Outer Banks tome 3

Chapitre 20

— Bon, on récupère les filles, on trouve Pope et Cleo, et on part en Amérique du Sud, d'accord ?

— C'est un peu vague comme plan. Et je n'ai pas de passeport.

— Je n'ai pas le temps de penser à ça. On verra plus tard. Je prends Sarah, toi tu vas chercher Kie. Kida, reste ici avec le bateau. On les embarque et on se tire.

Pourquoi ce ne serait pas moi qui irait chercher Kiara ?

— L'autre jour, j'ai eu un accrochage avec Mike. Si je me présente, il ne voudra pas lâcher Kiara, et là, c'est mort.

— Sois discret.

— D'accord, je reste ici.

— Non. T'as pas compris.

— Je reste là. Je fais tourner le moteur, et c'est Kida qui y va.

— J'irai la chercher. Dis-je, ayant toujours l'impression d'être invisible, même si on parle de moi.

John B souffle de lassitude mais finit par acquiescer. Les mains dans les poches, il commence à marcher à mes côtés sur le ponton, et nous nous séparons pour nos recherches.

Les parents de Kiara se tiennent sur une petite scène ; son père semble faire un discours que j'entends mieux à mesure que je m'approche.

— ... a fait de ce restaurant un symbole de notre vie. Figure Eight, la plaie, tout le monde est réuni. Une seule et unique île. Merci de nous soutenir. Merci à tous d'être venus. Santé !

Les gens trinquent, et je vois Kiara s'approcher de ses parents lorsqu'ils sont sur l'herbe. Je me rapproche pour en finir rapidement avec cette fête, mais une poigne m'arrête.

— Où étais-tu ? Nous t'avons attendue, nous sommes arrivés en retard à cause de toi.

Le regard de ma mère m'adresse une réprimande silencieuse, ses yeux lançant des éclairs en voyant mon état.

— Où étais-tu ? Répète-t-elle, la voix chargée de reproches.

Je déglutis, cherchant mes mots. 

— J'étais avec John B et JJ.

Elle souffle du nez, son expression se durcit. Je peux presque sentir la déception émaner d'elle comme une onde de choc. Laurent, se joint à elle, l'inquiétude marquée sur son visage.

— On s'inquiète lorsque tu disparais comme ça, tu sais ? Topper et Logan nous tiennent toujours au courant, et toi, tu te volatiles et tu reviens toujours dans un sale état. Parles-nous, que fais-tu de tes journées avec eux ? Le ton de Laurent est bienveillant.

— J'essaie de sauver le père de John B. Dis-je, me sentant un peu plus forte, comme si cette déclaration valait quelque chose.

Ma mère fronce les sourcils, un mélange d'incrédulité et de scepticisme se lisant sur son visage.

— Big John ? Mais il est mort il y a bientôt deux ans.

Je secoue la tête, essayant de lui faire comprendre l'absurdité de ses paroles.

— Non, maman, il est vivant.

Elle plisse les yeux, son visage se fermant davantage.

— Qu'est-ce qu'ils ont encore inventé pour que tu gobes cette histoire ? C'est dangereux de te laisser entraîner dans ces histoires.

Le ton de ma mère m'agace, et je sens mon sang bouillonner. Pourquoi ne peut-elle pas me faire confiance ? Pourquoi ne peut-elle pas voir que je fais tout cela pour une bonne raison ?