Chapitre 29

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(j'ai republié le chapitre car il semblerait que Wattpad n'ai pas envoyé les notifs...)



Perdue dans les ronces.

Seule dans les épines.

Sophie n'était plus que voix. D'abord la sienne. Car son esprit n'était plus. Elle ne sentait plus son propre "corps", ce corps qu'elle amenait avec elle dans l'esprit des autres... Ce corps psychique qui l'accompagnait avait abandonné, trop fatigué. Épuisé. Le Colibri s'était renfermé dans son nid.

Puis sa voix devint celle d'autres. Parce que les ronces avaient compris que ce qui faisait le plus mal, à Sophie, n'était pas tant les blessures et les griffures, surtout venant de ronces. Les mots faisaient vraiment peur. Car les mots entraînent des réminiscences. A mesure que les ronces ramenaient ses voix, Sophie avait peur. Peur de ses voix.

Des voix d'ennemis. A mesure qu'elle se perdait dans les ronces, les épines devenaient mots. Mais les mots griffaient presque autant que les ronces elle-même.

"Prévisible et si faible... "

"Nous pouvons te retrouver."

"Tout le monde va payer."

"Tu nous facilites la tâche."

"Quelle intelligente petite arme... Enfin... Plus maintenant"

"Je savais que tu viendrais me chercher Sophie. Et maintenant tout le monde va payer."

"Vous parliez de cruauté ? Je vais vous en montrer !"

"Et te voilà à terre, réduite à me haïr"

Sophie se faisait lacérer par chacune de ses phrases. Pas à cause de leurs violences. Mais à cause des défaites et des souvenirs qu'elle ramenait.

L'attaque du désert. Fintan. Gethen. Brant. Fintan, de nouveau. Vespéra. Gisela.

Mais une voix brisa ce cercle vicieux. Une voix qui en entraîna d'autres à sa suite. Une voix qui émergea en même temps que les récents souvenirs.

"On va les battre. Je te le promets".

Ses mots prononcés par Biana, qui ramenaient tout le courage, la bravoure dont Sophie avait besoin en cet instant... Et d'autres voix.

Deux petites phrases, qui en ramenèrent d'autres. Tant d'autres.

"On a tous besoin d'un peu de bizarrerie dans nos vies"

"Les paillettes arrangent tout !"

"Pourquoi pas la Brigade Nébuleuse ?"

"Oui, ta très, très vieille grand mère, on a comprit."

"Merci... Pour mon père."

"Oui, et je ne vais nulle part."

"Je peux faire des blagues de tout !"

"Merci d'être venue me voir pour la dernière fois."

"Je t'aime, ma fille chérie."

"Et je t'enverrai... De joyeuses pensées ténébreuses ?"

"Si ce que tu cherches te rattrape, ne marche pas... Court !"

"Ne t'inquiètes pas Foster, on a pas besoin de respirer, c'est pour les nazes"

"C'est toi toute crachée ça, de trouver un moyen parfaitement inédit de frôler la mort"

Sophie se sentit remonter. Sa raison revint. Ses jambes, son corps se ranimaient. Sans même s'en rendre compte, c'était en elle-même qu'elle instillait. Les phrases et les rires affluaient.

Gardiens des cités perdues tome 10 : Elyseus (fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant