Ma thèse sur l'absentéisme d'Ellie durant nos premiers voyages est de jour en jour approuvée. Le simple fait qu'elle soit plus présente dans nos quotidiens le prouve. Cette théorie m'est venu en tête quand Adolf était toujours là alors qu'il n'était pas programmé dans le... Vol. J'ai horreur de ce mot... Bon revenons-en au fait, il fallait se séparer dans l'optique d'avancer plus rapidement, mon binôme reste mon amie tandis que Céleste est en compagnie de Devos. L'occasion pour eux de régler leurs comptes pour de bons.
- Je profite qu'on soit toute les deux pour te faire part de ma bêtise.
La connaissant ce n'est sûrement pas affolant. Elle a fait des folies dans sa vie comme rentrée par effraction à l'hôpital. Comme Devos, Elm aime le risque. Encore un de leurs points communs.
- Qu'as-tu encore manigancé ?
- J'ai peut-être raconté ton histoire à Devos. Pas dans les grandes lignes rassure-toi !
Mon... J'ai été une victime pourtant, je remercie chaque jour ces gens pour m'avoir donné goût à la couture. En aucun cas, je peux l'en vouloir d'avoir fait ça. Puisque c'est loin derrière moi. Alors oui, je fais tache dans le quartier, mais, je me sens à l'aise. Il y aura toujours des éternels insatisfaits.
- Ce n'est rien. Je m'y attendais. Il a dû en savoir des trucs durant son séjour chez moi. Honnêtement, il devrait être comédien, il se débrouille bien pour agir comme si de rien n'était.
- Tu es sûr ?
J'acquiesce, je suis passé de « Nini la poubelle » à « Nini la plus belle » ; c'était pour moi le genre de revanche qui me suffisait.
- Il connaît la tienne ?
Je ne suis pas à plaindre quand on connaît ce par quoi elle est passée.
- Oui. J'ai réagi comme toi.
Je ne suis pas étonnée, on n'en parle pas de nous-même pourtant si le sujet doit sortir, nous n'aurons pas de gêne pour en discuter. Je me souviens de son deuxième jour à la maison, elle est venue près de moi. À poser ses mains sur ses cuisses. Le silence n'était pas gênant, je ne savais pas comment aborder une conversation par chance nous n'avons pas eus besoin de le faire puisqu'on a ri de la situation. J'étais heureuse de l'avoir. À aucun moment, j'ai pris mal l'annonce d'avoir une sœur adoptive d'un an de plus que moi. C'est fluide entre nous, j'étais triste pour son père, ainsi, je l'encourageais pour lui rendre hommage. Ce tatouage qu'elle a, sans moi, elle ne l'aurait pas.
- Nein. Pas ce regard, Lie.
C'est trop attendrissant, j'ai probablement fait pareil quand elle a quitté le domicile pour vivre ses rêves. Rien ne change, on s'aime toujours aussi fort.
- Je l'ai revue. Malgré ma haine...
Elle fait allusion à sa mère biologique. Je ne l'apprécie pas, d'après les échos, elle assiste à des groupes d'alcooliques anonymes pour tenter de revenir.
- Je sais, si ça te fait du bien tant mieux.
- Ce sont tes parents qui te l'ont dit ?
J'acquiesce, quand Ellie ne se confie pas à moi, ce sont à mes géniteurs qu'elle parle. Revenons-en à nos recherches, parler de sa mère m'embête.
- Tu penses qu'Adolf est toujours à Ayan ?
- Je ne sais pas.
Ou qu'il se trouve, espérons qu'il soit vivant. Au même moment, je reçois une notification. Les frissons me parcourent, pas le temps de sombrer dans mes pensées... Je dois l'annoncer à Ellie.
- C'est Céleste, ils ont croisé Ward...
Elle m'envoie l'itinéraire.
- Si c'était un piège ? Nous devrions nous méfier. Je n'ai pas de ressentis particulier, c'est encore plus inquiétant.
C'est vrai, je n'ai pas pensé à cette option.
- On n'a pas vraiment le choix que de s'y rendre.
- Je suis ton aînée, tu devrais m'écouter au lieu de foncer tête baissée.
Parfois, son mètre soixante-six lui donne des ailes, on a tout de même un an d'écart qu'elle calme ses pulsions de « je suis la plus grande » dans tous les sens du terme ! Je me mets donc à rechigner.
- T'es agaçante.
Nos disputes se résument à la taille et aux vêtements, puisque nous sommes deux styles différents. Des chamailleries inutiles quand j'y pense. Ellie est très streetwear, l'inverse de moi qui suis plutôt dans du classique revisité. Mes looks sont toujours glamour, pas étonnant, j'en suis la créatrice.
- Plus sérieusement, faut qu'on anticipe, téléporte-nous si jamais ça dérape.
J'en ai marre qu'on m'associe à une issue de secours. Je suis loin d'être normal depuis ce soir-là. Ça me manque d'être simple. Encore une fois, je prends sur moi, j'acquiesce pour simple réponse.
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Antinomique Power
Science FictionQuatre individus ont été frappés par la foudre et sont désormais connus sous les surnoms de "miraculés" et "sacrés foudroyés". Ils font face à un défi extraordinaire : s'adapter à leurs opposés. Leur vie a été totalement perturbée par un coup du des...