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J'ai montré ce que je sais faire au grand jour. Pourtant, ce n'est pas ma préoccupation première... Comment Ward a pu développer des pouvoirs ? Lui qui a été à mes petits soins lors de ma liposuccion. J'ai même cru que nous étions amis. Ouais, pour moi, on avait franchi le cap patient/docteur. Cette histoire de deux jobs, bien sûr que je n'y crois pas. Il était là avant tout ça. C'est incohérent.

- Vous croyez que nous avons bien fait de le laisser là-bas ?

Nous sommes le lendemain de cette entrevue tumultueuse. Ter- Devos, est resté à Kreis. Un peu comme une taupe, il nous tiendra au courant de ce qui se dira.

- Oui.

- Il me faudra du temps pour m'habituer à son nouveau prénom.

Pareil, néanmoins, je comprends sa décision.

- Mes parents m'ont annoncé pour votre association. Félicitations.

Malgré les a priori, je suis quelqu'un de persuasif. Généralement, quand je veux, je l'obtiens. Cette alliance, j'y tenais.

- Merci.

Ça sonne froid, je n'y peux rien. Les parents de cette pauvre nana ont un sacré vice. Ils me rappellent moi.

- C'était mouvementé hier.

- On a une belle cohésion d'équipe.

C'est vrai, je trouve que nous avons une certaine entente... Je les vois de jour en jour s'adapter à leur capacité... Malheureusement, je ne m'y fais pas au mien. J'avoue que ça me peine, un peu...

- Les miraculés.

On dirait le nom d'un dessin animé.

- Je nous ai faits des costumes, dès qu'on aura l'occasion, je vous les montrerais.

J'ai décroché, je ne suis pas d'Ayan-City, mon envie de rester ici grandit de jour en jour. Je pourrais me le permettre... Cela signifierait qui faudrait retourner à Craydon pour effectuer mes démarches de ventes. Mes proches feront une syncope... Pas pour mon déménagement, ce sont plutôt mes sourcils...

- À quand ma fameuse prestation ?

- Viens donc ce soir !

- Repas gratuit les amis ?

Juste à l'entente de ce mot mes papilles en salivent... Je dois tout de même refuser l'offre bien qu'elle soit alléchante.

- Je vais rentrer chez moi.

- On t'accompagne ?

- À Craydon.

J'imagine déjà le nombre de questions qu'ils se posent. Rien qu'à les expressions, je ressens leurs paniques.

- Ça fait six mois que je suis ici. Je m'y plais, je reviendrais au plus vite. Il faut que je fasse des papiers avant.

- On attendra ton retour. En espérant que l'autre ne réapparaît pas.

- Ward. C'est son prénom.

- Tu connais quoi sur lui ?

- Pas-grand-chose, maintenant que j'y pense. Ce n'était clairement pas le même homme que j'ai rencontré. Pour moi, il y avait...

- Anguille sous roche ?

- Je me rappelle qu'à l'hôpital, il me paraissait innocent, rien à voir avec la personne d'hier.

Je pense exactement la même chose. Les propos qu'il a tenus ne coordonnent pas.

- Je pense que je vais reprendre mon travail à temps plein jusqu'à que tu reviennes de ton voyage.

- Moi, je vais flâner un peu. Passant même par Distorsion. Puis coudre quand j'en aurais l'occasion.

- Je vais me focus sur ma musique, ce soir, faudra bien profiter les filles.

Quand elles s'amuseront, je serais dans mon jet, direction ma ville natale... Rien à voir avec cet endroit où on se sent chez soi. À part Devos, personne ne sait ce que j'ai pu affronter.

- Adolf, ça doit te soulager de ne pas te faire appeler Gibier...

- J'avoue, il est bien gentil notre rigolo de service, mais il manque de respect envers toi...

- Je trouve aussi.

S'ils savaient. C'est moi qui lui ai demandé, il me fallait un allié.

- Je ne l'en veux pas, pas d'inquiétude.

Elles semblent ne pas me croire, tant mieux... Je suis plutôt bon menteur. Je me lève afin de payer l'addition, en tant que seul homme, je me dois de prendre sur moi pour être galant. Je transpire alors que je n'ai même pas fait un mètre. Ne vaut mieux pas imaginer quand je fais plus de trois mètres. Le brave monsieur m'annonce que ma carte est passée, je retourne auprès des filles qui papotent maquillages. Ce qui est plutôt intéressant...

- Donc à vous entendre, les tatouages permanents sur les poils du visage, c'est une solution ?

- Franchement, je reste fidèle au naturel, je n'ai pas touché les miens une seule fois dans mon quotidien.

- Elle a ce qu'on appelle, des sourcils parfaits de naissance. Il y en a d'autres qui comme moi, complexe énormément. Je mets des crayons noirs pour un effet garnis.

Ce qu'elles disent me fait pas mal réfléchir... Je prends note pour essayer.

- Nous allons partir.

- Pareil, je dois faire mes bagages. Nita, aie l'amabilité de ne pas me téléporter sans mon autorisation... S'il te plaît.

Elle me lève son pouce accompagné d'un clin d'œil. Je sais qu'elle ne tiendra pas parole d'où le fait d'utiliser la gestuelle.

- N'oublie pas qu'un optimiste pense qu'une nuit est entourée de deux jours, alors que le pessimiste pense qu'un jour est entouré de deux nuits.

Toujours des citationsdignes de films. J'imagine... Que c'est sa façon de me dire d'ouvrir mes yeuxau monde. Elles partent, je les vois se retourner sourire aux lèvres avant des'éloigner pour de bon. J'ai du mal à croire que je me suis fait des camaradesde la sorte.

Antinomique PowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant