Gardiens des cités perdues tome 10 : Elyseus (fanfiction)

Nouvelle bonus 1 : Une bonne nuit pour trouver un géniteur.

Joyeuse St Valentin (un peu en retard) ;)

Plusieurs décennies auparavant.

Avant quoi, vous demandez-vous ?

Avant beaucoup de choses.

Avant Sophie. Avant Fitz aussi. Keefe également. Et puis tous les autres.

Avant les conflits, la guerre, les changements de régimes.

Avant le début, et bien avant la fin.

Nous sommes dans une forêt, la nuit.

Je pense que je voulais commencer par vous raconter cela. Cette information dont plus personne ne dispose à ce jour, et dont personne ne disposera jamais. Cette information qui, selon moi, n'a aucune importance, mais qui vaut la peine d'être racontée. Car si l'information en elle même ne changera rien, son histoire est assez intéressante. 

Vous avez sûrement deviné au titre de quoi, ou plutôt de qui, je souhaite vous parler aujourd'hui pas vrai ?

Avant de vous parler de Sophie et ses amis pendant et après, je veux vous parler de l'avant.

Nous sommes dans une forêt, la nuit.

Les arbres bruissent dans le vent, des larges conifères abritant des hiboux et des chouettes dont on peut entendre les hululements.

Une forêt de Norvège, brumeuse, pluvieuse, emplie d'ombres. Le lieu parfait pour un rendez-vous qui n'a jamais eu lieu. Une rencontre entre deux êtres qui savent très bien mentir, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire.

Dans cette histoire, il faut enlever tout jugement. Ôter ce regard scrutateur que nous, lecteurs, portons sur des personnages, et comprendre. Tenter d'entendre le discours d'êtres désespérés. 

Un elfe s'avance dans la brume, ses mains devant lui pour couper la trajectoire du vent, brutal. La Norvège est son terrain de jeu préféré, l'endroit où il va pour réfléchir. Cependant, il n'a pas le cœur à la joie. Cet homme est perdu, perdu dans ses souvenirs brumeux.

Errol L. Forkle, le bon, s'avance dans la nuit. Cette rencontre, c'est sa rébellion. Sa rébellion contre un frère qui voulait que l'on utilise ses gènes, exclusivement. Sauf que Errol est sûr que c'est une mauvaise idée. Il est sûr que cet enfant ne devait pas posséder les gènes d'un Forkle.

C'était quelque chose d'intime, quelque chose qu'il ne comprenait pas, une pulsion qui lui dictait de ne pas le faire.

Peut être que cette pulsion vient de souvenirs effacés, quelques années auparavant. Les souvenirs effacés d'un enfant blond, souffrant, qui avait disparu des souvenirs d'Errol.

Ce dernier s'arrête dans la clairière. Un lac en forme de patte de chien la coupe en deux, marquant le lieu du rendez-vous. A partir de ce moment-là, Errol attend. Il sait le doute que va ressentir l'autre, que doit ressentir l'autre.

Calla était sûre, Errol l'est un peu moins. Non pas qu'il ne soit une personne de confiance. Mais il pourrait bien changer d'avis, et décider de ne pas garder le secret. Or on ne pouvait prendre ce risque là

- Eh oh, y a quelqu'un ?

(Avant de remarquer Errol, et de s'avancer). 

Errol sourit. La lourde cape qui enveloppait l'elfe qui s'avançait à grands pas vers lui semblait très ridicule. Trop large, trop lourde. Un camouflage nécessaire cependant, car ni Errol ni l'autre n'étaient censés être là.