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Ils sont là à s'envoyer des passes à base de mots. Un clicher d'un repas de famille qui a mal tourné. J'ai eu mes réponses. Que fait-on encore ici ?

- Devenons-nous vous les ramener ?

- Gardez-les. Je vous invite à revenir quand vous aurez une solution pour Kreis.

Alors c'est comme ça que se prénomme ce lieu... Nous avons retracé nos pas jusqu'au nouveau quartier d'Ayan. C'est dingue de se dire que si je puiserais en moi, je pourrais provoquer ça.

- Ils habiteront ici.

Nous n'avons aucune clé, sans compter qu'il y a une quantité de démarche administrative à effectuer... Loin d'être aussi facile.

- Tu n'es pas réaliste.

- Cet endroit l'est encore moins.

- Il est clair que ce quartier est magique, à mon humble avis elle se positionnera devant une porte, la même énergie, se chargera du reste.

Je refuse de croire que c'est autant simple. Nous continuons la route. Comparé à tout à l'heure, j'ai senti une légère différence, je ne sais pas comment l'expliquer, mais dorénavant, je pourrais avertir du changement de réalité si faut retraverser. Il fait déjà nuit, alors que le soleil se couchait tout juste avant que l'on ne traverse le portail.

- Stupéfiant.

- Cette femme, avec son enfant, pensez-vous qu'elle voit l'obscurité pour la première fois ?

- Aucune idée... Les gens, nos chemins s'arrêtent ici. Nous nous reverrons demain, je dois papoter avec ma mère.

Teros a sûrement une quantité de choses à lui demander. Nous lui disons au revoir avec quelques paroles d'encouragement. Mince... J'admets que mon travail me manque, la sociabilité, les sourires de la clientèle, j'ai l'impression que ça fait une décennie alors que c'est bien plus court que ça. Je me motive en me répétant « qu'il faut tenir à une résolution parce qu'elle est bonne et non parce qu'on l'a prise », c'est ma décision de vouloir gérer mon attrait. Congé mérité.

- Nita doit être exténuée. Si quelqu'un veut bien la ramener chez elle, ça serait gentil, je prendrais le relais jusqu'au matin.

Je me propose volontaire, Ellie n'a pas une ride, elle saura donc être de meilleure compagnie. Arrivé dans la chambre, ils dorment tous. Il n'y a pas un bruit, Adolf secoue légèrement la rousse pour faire le changement de personnes dans le calme. Elle semble à l'Ouest, doucement elle pige les choses.

- À demain.

Lâchons-nous en chœur avant de nous rendre dans les couloirs de l'hôpital, il profite pour narrer nos péripéties récentes à cette dernière qui n'était pas là.

- De mon côté, j'ai appris l'histoire de son cercle, très intime... Le petit garçon s'appelle Ross. C'est un hommage envers leur dieu.

Sur le point de la questionner, l'infirmier s'interpose devant moi.

- Tu as une seconde ?

Le tutoiement me braque, il est différent de la personne que j'ai vue dans la journée.

- Juste toi.

Sa voix est saccadée comme s'il venait de courir.

- Je vous rejoindrais dehors.

Ils me lancent des regards d'alerte avant de disparaître de mon champ de vision. Me voici, seule dans les couloirs avec le docteur maboul. Ça serait un bon titre de film d'horreur. Long mais intense, identique à ce silence...

- Je t'ai écrit un poème.

L'intuition d'Ellie ne voudrait pas se manifester afin qu'elle vienne me sauver comme tantôt ?

- Une minute.

- Besoin d'une quantité colossal d'amour. Je ne parle pas d'amitié ou de compassion. Juste aimer un jour, toujours. Pour faire renaître mes émotions.

C'est insistant. Curieusement, la scène me ramène à la fois où il m'a posé une sacrée question... C'était la veille de mon départ. Il était autant louche, la différence avec l'autre jour, est qu'aujourd'hui ce comportement m'inquiète...

- Je suis navré, on ne se connaît pas plus que ça...

- Céleste Ness. Vingt-deux ans. Réceptionniste de jour dans l'hôtel quatre étoiles appartenant à tes parents. Si je dois en savoir d'avantages, j'aimerais, que ce soit autour d'un verre.

J'ai une sensation de froid qui me parcourt du cou aux pieds. Psychopathe jusqu'au bout des doigts, je ne peux pas rester plus longtemps proche de lui... Pas d'autres choix que de pratiquer... Je veux la dose de puissance sur ce fou. Pas besoin de contrôle, je découvre le changement se passait devant moi. Son visage devient creux, il reflète l'image typique du manque de sommeil. Bien que cela m'effraie, je garde la face.

- Comment tu te sens, sale idiot ?

Il me dégoûte. N'a-t-il pas honte d'utiliser les informations confidentielles du patient de la sorte ? Je sens les nerfs augmenter, je vais devoir me projeter en tête de la nourriture.

- Je... J'ai... Sais pas.

Je me sens justicière. Si je pouvais sauver les autres personnes de ce genre de gens, je le ferais volontiers. Sans une once de remords. Je me retourne, dos à lui, prête à retrouver mes deux compagnons. J'ai ce sentiment de confort au près d'eux, est-ce ça des amis ? Ainsi, je comprends mieux mon acquisition, la manipulation mentale

Antinomique PowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant