Chapitre 10

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Mon vélo est attelé à l'arrière de la voiture, et Kiara et moi attendons Sarah, qui ne devrait pas tarder.

— Alors, c'était comment ?

Je relève la tête pour la regarder.

— Comment quoi ?

— Être dans le coma.

Un frisson me parcourt. Je détourne le regard, fascinée par l'eau qui s'écoule devant nous.

— Je ne saurais pas dire comment c'était... J'avais froid, j'étais trempée, et je crachais souvent de l'eau. Enfin, je crois que c'était juste dans ma tête. J'entendais les médecins parler, ma famille s'exclamer... Mais je ne pouvais pas bouger. Je sentais régulièrement une pression sur mes mains et sur mon front. J'entendais continuellement les mêmes bips sonore.

J'ai passé des heures à essayer d'entendre leurs voix. Je voulais les entendre, mais ils ne sont jamais venus me voir à l'hôpital. Je leur en ai voulu. Beaucoup. Mais j'ai appris qu'ils avaient disparu, alors... comment leur en vouloir plus longtemps ?

— Tu as vu le temps passer ?

Je secoue négativement la tête. Ça s'est écoulé lentement et à la fois à la vitesse de la lumière.

— Salut les filles ! Vous ne devinerez jamais !

Nous nous retournons pour accueillir Sarah, visiblement excitée.

— Je suis rentrée chez moi pour me changer, et Rafe est revenu.

Cette nouvelle me glace le sang. Il avait promis de nous retrouver. Kiara grimace, et je sens mon visage se déformer par une expression de malaise.

— Oui, je sais... Je l'ai vu à la maison. Il ne m'a pas vue, mais la Croix doit revenir à Wilmington demain soir.

— Pope le sait ?

— Je pensais lui dire au Château.

— Impossible, il ne peut pas sortir.

— Dans ce cas, je file chez Pope, et toi, tu vas au Château pour prévenir John B.

Je lâche un rire gêné et lève la main. Pourquoi je suis invisible ?

— Je suis là aussi.

— Oui, pardon Kida. Va avec Kiara, comme ça vous pourrez aussi prévenir JJ.

Sarah jette un coup d'œil à Kiara, qui soupire.

— Mes parents vont me tuer.

Nous retournons vers la voiture, nous séparant de la blonde. Kiara met le contact et nous voilà de nouveau sur la route en direction du château.

Je n'ai pas dit à la pogue, mais pendant mon coma, j'ai vu quelque chose. Mon père était là, assis devant notre maison, sous le porche. Il ne bougeait jamais, il me regardait simplement. Peu importe combien je marchais, je n'arrivais pas à le rejoindre. Chaque fois que j'essayais, il souriait, et ça me suffisait pour imaginer qu'il était fier de moi. À côté de lui, un être vêtu d'un manteau noir apparaissait parfois, tenant une faux à la main. À chaque fois qu'il levait la faux, je sentais qu'il me demandait de le rejoindre, mais je secouais la tête négativement. Mon père souriait seulement à ce moment là.

Kiara me sort de mes pensées. Je remarque que nous sommes déjà arrivées. Waouh, ça a été rapide. Nous marchons jusqu'à la porte d'entrée et y entrons. Le tour est fait en un rien de temps, et nous voilà seules. Bon, on va attendre. Je m'installe sur le hamac tandis qu'elle s'assoit sur une chaise. Elle me tend une feuille.

Outer Banks tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant