Antinomique Power

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J'ai pris des clichés de chaque recoin pour mettre en vente la maison, c'est mon père qui se charge de faire la plus belle des annonces. Il est d'ailleurs en plein travail dans une salle adjacente à ma chambre. Tant qu'à moi, je suis en plein dans les cartons. Je ne veux pas emmener grand-chose, la plupart des meubles, j'en ferais don, c'est assez connu ici. Mes livres de recettes, les biographies de grands politiciens, avec ma balance vont directement dans la même boîte. Dans une autre, je glisse mes photos ainsi que ma tirelire. Très vite, je me rends compte que je ne sais plus quoi mettre pour remplir les tas d'emballages vides. Misérable vie...

- J'ai terminé, j'ai mis les pièces-jointes, la surface, tes coordonnées ainsi que ceux de l'agent immobilier. Ah, les emplacements aux alentours aussi... Je pense que tu as compris, c'est garni comme il faut.

- Très bien, merci pour tout papa... Comment elle va ?

- Mal, tu connais ta mère, le moindre petit truc de ta part, la vexe ou l'enchante. Tranquille, tu la verras bientôt, elle doit juste se remettre de ses émotions. On veut que tu te sentes bien...

Je sais...

- Je vais y aller, tu vas t'en sortir ?

Son allusion à ce qui m'entoure me ramène au fait, que je ne sais pas comment trier. Je suis arrivé ici avec une valise non défaite depuis 6 mois, il y avait juste un bout de papier en plus. Au lieu de le retenir, j'acquiesce. Il embrasse mon front avant de claquer ma porte. Je dois me motiver à ranger, même si l'envie de siroter une flûte de champagne me paraît idéale. Je vais au-delà de mes limites si je vais en boire, j'ai toujours dit, deux verres dans la semaine... J'en ai pris quatre dans le jet. Il ne faut pas que... Purée, voilà, dans un carton, je vais déposer mes bouteilles ! J'entoure le tout de papier à bulle, j'en mets la dose, je ne veux vraiment pas qu'une se casse. Je passe devant un de mes miroirs, ma queue-de-cheval est pitoyable, dans une autre vie, j'aurais été le beau gosse de service. J'ai les yeux avec la couleur de peau qui ferait tomber n'importe quelles demoiselles... Malheureusement, ça ne suffit pas pour faire le charme.

- Aïe !

Subitement, j'entends quelqu'un. Ce n'est pas vraiment rassurant, puisque je suis l'unique habitant de cette maison... Mon père qui a oublié une affaire ?

- Il y a quelqu'un ?

La tête de mon ami surgit devant moi, je suis heureux de le revoir, aussi soulagé de savoir que ce n'était que lui. Il semble être beaucoup plus robuste qu'avant... Ce n'est peut-être qu'une impression.

- Salut, je suis loin de gérer la technologie de Kreis. Je vais te la faire courte, tu avais raison.

Il débarque de je ne sais où pour m'annoncer ça ?

- Mec... J'ai eu peur.

- Désolé. J'ai appris tellement de choses en si peu de temps. J'ai encore à apprendre.

- Comment tu as eu mon adresse ?

- Je suis passé à Ayan, les filles m'ont dit où tu étais... Pour la précision de ton logement, c'était une sorte de géolocalisation.

Beaucoup plus moderne que le superpouvoir de Nita. Sacré Devos. Je le propose de s'asseoir.

- Alors tu déménages ?

- Oui... Vas-y en quoi j'ai eu raison ?

Il a attisé ma curiosité sans développer.

- J'avais des doutes à présent, j'en suis sûr. « Seigneur » n'est qu'un sens figuré, mon père était un vrai scientifique renommé. Avec de l'humour à gogo.

C'était évident. Je ne suis pas croyant. Tout ce qui tourne autour des vieux, la mort et Dieu... J'ai dû mal. Ce qui explique ma gérontophobie.

- Tu as appris quoi d'autres ?

- Mon daron avait construit de ses mains des machines, avant de mourir, il apprenait à certaines personnes l'utilisation des engins. Malheureusement il y a qu'un seul qui a su utiliser l'une d'elles parmi tant d'autres... Il s'agit de celle qui enlève tout ce qu'il y a de négatif en quelqu'un. Dont des superpouvoirs... D'ailleurs, j'ai pensé à l'appeler bénédiction.

C'est tout sauf bénéfique pour moi !

- Mais encore ?

- Ces machines ne prennent pas l'eau, l'une d'elles contrôle la météo. Je suppose donc que mon père les a laissés involontairement sur ensoleiller, nous sommes une petite équipe qui tente de manier cette science. Il y en a tellement... J'ai pu contrôler celle qui ouvre des portails dimensionnels.

À mes harceleurs qui me disaient, « Gibi a un esprit paradoxal » ; je suis parfois incohérent, néanmoins j'ai des suppositions rationnelles. Dans les dents !

- D'accord, c'est logique.

- Oui, mec, leurs traditions, c'est pépite. On mange des repas incroyables, on chante, on rigole, c'est un monde de fête. Tout ce que j'aime.

- Je ne veux pas couper ton délire... Ta pu voir ta mère ?

- Je comptais lui rendre visite juste après.

Sacré gars...

- Et Céleste ?

- Je suis effrayé, j'ai embrassé Ellie, imagine qu'elles ont parlé de ça...

Quel zigoto !

- Pitié...

- On m'a aussi dit qu'ils ne savaient pas pour la mort de mon père. Pour eux, il les avait abandonnés...Pourtant, l'un d'eux a ramené le corps à la morgue d'Ayan...

Il y a un élément perturbateur dans nos péripéties... Serait-ce Ward ?