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L'aiguille fait son chemin, toujours pas d'Adolf à l'horizon. Il se fait désirer, ce qui n'est pas dans ses habitudes. Nous avons essayé de l'appelé, de l'inondé de messages, mais en vain. En attendant sa présence, on a quand même pu débriefer sur nos trouvailles de la veille. Ce qui en ressort que ce soit de notre côté ou des leurs, c'est le mot : audace. Je m'impatiente de savoir ce que pensera notre absent sur la découverte de nos amis.

- Il faudrait aller chez lui ?

- Si je me mets à sa place, je n'aurais pas apprécié qu'on débarque chez moi à l'improviste.

- Tu n'es pas lui.

Ce n'est pas faux.

- Téléportation de Nita ou... ?

Hors de question que je l'utilise pour cette occasion alors que nous pouvons nous rendre à pied. À la base, j'ai l'hodophobie, depuis ce power, je suis en train de littéralement vivre avec ma peur. Ouvrir des portails. Se Téléporter ou voyager, le sens est le même. C'est un travail de manier le don en plus de mes crises. Ce n'est pas de tout repos... Je fais genre que je supporte alors qu'au fond, j'ai très envie de me poser sur la fameuse machine qui peut m'enlever cette pression.

- Marchons.

Je remercie silencieusement Céleste pour cette option que tout le monde accepte. Adolf a intérêt à être endormis, il n'y a que ça qui pourras pardonner son retard. Maintenant j'y pense, nous avons bien fait de s'échanger nos adresses via notre groupe de message... Plus nous avançons, plus je profite des paysages, c'est agréable de savoir que mon quartier est le seul coin désagréable d'Ayan-City. Ça aurait été malheureux d'avoir toute une ville identique à là où je loge.

- J'espère qu'il va bien.

- Il faut que je vous avoue quelque chose.

Monsieur Clark s'arrête dans sa démarche, curieux, nous nous stoppons également. Que pourrait-il annoncer en plein milieu du trottoir ?

- Ta perdue ta langue ?

- Adolf et moi, avons un pacte rien qu'en prononçant ces mots, je le brise, j'ai peur qu'il lui soit arrivé un malheur... Nous sommes amis, voilà c'est dit.

Nous reprenons la marche comme s'il ne venait pas de lâcher un secret pesant. Il n'en dit pas plus, de toute façon, aucun ne semble chercher à en savoir d'avantages. C'est sûrement dû à l'absentéisme de notre camarade que personne ne lui pose de questions. L'atmosphère est dense... Je me mords littéralement les lèvres pour ne pas être la première à demander pourquoi il se fait autant de soucis. Qu'est-ce qui peut les unir ? Je croyais qu'ils ne se supportaient pas...Ce sont des bons acteurs.

- Il faut qu'il soit là.

Très vite, nous sommes devant la porte d'entrée d'Adolf. Devos donne des coups assez fort sur le pauvre bois. Aucun retour, c'est le silence total... Nous nous mettons même à crier son prénom. Chaque bruit à son importance.

- Je propose que l'on rentre en effraction.

- Tu es complètement cinglé, on continue de frapper, s'il ne répond pas, c'est qu'il est sorti, je te rappelle que c'est un homme d'affaires.

Je suis d'accord avec elle, l'ambiance entre eux, ne semblent pas s'être arrangé, on ressent une certaine tension. Du moins, moi, je le perçois.

- Non, ne cessez pas vos actions. Je sens qu'il y a quelque chose qui cloche...

Ellie, je l'estime beaucoup. Elle ressentait une attirance pour Ter-Devos, lors d'un baiser échangé, ils se sont rapidement rendu compte que l'absence de père est le seul lien qui les lient, un attrait mystérieux qui va au-delà de l'amour. Malheureusement, dans cette histoire, il y avait Céleste dans un flou totale... Tu m'étonnes qu'elle ne le digère pas. Ce sont leurs problèmes, pas les miens.

- ADOLF !

Les cris se font en chœur, je remarque les voisins qui sortent leurs têtes suite aux vacarmes. À tout moment, les flics débarquent. Une rousse, ça ne court pas les rues, si jamais faut décrire une fille, après la visite d'hier, je serais vite prise en cible...

- Arrêtez ! On va s'attirer des ennuis.

Je tente de les faire comprendre que le voisinage nous épie. Ils stoppent toute action, cela nous permet de réfléchir à une tactique posément.

- Comment doit-on procéder ?

- Effraction.

- Autres.

- Téléportation.

- Non, no, nein !

Cet échange avec lui me monte les nerfs. Elm pose ses mains sur mes épaules, fidèle à son habitude. Ce simple geste me maintient, elle sent que je suis sur le point d'exploser. C'est ceci qui me permet de dominer les déplacements. Pas de Nita Sea sans Ellie Grinam, ça m'a pris du temps, mais je le remarque qu'à présent.

- Pourquoi toujours penser le pire ?

Merci ! J'aime croire qu'Adolf dort où qu'il bosse. Céleste est de nature gentille, n'empêche je sais qu'aujourd'hui elle me donne raison plus pour titiller son coup de cœur qu'autres choses. Le fait qu'elle ne sort pas une citation sur la positivité me le prouve.

- Vous me gonflez.

C'est réciproque.

- Il y a quelqu'un à l'intérieur, à mon avis, ce n'est pas notre camarade.

Ce n'est pas rassurant... Je fouille dans ma poche à la recherche de je ne sais quel objet pour nous aider.

- Effraction ?

- Nein, on a besoin d'un truc pour se défendre, vous n'avez rien de tranchant sur vous ?

Ils me répondent non... C'est problématique puisque je suis dans la même situation.

- C'est peut-être une femme de ménage, il a les moyens.

Puisque c'est Ellie qui nous a avertis, ce n'est donc pas quelqu'un de sympathique derrière cette porte.

- Je...

Tout s'enchaîne rapidement, nous n'avons pas pu empêcher l'action se dérouler. Devos a littéralement démoli l'entrée en moins de deux secondes. Je comprends qu'il est angoissé, je maintiens qu'il y avait sûrement une meilleure solution que le vandalisme. Il faudra fuir la police parce qu'à mon avis quelqu'un vas les avertir... À l'intérieur, nous n'avons pas pu retenir notre comique de courir dans chaque recoin de l'appartement.

- ALORS ?!

Criais-je pour qu'il m'entende.

- RIEN À SIGNALER !

Ce n'est pas possible...

- Je ne ressens plus rien de négatif... C'est étrange.

Très. Devos nous retrouve dans l'entrée, beaucoup plus bouillonnant que tout à l'heure. Nous ne devrions pas rester ici, son action a été inutile, ça nous causera des soucis autant partir tant qu'il en est encore temps.

Antinomique PowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant