Chapitre 4

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Me redressant vivement, ma tête me fait mal. Je pose alors ma main sur mon front, une douleur se propage légèrement.

Mais qu'est-ce que...

Je ne suis pas dans ma chambre. Celle-ci est encore plus luxueuse. Des grands rideaux encadrent les fenêtres sur la plupart des murs, des tableaux sont accrochés à côtés d'une grande porte. Tout est grand ici, même la pièce.

Kiara

Je pose mes pieds sur le sol. De la moquette à motif vieillot, mais hyper confortable frotte ma peau. À quel point Ward est devenu fortuné ? A-t-il réussi son coup ? Comment il a su que j'étais encore en vie ? Il veut finir ce qu'il a commencé ?

Sur mes deux jambes, je m'empresse de rejoindre l'une des fenêtres. Premier étage, mais deux personnes habillées comme le gars qui m'a assommé, font des allés retour pas loin. Un vaste jardin, je dirais le triple des Cameron me fait face. Woaw, nous voler lui a vraiment réussi à cet enfoiré !

Une commode est disposée à trois pas de moi. Autant savoir s'il y a quelque chose qui pourrait me défendre à l'intérieur. Je m'approche et j'ouvre le premier tiroir. Vide. Autant les suivants que les précédents.

Du bruit derrière la porte m'oblige à reculer, loin. Elle finit par s'ouvrir sur mon agresseur.

— Met la robe. Dans deux minutes, j'ouvre cette porte.

Il n'attend même pas que je prononce un mot, qu'il referme la porte derrière lui. Une robe ? Il veut m'assassiner dans une robe ? Les rêves sont pas censés devenir réalité de toute façon.

J'approche alors le miroir mural pour me regarder. Une coupure d'un centimètre sur mon front me fait comprendre la douleur provenait de la au réveil. Il ne m'a pas loupé le con. Mes cheveux ont légèrement poussé depuis le dernier solstice, il m'arrive au creux du dos. J'attrape l'élastique autour de mon poignet et je me fais une queue de cheval haute.

— T'as pas mis la robe.

Je sursaute, me retournant sur le qui-vive. Il s'approche de moi et attrape mon biceps, me forçant à avancer.

— Bouge.

Je résiste jusqu'à ce que sa main rejoigne la même arme qui m'a assommé.

Nous avançons dans le couloir rempli de tableau, nous en traversons trois. Deux fois à gauche, une fois à droite avant de descendre les escaliers.

Nous atterrissons dans un salon et il m'y laisse, se positionnant à l'entrée. Une table en bois avec de la vaisselle dessus me fait face. Cette pièce est aussi veille que celle que je viens de quitter.

— Bonjour mademoiselle Thornton, ravis de vos rencontrer.

Je sursaute de nouveau me tournant vers le nouveau séjour ouvert sur moi. Un homme est en train de se servir un verre. Lorsqu'il se tourne pour s'avancer, je ne le reconnais pas.

— Qui êtes-vous ? Où est Ward ?

— Je suis Carlos Singh. Et la personne que vous désirez n'est pas ici.

Je ne désire que JJ mais bon, passons.

— Je tiens à m'excuser pour le côté brutal de votre arrivée. Venez, asseyez-vous.

Brutal est bien le mot oui ! Il se tourne pour sûrement le guider mais je ne bouge pas.

— Où est Kiara ?

— Votre amie se repose dans ses quartiers. Venez, je ne mords pas.

J'avance prudemment et je m'installe sur le canapé qu'il me montre.

— Pourquoi vous ne me menez pas à Kiara ?

— Nous devons discuter. Vous ne le savez peut-être pas, mais nous avons des intérêts en commun. Et des objectifs.

— Qui sont ? Ne pus-je m'empêcher de demander.

— Si nos intérêts convergent, c'est pour quelque chose de bien plus grand qu'une simple croix. Bien plus spectaculaire.

La Croix. C'est encore cette histoire de croix. Elle n'est donc pas réglé ?

— L'achèvement d'une quête séculaire. Finit-il par murmurer.

Une quête quoi ?

Un rire nerveux rompt son monologue, il se tourne alors vers moi.

— On raconte qu'il y a environ 450 ans, un conquistador revint du bassin de l'Orénoque avec quelques perles d'or. Quand on lui demanda d'où provenaient ces perles, le soldat répondit que c'était le cadeau d'un peuple pacifique qui vivait dans une grande cité d'or. L'Eldorado.

Mais qu'est-ce qu'il me baratine celui-là ? Il me parle d'un trésor introuvable là. Comme le royale Merchant. Bon.

— Depuis, nombreux furent ceux qui se sont lancés à sa recherche. Ils ont tous essayé. Des conquistadors, des chevaliers, des capitaines avec leurs bateaux, des tribus, des nations entières. Tous se sont affrontés dans cette course au trésor. Des milliers de vies furent sacrifiées sur l'autel de l'or.

Qu'est-ce que je disais ?

— Et aujourd'hui, c'est à moi d'aller au bout de cette quête. De boucler la boucle d'une aventure qui dure depuis bientôt cinq siècles. Peut-être la plus grande quête de la culture occidentale. Et vous allez participer à cette quête.

Et si je veux pas ?

— L'histoire vous intéresse ?

Oh, je dois répondre la ? Je croyais qu'il continuait son histoire.

— Pas vraiment. Les légendes ne le sont pas pour rien je crois. Et je ne comprends pas ce que vous attendez de moi. Dis-je honnêtement.

Il s'assoit en face de moi, posant ses coudes sur ses genoux et joignant ses doigts entre eux. Son regard paraît plus sérieux qu'avant.

— Vous et vos amis êtes en possession de quelque chose qui pourrait m'aider : un manuscrit ancien. Une sorte de journal.

Je fronce légèrement les sourcils. De quel journal il me parle lui ? Je crois que mes semaines sans être a leurs côtés vont m'être handicapante.

— Un journal ? Ça ne me dit rien du tout.

— Comment avez-vous su que La Croix se trouvait sur le Royal Merchant ?

Ils ont trouvés l'héritage de Pope ! J'ai envi de sourire, mais si je le fais, je ne sais pas quel répercussion ça aura.

— J'en ai aucune idée.

Je n'étais pas là de toute façon et même si je savais, j'aurais répondu la même chose.

— Mmm... C'est aussi ce que m'a dit votre amie et j'espérais ne pas entendre ça de nouveau. Je ne vous crois pas. Vous et vos amis n'auriez pas trouvé La Croix sans le journal.

Je grimace.

— Je ne savais même pas qu'ils l'avaient trouver !

— Me prenez-vous pour un idiot ?

— Non ! Je n'ai aucune idée de quoi vous parlez.

Il soupire en se levant, faisant un signe à son... garde ? De nous rejoindre.

— Bien, profitez bien de la maison. Mais je vous préviens, ma patience n'est pas infinie. Vous avez comme les deux autres. Une journée, sinon vous finirez sous pied sous terre.

Il lève deux doigts et mon bourreau m'attrape de nouveau mon bras.

— Pouvez-vous m'emmenez à mon amie ?

Il ne me répond pas et son soldat me ramène à ma chambre initiale. Génial.

   Comment ça « comme les deux autres » ?

Outer Banks tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant