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- Imaginez, si j'étais sous ma douche.

Encore heureux, ce ne fut pas le cas. La rouquine nous a ramenés ici... Elle a « invoqué », Adolf, toujours pas d'Ellie. Ce qui est problématique pour cette sorte évaluation...

- Désolé, j'essaye de dominer les déplacements. J'ignorais que je pouvais te faire venir.

- Mec, je crains n'avoir aucun impact sur les adultes, je coupe tout humour chez les plus jeunes... Je dois faire mes preuves.

On sent que ça le touche.

- Aidez mon enfant !

Nous tournons sur nous-même, cet appel nous interpelle. D'où provient le cri ?

- On ne va pas y aller ?

Ils sont réticents, le mécontentement se lit sur leurs visages.

- Il faut bien. Teros à un lien à comprendre.

Il regarde son tatouage, il doit avoir une quantité de questionnement...

- J'ai toujours vécu à Ayan-City. Avec ma mère, je ne suis pas allé à l'école, ce que je sais, je le dois à la rue. Je n'ai pas connu mon père, c'est sûrement dû à lui toutes ces sottises. Je refuse d'avoir une quelconque relation avec ces gens... Nita, ramène-moi.

- T'es pas à te plaindre, je n'ai jamais aimé le voyage, les transports et les découvertes. Je ne suis pas un taxi bordel ! Tu vas vite redescendre de tes grands chevaux.

À bout de nerfs, ils doivent s'apaiser.

- S'il vous plaît, vous croyez, c'est le moment d'exploser ? Reprenez-vous.

- Gibier, dis-moi, quel est ton secret ?

- Déjà, c'est Gibi, à la rigueur Gigi.

L'échange est plein d'autorité.

- Tu es aussi brillant que tes sourcils ?

- Pardon, tu as raison, nomme-moi comme tu le sens. J'ai l'habitude. Parce que vous n'êtes pas les deux seuls à avoir un vécu. Comprenez bien qu'on ne se connaît pas plus que ça.

Un point pour l'allocution d'Adolf. J'aimerais apprendre d'avantages sur eux, autour d'un bon petit-déjeuner, pas dans ce genre d'atmosphère... Je profite de l'ambiance pour m'en aller, je dois retrouver la voix. Plus je m'enfonce dans un terrain inconnu, plus j'entends des reniflements.

- Il y a quelqu'un ?

- Approchez, je vous en supplie.

Je remarque une dame, avec un bébé dans ses bras. Elle a les yeux rougis, la voix chevrotante, cette femme a énormément pleurer. Je m'accroupis à ses côtés. Son petit a la peau bleuâtre, je ne suis pas médecin, mais je sais que c'est loin d'être normal.

- Nita !

Faut les ramener dans notre monde urgemment ! La femme crie en chœur avec moi, en moins de deux, ils sont là. Pas le temps d'étudier la scène, d'expliquer ce qui arrive, ils semblent comprendre très vite.

- J'y arriverais, allez Nini.

Je l'entends murmurer cette phrase... Comme pour se convaincre qu'elle en est capable. En une microseconde, nous étions dans l'antre de l'hôpital. Les garçons les emmènent à l'accueil. Me laissant nez à nez avec la fille aux cheveux de feu...

- Quand tu veux, tu peux. Regarde, on est plus chez moi.

- J'ignore comment j'ai fait. Je n'ai pas trouvé ce qui m'apaise... Pour reprendre les rennes.

- Je ne dois pas cesser de m'exercer, toi aussi. Tu passeras encore quelques séances avec ton amie, ça ira. En-tout-cas, je suis fière de toi.

Elle encaisse. Les efforts se manifestent, nous ne pouvons qu'être fier. Je vois les hommes seuls, je me dirige vers eux.

- Comment vont-ils ?

- Ils ont été pris en charge séparément, j'ai entendu « en putréfaction » ... Ce n'est pas bon signe.

Ça fout le frison.

- Nita, chapeau, pour ça. Excuse-moi pour tantôt.

Elle semble distante, elle doit avoir besoin de plusieurs minutes pour assimiler.

- Je vais prévenir Ellie que nous sommes ici.

Nous annonce-t-elle avant de s'éclipser.

- Il faudra payer les soins.

La procédure l'impose.

- Nous diviserons la note.

- Elle avait pareil...

Il fait référence à la marque. C'est donc une sorte de clan ?

- Tu devrais aller prendre l'air, marche jusqu'à que t'aie le moral. Nous ne quitterons pas le lieu tant que nous n'en saurons pas d'avantages.

Il acquiesce, me remerciant pour mes mots. Ce qui est naturel.

- Tu devrais t'asseoir. Je vais rester à l'afflux.

Je ne peux refuser l'offre, je me pose dans un siège pas trop éloigné, ni trop près de l'accueil. Un juste-milieu. Le fameux infirmier qui nous avait beaucoup aidés, surgit devant moi l'air enjoué de me revoir.

- Madame Ness ? Comment vous portez-vous ?

- Je vais bien, merci.

- Mince, un de vos proches est hospitalisé ?

Son comportement est curieux, il ne fait que son métier, cela n'empêche pas le fait que je sois réticente à le répondre.

- Une fréquentation... Vous semblez être demandé.

L'avertis-je, en discernant des grands gestes de ses collègues, on dirait qu'ils tentent de... L'encourager ?

- Ce n'est rien... Enfin... Je me demandais si... Vous serez partante pour aller boire un verre avec moi ?

Au secours, c'est gênant...

- Céleste ! Viens !

- Oh... Je suis attendue. Navrée.

Je rejoins mes sauveuses. Je m'en veux de le laisser poireauter, mais que dire...

- Ce mec ne m'inspire pas. Avec ou sans mon sens, il ne me dit rien de bon.

Ellie a une certaine prestance. Tiens... Je n'avais jamais prêté attention à ses yeux, vairons. Elle sait imposer la confiance... Comment elle a fait pour arriver si rapidement... ? Quoi, que, j'ai ma petite idée, il n'y a pas l'une sans l'autre, si seulement elle savait que ce qui l'apaise est une présence.

- Tu l'as fait ?

La rousse, me sourit pour simple réponse. Elle a repris du poil de la bête. Il y a une certaine assurance, un premier pas.

- Les filles, faut que vous veniez...Toute de suite.

Nous n'avons plus aucun son qui s'émane de nous.... Jusqu'à que nous faisons irruption dans une chambre...

- Merci, infiniment.

Je suis soulagée. La parente est au petit soin de son nouveau-né.

- Je vous en prie, comment se porte le nourrisson ?

- Mieux, grâce à vous.

C'est un guerrier, j'ai d'énormes questions, mais je préfère me focaliser sur le présent. Bien que ce soit un phénomène étrange. Profiter du moment semble plus opportun que de me tracasser pour rien. 

Antinomique PowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant