Le service médical m'a assuré que je cicatrise assez bien, pourtant, je vérifie souvent si la plaie ne se réouvre pas. On m'a garanti que c'est psychologique. Lors de ma sortie du bâtiment, j'avais lancé un sms pour que l'on se réunisse au plus vite, chose faite.
- Ward n'est pas la personne qu'il prétend être ?
- Quelqu'un a usurpé son identité.
Ils ont du mal à digérer, je les comprends. Je suis apeuré de l'inconnu qui nous veille. Ils sont perturbés, deux d'entre eux semblent glaciale. Je m'y connais en froideur.
- Vous deux, il y a quoi ?
- Devos est embêtant, j'ai proposé une technique pour le contrôle météo... Nous nous sommes disputés, car il ne voulait pas d'un échec de plus... Ce que je conçois totalement, mais il ne m'a même pas laissé essayer !
- Ça me rassure, j'ai cru, que c'était à cause de moi. Enfin, du bisou échangé.
Si je ne l'avais pas su, j'aurais regardé Ellie de la même manière que Céleste. À en croire le regard désintéressé de Nita, elle le savait aussi.
- Ce n'était pas vraiment le moment.
- Tu m'as touchée sans même me toucher !
Devos est agacé. Dans ce genre de situation, je n'aimerais être ni l'un, ni l'autre. En-tout-cas les deux s'éloignent pour mieux en discuter, en soient, ils ne s'étaient rien promis... Ça reste déplacé d'embrasser quelqu'un pour savoir si c'était bien elle et non une autre qu'il lui fallait. J'espère, pour l'équilibre du groupe que ça se réglera.
- Alors ton costume ?
C'est vrai qu'avec les événements, il n'y a qu'Ellie et moi qui se sont montrés en tenue. Il est donc évident de lui demander comment lui vas sa propre création.
- Je connais ma taille, je n'avais donc aucune crainte. J'ai si hâte de nous voir tous vêtus des costumes, d'ailleurs, je le garde sous mes vêtements. On est à l'abri de rien.
- Le mien est dans ma mallette.
- Tu perdras du temps à l'enfiler non ? C'est mieux de l'avoir sous les habits, pour la facilité.
Je n'y avais pas pensé.
- Il faudrait les dire de ne pas oublier pourquoi ils sont là-bas... C'est bien joli de régler une machine, par contre veiller sur le vieux est la priorité.
- Nous aussi, on a un devoir, celui de savoir qui est le faux Ward.
- Je propose qu'on se rende au poste de police.
Ce n'est pas bête, faudra juste converser dans le plus grand des calmes. Ne pas laisser paraître un stresse ou un manque de confiance. Quand les deux zigotos reviennent, nous décidons de ne pas les questionner sur leurs échanges. Ils ont dû se trouver un terrain d'entente...
- On va se rendre au commissariat. Vous allez retourner à Kreis, gardez bien en visuel votre objectif. On se retrouve demain, ici même pour un débriefe de nos recherches.
Ils acquiescent, nos chemins se séparent. Les pseudos amoureux partent s'abriter afin de prendre un portail incognito. Tandis que nous marchons vers le poste.
- Vous êtes retourné à Distorsion ?
Mince, j'aurais voulu m'y rendre...
- Pas du tout.
- J'y suis allée souvent. Pour tenter de connaître Liv, ça n'a pas changé grand-chose. Je connais mieux son fils qu'elle.
Ça ne me surprend pas de Nita, elle avait émis cette envie. En revanche, il faudrait que j'y retourne, j'aimerais bien poser bagages là-bas. J'imagine un frigo qui se remplit sans que je n'aie à lever le petit doigt. J'étais septique, ce n'est pas dans ma nature d'admettre ces idioties... Pourtant quand tu assistes à la scène, tu ne peux que croire. L'endroit est plus magique que Kreis.
- Qui parle ?
Effectivement, devant le poste, nous devons établir un plan.
- Je parle, elle regarde, Adolf, t'écoutes.
Pas d'autres choix qu'accepter. Je vais être attentif, je ne dois pas louper une miette de l'échange. Avant de rentrer, Nita nous interrompt.
- Il regarde, j'écoute.
Ça me va. Nous entrons dans le hall. Directement, nous sommes accueillis par un policier.
- Les jeunes, vous êtes là pour quelles raisons ?
- Alors cela va vous sembler complètement dingue, nous avons appris le décès d'un de nos amis... La dernière fois que nous avons eu de ses nouvelles, il disait être en garde à vue ici.
Pendant qu'elle échange avec le brave monsieur, je ne peux m'empêcher de zieuter partout. Je capte sur un tableau en liège la photo de Ward, discrètement je fais un signe à Nita pour qu'elle suive mon regard.
- Mes collègues pourront mieux vous éclairer que moi.
Je suis la cadence, regardant de gauche à droite. Ainsi, je remarque des bureaux comportant tous des piles de dossiers. Il y a trois portes devant nous... Espérons que nous rentrons dans le bon. Décidément, j'ai des détecteurs à la place des yeux.
- Vous pourriez éclairer ces jeunes plus que n'importe qui.
Le policier nous a emmener carrément face à son grade supérieur. Bingo, c'est le bureau dans lequel il y a le dossier de Ward, nul doute, la photo s'y trouve et c'est le premier sur le tas. Je ne suis pas le seul à l'avoir remarqué, les filles perdent toute prestance.
- Oh... C'était notre ami.
Ellie tente de jouer une personne attristée, je vois nettement qu'elle est plus stressée que triste. En espérant que ça ne nous grille pas.
- Désolé, je n'ai pas le temps pour vos idioties. Je travaille, si ce jeune homme était votre ami, je ne peux qu'adresser mes condoléances, malheureusement seuls les parents peuvent avoir accès aux documents. Je ne peux pas vous aider.
Il n'est pas aveugle... On décide de ne pas s'attarder dans le lieu. Une fois, dehors, elles mettent tout leur espoir sur moi, je le sens... Est-ce que j'ai pu lire d'avantages ? La réponse est...
- Non, c'était fermer à part sa photo, je n'ai rien de plus...
- C'est rageant.
Nita n'a rien entendu d'extravagant... Mission échouée. Quelqu'un se fait passer pour un mort, on a dépassé un niveau de flippe.
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Antinomique Power
Science FictionQuatre individus ont été frappés par la foudre et sont désormais connus sous les surnoms de "miraculés" et "sacrés foudroyés". Ils font face à un défi extraordinaire : s'adapter à leurs opposés. Leur vie a été totalement perturbée par un coup du des...