Gardiens des cités perdues tome 10 : Elyseus (fanfiction)

Chapitre 18

Le truc quand on se rendait, c'est qu'il fallait préciser les conditions dans lesquelles on voulait être emmenés, c'est à dire ou et comment. 

C'était l'unique pensée qui occupait l'esprit de Sophie depuis qu'elle s'était réveillée, après avoir reçu un énorme marteau sur la tête (d'ailleurs elle voyait encore flou, et avant, en bas et autour de ses yeux coulait un liquide de couleur rouge dont il valait mieux ignorer l'identité et l'origine pour le moment pour le moment).

- Aïe !

Elle se mordit la lèvre en sentant les pics acérés de l'épaulette du garde qui la soulevait se planter de ses omoplates. Elle était portée par un troll costaud, gros et large, qui la maintenant comme un sac à patates sur son épaule. La tête de la Télépathe, notamment son front, frôlait constamment le menton de son tortionnaire, ce qui rendait la situation on ne peut plus gênante.

Mais ce qui préoccupait le plus la jeune fille c'était que si JAMAIS le garde la lâchait par inadvertance, elle tomberait dans le vide, par-dessus le pont. En effet, il semblerait que la durée de l'évanouissement du Colibri ait été assez courte, car quand Sophie avait rouvert les yeux ils étaient en pleine traversée du pont brumeux, ce qui n'avait pas manqué de donner le vertige à la jeune femme. 

-Espèce de grosses brutes, salopards des mers, je vous signale que je peux vous hacher menu comme de la pâtée pour dinosaures...

La Télépathe leva sa tête (mouvement qui le provoqua instantanément une douleur insupportable) et aperçut vaguement Ro, portée par deux gardes qui la tenait par les pieds et les poignées. L'ogresse semblait complètement désarmée, ce qui provoqua une vague de panique chez le Télépathe. Comment diable avait fait les trolls pour venir à bout de Ro SANS avoir à l'assommer ? 

Mais dans quelle galère je me suis fourrée ? On aurait dû fuir...

Non. Il n'auraient pas pu fuir. Pas avec trente trolls aux trousses dans un couloir étroit et surtout pas avec...

Le regard de Sophie glissa en bas, à gauche d'elle, (mouvement infiniment moins douloureux) vers la silhouette difforme et noirâtre tenue en laisse par le garde. Un troll mutant, encore une fois, se tenait à quelques centimètres d'elle, tenu en laisse, muselière sur la mâchoire, se pourléchant les babines sans arrêt. Une vision cauchemardesque en somme. 

La jeune femme déglutit et détourna le regard. Non, ça ils n'auraient pas pu le fuir. Elle entendait au loin quelques-uns de ses amis, dont la voix de Biana qui lui parvenait plus distinctement que les autres. Elle devait être juste derrière. Si Sophie ne venait pas de se réveiller et ne souffrait pas d'un mal de tête de l'enfer, elle aurait pu tenter de communiquer avec son amie, mais actuellement elle avait beaucoup, beaucoup trop mal pour tenter le coup.

Elle se concentra donc sur le son de la voix de son amie... et n'entendit rien. Elle écoutait sans entendre. Allons bon. La Télépathe soupira, elle était dans les vapes. Mais elle avait besoin de vérifier quelque chose. Que le sacrifice de ses amis n'avait pas été vain. 

- Où nous emmenez vous ?

Elle avait voulu prendre la voix assurée d'une guerrière mais elle ne parvint qu'à émettre un faible gargouillement en langage troll qui lui aurait, à coup sûr, valu un sermon de sa professeure de linguistique. Pourtant la surprise de la jeune femme fut immense quand son garde du corps lui répondit d'une voix bourru :

- Eh bien vous vous êtes rendus. Et vous êtes Sophie Foster. Quand nous avons informé votre Majesté de votre arrestation, elle nous a annoncé que vous étiez réclamées là-bas.

- Là bas ou ?

Devant le mutisme du garde, Sophie conclut pour elle-même : au palais.

Au moins ça, ça se passait bien. Elle était surprise, par contre, que l'impératrice la réclame. Elle aurait plutôt imaginée qu'elle serait envoyée dans un cachot, et qu'elle aurait eu à crier corps à âme pour avoir une audience. Mais maintenant... C'était l'occasion !