Outer Banks tome 3

Chapitre 30

Au plus profond de moi, une tempête fait rage. JJ et Kiara se sont embrassés, et ce simple geste a pulvérisé le jardin de mes sentiments, un jardin déjà dévasté par la fin de notre relation. Le mot "pardon", lourd de significations, flotte dans l'air, chargé de trahison.

La douleur de cette trahison s'infiltre en moi, tel un spectre qui s'étend et laisse des fissures invisibles mais profondes sur la toile fragile de notre histoire. JJ et Kiara, deux figures qui avaient façonné mon univers, semblent désormais s'éloigner, laissant derrière eux des cendres d'une connexion que je croyais indestructible.

Kiara, pleine de remords, tend la main, un geste empreint de regrets. Ses excuses résonnent dans le silence assourdissant de ma souffrance. Comment pourrais-je trouver la force de pardonner à ceux qui ont contribué à ce naufrage émotionnel ? La réponse se cache dans la complexité de mes propres sentiments. Les liens qui m'unissent à elle se déchirent, mais une part de moi résiste à accepter cette fin inéluctable.

JJ, humble dans sa démarche, me demande pardon, et ses mots ajoutent une couche de complexité à un monde déjà en ébullition. La question du pardon tourne en boucle dans ma tête, une énigme difficile à résoudre. Puis-je réellement libérer mon cœur de la colère et de l'amertume qui menacent de l'engloutir ?

Pourtant, au cœur de cette tempête émotionnelle, une étincelle de clémence vacille. Le pardon n'est pas seulement un cadeau à offrir aux autres, mais également une libération pour moi-même. Retenir ma colère ne ferait qu'alimenter le poison de la trahison en moi. Le chemin vers la guérison commence par la libération de ces sentiments toxiques.

Les paroles sincères de Kiara représentent un pas vers la rédemption. Je sais que le temps est nécessaire pour panser les blessures béantes que je ressens. Je jongle avec des émotions contradictoires, mais au fond de moi, une pulsation de résilience se fait entendre.

Le pardon, une offrande fragile, est déposé sur l'autel de l'incertitude. Je réalise que cela ne signifie pas oublier, mais plutôt choisir de ne plus laisser la douleur dicter ma vie. Je m'autorise à avancer, à reconstruire, même si cela doit se faire lentement.

Les jours à venir seront une danse délicate entre la douleur du passé et l'espoir d'un avenir réinventé. Le pardon est la première note de cette mélodie complexe, une mélodie que je dois composer avec précaution pour retrouver l'harmonie perdue de mon cœur meurtri.

Soudain, une pression sur mon épaule me tire de mes pensées. C'est JJ qui m'incite à me baisser près de lui, mettant un doigt sur ses lèvres en un geste silencieux. Nous avançons tout doucement, nous arrêtant derrière de grandes herbes. C'est alors que j'entends des murmures, et je comprends l'urgence de notre situation.

— Merci, ma chérie.

Le tableau qui se dessine devant mes yeux me paralyse, figée dans un mélange de peur et d'incrédulité. Ward, la mâchoire serrée et le regard empli de détermination, pointe une arme menaçante sur Big John, dont le corps est déjà affaibli par une blessure visible, sa force vacillante comme un feu de camp qui s'éteint lentement. La tension dans l'air est palpable, chaque respiration semble suspendue, comme si le temps lui-même hésitait à avancer.

À l'avant, Sarah se tient là, une figure fragile mais résolue, les traits marqués par la peur mais aussi par une détermination indéfectible. Ses yeux, habituellement pleins de vie, sont désormais assombris par l'angoisse. Elle sait que son père est dangereux, que chaque seconde compte, mais son instinct protecteur la pousse à se tenir entre Ward et Big John, prête à tout pour défendre ceux qu'elle aime.

John B, presque collé à son père, semble partager cette même volonté de protéger, mais son regard est chargé d'angoisse et de désespoir. Son corps est tendu, chaque muscle prêt à réagir, mais il est aussi conscient que toute action imprévue pourrait tourner à la catastrophe. Le silence est assourdissant, chaque seconde qui passe renforce le poids de l'imminente confrontation.