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J'ai mal dormi, beaucoup de scénarios qui me rendent malade. Mes cartons toujours pas défaits me tracassent pas du tout, vu que j'envisage de déménager dans un autre quartier. J'ai la tête dans mes pensées. Il me faudrait des bonbons pour me remonter le moral. Où n'importe quoi qui se mange ? Encore un de ces matins où je me demande pourquoi la foudre m'a foudroyé. Et chamboulé mon quotidien...

- Gibi.

Je sursaute, quelle chair de poule...

- Qui es-tu ?!

- Ward, voyons.

C'est faux... Qu'est-ce qu'il fait là ?

- Toi et tes amis vous vous approchez un peu trop de la vérité. Que diraient-ils, s'ils ne t'avaient plus dans leurs pattes ?

Je me passerais bien de ce genre de réveil.

- Ils partiront à ma recherche.

- Effectivement, ça m'embêterait. Je vais quand même me gêner, je n'ai pas assez d'énergie pour tenter un transfert. On va juste s'enfermer ici, ce qui ne m'enchante pas, je t'aurais bien vu dans les cadeaux qu'a refusés Céleste. Un tas d'ordure...

Devrais-je utiliser mon côté bisounours maintenant ? Je zieute les alentours, il a dû me piquer mon portable puisqu'il n'est pas à sa place.

- Puisque nous avons la journée, je te dois la vérité.

Je vais peut-être écouter ce qu'il a dire avant de faire surgir mon power.

- Je ne suis pas humain, je viens d'un hyperespace. J'ai atterri ici le même jour que cette tempête, le premier être vivant que j'ai croisé, c'est ton ami infirmier. J'ai donc repris sa forme laissant son corps dans un placard au sous-sol. Ainsi, je me suis approprié ses souvenirs, sa vie. Il était un peu pauvre dans tous les sens du terme...

Je comprends rapidement qu'il avait bien deux boulots, un qu'il aimait, l'autre pour l'argent. Après, tout ce n'était pas un infirmier renommé, il était présent plus pour le réconfort que pour soigner.

- Tu sembles avoir pigé les propos. Enfin bon, j'ai... Comment vous dîtes ? Ah, je suis tombé amoureux de Céleste. Son prénom, sa délicatesse, sa voix, t'imagine bien que de là d'où je viens ce n'est pas commun. J'ai aussi appris très vite, la jalousie. Je vous envie d'être près elle.

Il est taré, pour tout ce qu'il cite d'un naturel hors du commun.

- L'hyperespace, c'est une dimension au-delà des nuages. Je ne vois même pas mon chez-moi d'ici... Je pensais que j'allais être triste, que j'aurais voulu rentrer, mais rien de tout ça.

- Pour un hyperêtre la langue est correct, c'est sûrement offert avec le corps... Je me trompe ?

- Tu as du mal à suivre ?

Je n'ose plus parler, son ton est rauque. J'ai limite envie de me faire dessus.

- Vos superpouvoirs j'aimerais les obtenir, je serais plus fort, plus puissant que quiconque. Si je peux avoir votre blonde, ça ne sera qu'un bonus.

Le jour de l'énumération, je n'étais pas si attentif pourtant j'ai clairement le souvenir qu'il y a une machine à Kreis qui peut réaliser ça... Je m'inquiète énormément. Je n'ai pas le temps d'attendre ou d'écouter encore son charabia. Nous avions la chance d'avoir pu programmer un rendez-vous avec les copains... Ça va sûrement me sauver de ne pas venir. Si les autres perçoivent mon absence comme anormal. En un clignement de paupières, je suis l'Adolf mielleux. Je ne dois pas faillir devant l'ennemi. Il m'a avoué ne pas être au max de son énergie, faut en profiter.

- Tiens, heureux de te revoir.

Je m'élance sur lui, câlin bien gras en guise de cage. Je m'avance près de mon armoire... J'aurais dû l'ouvrir avant. Impossible pour moi de tenter une ouverture sans desserrer l'emprise. Je m'empresse de déposer mille et un baiser sur ses joues. Il tente de se débattre, je maintiens... En me reculant, même si je connais l'appartement, je trébuche, sûrement dû à l'adrénaline, je tombe sur le dos, la tête la première. J'ai dû rencontrer une marche d'escalier ou quelque chose de semblable pour voir des étoiles autour de moi. Les dernières paroles que j'entends avant de sombrer dans un noir intense fut un simple « Ah Gigi ». J'y étais presque...

Antinomique PowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant