si vous n'avez plus rien à me demander, vous connaissez où se trouve la sortie.

Elle nous met littéralement à la porte, je ne m'attendais pas à ce subit comportement.

- Pas commode ta pote.

Pour le coup, je suis d'accord. Avant de quitter le quartier, je ne peux m'empêcher d'imaginer mes parents vivre ici. Ça serait la vie qu'ils méritent. Je me rappelle encore de ce message reçu lors de la tempête « nous avons eu un préavis d'expulsion » ... Elle m'avait demandé si elle était la raison de mon hospitalisation... J'avais nié. Alors qu'en vrai, suite à son texto, j'ai été touché par la foudre... Puis la ville s'est élargie, c'était un signe.

- N'oublions pas, Adolf ?

Mince, il reste disparu. Pas le choix, nous allons nous séparer. Nous n'arrêterons les recherches que quand nous l'aurons retrouvé. 

Antinomique PowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant