Outer Banks tome 3

Chapitre 9

Lorsque la porte d'entrée claque derrière moi, une tornade de reproches m'accueille. Ma mère est en furie.

— Mais où étais-tu passée ?! Tu es inconsciente ou quoi ?! Disparaître deux jours comme ça, sans prévenir ?

— J'ai déjà fait ça avant, maman...

— Mais là, c'est différent ! Tu as failli mourir une fois, je ne veux pas avoir à identifier ton corps dans une forêt cette fois-ci !

Ses paroles me figent. Elles frappent plus fort que je ne le pensais.

— Du calme, chérie, souffle Laurent, essayant de désamorcer la situation. Je suis sûr qu'elle avait une bonne raison.

D'un signe de tête, il m'invite à rejoindre le salon où mes frères sont déjà assis. Logan, mon demi-frère, me lance un regard plein de grimaces.

— J'ai juste dit que tu rejoignais une amie. Murmure-t-il, un peu penaud.

Je ne réponds pas. J'observe ma mère et Laurent s'installer en face de nous. L'atmosphère est tendue.

— Bon, on t'écoute. Reprend ma mère, impatiente.

— Il ne s'est rien passé de dangereux, je suis restée sur les Outer Banks, j'étais juste avec les Pogues. Rien de grave.

— Rien de grave ?! Quand vas-tu comprendre que ces Pogues te tirent vers le bas ?! Tu n'es pas de leur monde, Kida ! Quand est-ce que tu vas intégrer ça dans ta tête ? Et puis, comment peux-tu être avec eux alors qu'ils sont tous portés disparus ?!

Elle est à bout de nerfs. Laurent pose une main apaisante sur son genou, et elle se tait enfin. Je prends une profonde inspiration.

— Ils ne me tirent pas vers le bas, maman. Quand est-ce que toi, tu vas comprendre que je suis plus heureuse avec eux ? Tu ne sais même pas que je sors avec l'un d'eux parce que tu refuses que je t'en parle ! Ça fait des mois, maintenant, que je suis avec lui. Et je suis heureuse. Tu entends ça, maman ? Heureuse.

Topper manque de s'étouffer à cette révélation. Il n'était sûrement pas au courant. Ma mère secoue la tête, incrédule, comme si tout était déjà perdu d'avance.

— Je crois que cette conversation ne me regarde pas, alors je vais—

— Logan, reste où tu es, coupe ma mère, nous sommes une famille maintenant, tout le monde est concerné.

Je m'enfonce un peu plus dans le canapé, frustrée. Comment peut-elle être si aveugle ?

— Papa m'a raconté un jour que quand tu l'as rencontré, tu pensais qu'il était un Pogue parce qu'il traînait avec eux. Et pourtant, tu es tombée amoureuse de lui, non ?

— C'était différent. Ton père était un Kook. Ça n'a rien à voir.

— Mais tu ne le savais pas au début ! Tu l'aimais avant de découvrir qui il était vraiment. Et tu étais heureuse, non ?

Elle jette un regard à Laurent, cherchant du soutien.

— Ce n'est pas la même situation, jeune fille.

— Tu ne fais même pas l'effort d'essayer de comprendre. Soupirais-je.

Je me lève brusquement, fuyant cette discussion stérile. Une nuit pour réfléchir ne ferait de mal à personne.

Une fois dans ma chambre, je m'effondre sur mon lit. Mon téléphone, posé sur la table de chevet, se met à vibrer. En le prenant, je vois plusieurs appels manqués de ma mère, Laurent, Topper, et même de la police. Un e-mail non lu s'affiche sur l'écran.