24

1 0 0
                                    

Nous avons passé près d'une heure sur le contrôle saisonnier... Rien n'à faire, il ne se débloquais pas. Nita m'avait ramené chez moi, là où j'ai retrouvé ma maman. Elle était enjouée alors que j'étais complètement éclaté. D'ailleurs, je me suis écroulé dans mon lit, ce n'est que maintenant que je me réveille de ce qui était supposé être qu'une sieste.

- Bonjour. Petit-déj ?

Je refuse poliment, elle est restée ici ? Là, c'est le matin ? L'odeur de la caféine me confirme qu'on est effectivement un nouveau jour.

- Sacré dodo. J'ai fini tes cartons, j'y ai mis tes derniers vêtements, baskets, serviettes...

Je la remercie, j'avais presque oublié l'existence des habits. La sonnerie de mon téléphone retentit, je sais que c'est le boulot avant même de décrocher... Comme à chaque fois que je réponds, la désagréable sensation d'aisselle laiteuse me traverse. Je sors un « allô » ... Ridicule.

- Monsieur Ed. C'est Céleste, la secrétaire de l'hôtel...

Ses parents sont sûrement proches d'elle pour me parler de la sorte.

- Un problème ?

- Quel plat voudriez-vous ajouter sur notre carte ?

Je commence à déceler une sorte de vibration dans sa voix.

- Vous allez bien ?

- Comme disait mon père ; on n'apprend rien si ça va.

Je ne pige pas... Est-ce que cela veut dire « oui, je vais bien » ou « non, au secours » ? J'ai tendance à déchiffrer ses phrases à ma manière... Pour le coup, j'ignore comment l'interpréter.

- Nous pouvons jeter des pierres, nous plaindre d'elles, trébucher dessus, les escalader, ou les utiliser pour construire.

Il y a sûrement une signification plus profonde, en moins de deux, je fais le lien avec Ward, c'est quelqu'un dont on se plaint...

- Je vois, j'ai tendance à cuisiner sans titrer mes recettes, ça sera une première. Je vous apporterais un plat dès que possible, nous chercherons un nom avec les employés de la restauration, si ça vous convient.

Je tente tant bien que mal de maintenir la conversation. Ma mère, curieuse, tend l'oreille.

- J'avertirais le service.

- Merci d'avoir passé un coup de fil.

J'espère qu'elle comprendra que je la remercie pour l'alerte. Néanmoins, je me sens impuissant, je ne peux pas tenir plus longtemps l'échange, ça serait flagrant. S'il s'agit de Ward, c'est dangereux pour ma maman de rester ici... Ou pour moi ?

- Bonne journée Monsieur Ed, à bientôt.

Elle raccroche, me laissant assez perplexe sur la situation. Décidément, ils vont tous me rendre âne.

- Tu penses réussir à gérer la maison ?

Je m'adresse à Mad. On se parle en un regard. Je perçois de la tristesse, mon départ n'était prévu que dans deux jours... Malheureusement, au vu des circonstances, je dois partir aujourd'hui.

- J'appelle ton père, il te conduira à l'aéroport avec tes cartons.

- Tout ?

Elle acquiesce, savoir que je vais devoir me débrouiller pour emmener ça dans l'avion puis, dans l'appart où je réside... J'en cauchemarde déjà. Ma routine d'autrefois n'est qu'un lointain souvenir. Je ne suis pas habitué à ce qu'on perturbe mon programme, je n'avais pas demandé à recevoir ce coup d'éclair... J'en ai marre d'être moi... Ce n'est pas le moment de flancher, je dois me secouer.

Antinomique PowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant