L'heure est arrivée. Il est en bas, mêlé à la foule, rentré par effraction. Nous devons nous retrouver. Je remarque Adolf, il faut dire, qu'il ne passe pas inaperçu entourer de ces gens, je me faufile entre plusieurs personnes pour arriver à lui. Je me souviens que petite, dans ce genre d'occasion, je craignais que l'on me piétine, aujourd'hui je crains que l'on me repère, j'aurai bien besoin de mon gabarit d'enfant pour cette mission. Qu'ils sont loin mes préoccupations d'avant.
- Tu l'as vu ?
- Il est bien camouflé.
Effectivement, c'est à lui de venir vers nous. L'inverse serait bien trop compliqué.
- Tes parents vont faire un discours.
C'est vrai, je vais devoir faire une apparition près d'eux à moins que j'esquive.
- Dis-moi... La réunion consistait à me faire signer des documents, ou je me trompe... ?
- Je suis auto-entrepreneur dans le domaine de la restauration, je suis là pour rencontrer des investisseurs. Les autres personnes qui étaient avec nous, sont venus pour les mêmes raisons que moi, vous êtes un hôtel prestigieux. Nombreux sont ceux qui voudraient une alliance avec votre chaîne. Je ne peux pas répondre concrètement à ta question, mais avant ton arrivée elle parlait de « succession décisive » ; peut-être que oui.
Je ne sais pas ce qui est le plus insolite entre son métier et les mots qu'il a mimé entre guillemet. Je ne sais pas quoi répondre, j'ai donc assimilé sa réponse dans un calme confondant. À présent que je connais son statut, je comprends mieux ses relations qu'il nous avait évoquées. Il doit être quelqu'un de connu dans son milieu.
- Il y a deux têtes brulées qui tente de rentrer. Ils disent vous connaître.
Le portier m'annonce ça, de but en blanc. Je prends connaissance de l'information, je m'excuse auprès de Monsieur Ed, avant de me rendre jusqu'à l'entrée. Plus nous avançons, plus je suis déroutée, je ne dois pas montrer ce léger étonnement.
- Faîtes les passer.
D'un signe de tête, je les fais comprendre de me suivre. Elles sont très bien vêtues pour ce genre d'environnement, ni vu, ni connu. Le visage d'Adolf se décompose quand il décèle les silhouettes qui me suivent.
- Comment se fait-il que vous soyez ici ?
- J'ai géolocalisé le portable de Céleste.
Ellie, ne manque pas de tact. Elles ont dû tenter de m'appeler, mais impossible d'entendre un quelconque bruit autre que l'orchestre.
- Ecoutez, ils se passent des dingueries qui me font froid dans le dos. Peut-on s'isoler un instant afin d'en parler ?
- Teros est rentré incognito, impossible de l'entrevoir parmi les invités.
Je scrute la couverture d'un livre, un invité qui lit ? C'est du jamais-vu dans ce genre de gala. Bien trop intrigué, je laisse ces braves gens sans lâcher un mot, pour m'avancer. Je peux sentir leurs incompréhensions dans mon dos.
- Très bon choix.
Dans ce roman, se trouve une phrase renversante « si vous voulez que la vie vous sourie, apportez-lui d'abord votre bonne humeur » ; un de mes bouquins favoris.
- Merci, ravis de voir que ma couverture tape à l'œil.
Vraiment original d'utiliser ce mot dans le contexte qu'il est, pas de doute c'est celui qui manque à l'appel.
- Permettez-moi de vous interrompre, on pourrait parier qu'il n'y a pas eu d'inondation.
C'est curieux. Je n'avais pas pris en compte les rénovations.
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Antinomique Power
Science FictionQuatre individus ont été frappés par la foudre et sont désormais connus sous les surnoms de "miraculés" et "sacrés foudroyés". Ils font face à un défi extraordinaire : s'adapter à leurs opposés. Leur vie a été totalement perturbée par un coup du des...