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- Elle te ressemble tellement.

- Tu trouves ? Je dirais que ce filet de bave prouve bien que c'est ta fille.

Je rechigne. J'essuie ma bouche, puis je m'assois plus confortablement.

- Bonjour, papa, maman.

Je m'attendais à cette visite. Ils me sautent dessus. Des bisous par ci, par là.

- Nous sommes désolés de ne pas avoir été là plus tôt.

L'hôtel méritait plus de préoccupation que leur enfant touché par le tonnerre. Je suis l'aînée d'un bâtiment.

- Il y a toujours pire dans la vie donc je ne me prends pas la tête avec ce qui m'est arrivé.

Un célèbre philosophe a dit « la vie de l'homme dépend de sa volonté ; sans volonté, elle serait abandonnée au hasard ».

- Ça ne se serait pas produit si tu étais la directrice.

Rebelote. Ils ne cessent pas de me faire remarquer que je vaux mieux que réceptionniste... Surtout, « ça ne donne pas l'image voulue » de la fille des grands patrons.

- Vous savez déjà ce que j'en pense.

Toujours une conversation de sourd. Il y a des jours où je me maudis d'avoir hérité cette persévérance d'eux. Qu'est-ce que ça...

- Elle n'a peut-être pas tort ?

J'arque un sourcil de stupéfaction. Mon père vient de changer de discours ?

- Peut-être que nous devrions être plus attentifs à tes envies.

Que leur arrivent-ils ?

- Vous allez bien ?

- Je ne sais pas.

- Bonne question.

Je suis désorientée par cette inconstance. Ce n'est pas dans leurs habitudes, j'ai limite envie qu'ils continuent leurs discourt sur la relève. Parce que là, je ne supporte pas leurs attitudes.

- Vous n'avez pas un hôtel à occuper ?

Ils se dévisagent entre eux. C'est loin d'être fidèle à leurs images, leurs traits semblent varier. Sur le point de les raisonner... Teros entre dans ma chambre avec une infirmière... Tiens, je l'avais oublié.

- Ma chérie, tu penseras à réfléchir sérieusement sur le fait de nous succéder.

Je suis interloquée. Ils m'embrassent tout deux avant de sortir... J'ai l'impression que ce que je viens de vivre ne s'est pas passé pour eux... ? Je... Je n'ai pas vraiment de mot sur ce que... C'était louche...

- Vous pouvez l'examiner rapidement ?

Je reviens à la réalité, du moins, j'espère que c'est réel. Il semble s'impatienter. La femme en joue en m'examinant plus lentement. Je reste toujours dans le déni de ce qui vient de se passer.

- Si vous n'étiez pas arrivées, j'ai bien peur qu'ils ne seraient pas revenus à la norme...

Tous deux me regardent curieusement, j'ai pourtant dit ce que je pensais.

- Elle semble être en état de choc à part ça, tout va bien.

L'auxiliaire me tend un verre d'eau que je bois d'une traite.

- Céleste, tu entends quoi par « revenus à la norme » ? Ils n'étaient pas normaux ?

La dame sort, comprenant qu'elle est de trop dans la pièce. Isolée avec lui, je n'hésite pas pour lui expliquer de A à Z, ce qu'il vient de se dérouler. Tant pis si je suis prise pour folle.

Antinomique PowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant