Outer Banks tome 3

Chapitre 5

Alors que je me retrouve enfermée ici, sans aucune idée de ce qui est arrivé à Kiara, je sens le poids d'une situation qui devient de plus en plus insoutenable. En plus de m'avoir capturée, cet homme semble vouloir me manipuler pour ses propres intérêts. Comme si tout cela ne suffisait pas, je me rends compte que ma tête est littéralement mise à prix, sans même avoir une chance de me défendre. Mon taux de survie ? Allez, 0,1% si je reste ici sans agir.

Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ?

Alors que mon cerveau essaie de trouver une solution, un bruit à l'extérieur capte mon attention. Je me dirige vers la fenêtre pour observer ce qu'il se passe. Des voitures, pleines d'hommes armés, quittent la propriété. Pourquoi une telle agitation ? Où vont-ils, et pourquoi en si grand nombre ? Une idée émerge lentement dans mon esprit : si une partie des gardes quitte les lieux, cela signifie qu'il y en a moins pour surveiller les alentours, non ?

Je n'ai même pas passé deux heures ici et me voilà déjà en train de réfléchir à comment m'évader. Mais je dois être réaliste : avec un geôlier probablement posté juste derrière la porte, ça ne va pas être simple. Mon regard revient vers la fenêtre. Je scrute les environs, et c'est alors que je la vois.

Kiara.

Je la vois marcher dehors, accompagnée de quelqu'un. Je ne perds pas une seconde et frappe contre la vitre de toutes mes forces.

— Kiara ! Kiara, je suis là ! Kiara !

Je martèle la fenêtre, espérant qu'elle m'entende, qu'elle me voie... mais elle continue de marcher, imperturbable, sans un seul regard en arrière. Mon cœur se serre. En revanche, la personne qui l'accompagne lève les yeux vers moi. Je le reconnais immédiatement, et la peur me fait reculer d'un pas. C'est Rafe. L'homme qui a essayé de me tuer une fois déjà. Pourquoi est-il avec elle ? Que diable se passe-t-il ici ? Mes pensées se bousculent, mais une chose est claire : je dois sortir d'ici à tout prix.

Une idée, Kida. Juste une idée. Aller, réfléchis !

Je balaye la pièce du regard, cherchant désespérément un moyen de m'échapper. Mes yeux tombent sur l'armoire où la fameuse robe était accrochée. Une idée un peu folle germe dans mon esprit. Sans perdre de temps, je crie de toutes mes forces, espérant attirer l'attention du garde à l'extérieur. J'entends sa voix à travers la porte, me demandant ce qu'il se passe. Silence de ma part. Parfait. Je m'engouffre alors dans l'armoire, me glissant derrière les robes.

À travers un petit interstice, je vois la porte s'ouvrir lentement. Le garde entre, son arme toujours en main. Il m'appelle, hésitant, mais je me fais aussi discrète que possible, retenant même ma respiration. Il avance prudemment, passant devant l'armoire pour aller vérifier la salle de bain. C'est ma chance. Je sors en silence, mais une planche de l'armoire grince. Le garde se retourne d'un coup et crie en me voyant fuir. Sans réfléchir, je me précipite vers la porte et sors en courant, refermant à clef derrière moi.

Je cours dans le couloir, essayant de me souvenir du chemin que nous avons emprunté à mon arrivée. Gauche. Gauche. Droite. Escalier. Je dévale les marches, mes pieds frappant bruyamment contre le sol. Dans le salon. Où est la sortie ? Je ne sais plus, tout se mélange dans ma tête. Mes jambes continuent de me porter, guidées par l'instinct. Je me faufile dans une autre pièce et repère une porte-fenêtre. Dieu merci, elle n'est pas verrouillée.

Je sors enfin à l'air libre, la respiration haletante. Mes pieds touchent l'herbe fraîche et je réalise que je suis exactement là où je les ai vus partir. Kiara et Rafe sont encore visibles au loin. Un camion transporte des balles de paille, et ils courent juste derrière. Je dois les rattraper, je dois les rejoindre. Sans perdre un instant, je me mets à courir aussi vite que possible, mes jambes protestant contre l'effort. J'ai envie de crier, de demander à Kiara de m'attendre, mais je sais que c'est trop risqué. Un coup de feu retentit. Je manque de trébucher en entendant le sifflement de la balle près de moi. Mon geôlier me tire dessus depuis ma chambre !