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La veille, après le départ de ma camarade, ma génitrice m'a ignoré. Nous nous sommes plus du tout adresser la parole, ni un rictus l'un à l'autre. Elle avait rangé les biscuits dans un calme absolu. Elle était de marbre, première fois que je la voyais ainsi. Ça prouve qu'elle s'en souvient... À mon humble avis, elle avait besoin de se retrouver seule. Je n'ai pas pu rester plus longtemps. J'étais attendu pour aider à emménager la mère au foyer avec sa progéniture. Il n'y avait qu'Adolf avec moi, les filles nous ont envoyés balader. En-tout-cas la théorie d'Ellie s'est avérer être la bonne, l'appartement les a élus comme locataires. C'était magique, fallait y assister pour y croire.

- Mi amor.

Je suis dans ma chambre, je penche ma journée précédente sous forme de sketch dans mon cahier. C'est une manière de transformer mes flops en drôle.

- Qu'est-ce qu'elle m'a fait ?

Elle vient s'asseoir sur mon lit... Je me pose à ses côtés.

- Une grande femme m'a dit un jour que les cicatrices forgent une personne.

Oh cosmique, je me mets à sortir des débilités philosophiques.

- J'avais payé quelqu'un pour ne plus avoir cette douleur. Ça a été toute une thérapie par électrochoc... À présent que je ressens à nouveau, j'ai envie de hurler cette peine...

Elle a dû utiliser des recours scientifiques pour tenter d'effacer ses mauvais souvenirs, les termes employés le prouve. J'ose espérer qu'il y n'aura pas de répercussion...

- Comment ton amie a eu ce poder ?

- Les miraculés au complet se retrouvent avec de la magie...

Quelle ironie... Je rêvais d'être dans une bande de magiciens à l'âge d'onze ans. J'aime croire que c'est le destin qui nous a réunis... Pour moi, les éclairs nous ont choisi pour une bonne raison. A nous de le découvrir.

- Amoré, qu'as-tu fait ?

Mon cercle est visible, elle ne le quitte pas des yeux.

- Mama. Je veux tout savoir.

Elle scrute le plafond, contrariée, implorant sûrement toute sorte de Dieu pour lui donner la force nécessaire.

- Teros, ton père, pas toi. Était un homme connu de là où il venait. Malheureusement, être célèbre n'est pas compatible avec une vie de famille. Il était l'équilibre d'un endroit, fallait donc faire des concessions... Ça lui a coûté la vie, tu es naît entre deux mondes, nous étions à la frontière quand tu as décidé de pointer le bout de ton nez... Malgré tout, ce fut le plus beau jour de ma vie. Ton prénom est un bel hommage qui résume ta naissance.

Je n'ai jamais été aussi attentif qu'aujourd'hui.

- Frontière ?

- J'ai senti récemment qu'elle s'était réouverte, maintenant que j'ai repris mes esprits, je comprends mieux certaines de mes sensations. Tu vois de quoi je parle, je n'en doute pas.

- C'est devenu un quartier. Nous avons pensé que Céleste était la cause de ces événements.

- Vous êtes la raison de tout ce qui se produit d'anormal depuis cette tempête... Qu'as-tu obtenu de Zeus ?

Subitement, j'assemble tous les éléments dans ma tête. Je suis si frustré de ne pas avoir compris plus tôt. Ce n'était pas le bon Teros. Tout ça, ce n'est pas ma faute...

- Mon poder, comme tu dis, touche les plus jeunes. Je peux apparemment les rendre tristes. Je dois davantage apprendre.

- C'est l'inverse de ce qu'ils attendent.

Antinomique PowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant