10. Stalker around

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Slow Down - Chase Atlantic

San Francisco –

Charlie

Il s'est écoulé une semaine depuis ma sortie de l'hôpital. Une semaine où je tourne en rond, où je me « repose » affalée sur le canapé de Jenna à m'engrosser de gâteau chimique. J'ai recommencé depuis le début Vampire Diaries, je connais cette série par cœur, ça doit être la troisième ou quatrième fois que je la regarde et pourtant je ne m'en lasse pas. Pour mettre les choses au clair, Damon a toujours été le meilleur des deux frères. Bref.

Max et Jenna jouent les baby-sitters à tour de rôle, ils sont sur mon dos comme si j'étais en sucre et c'est fatiguant.
Ce soir je suis libre, enfin si on peut dire, le temps d'une soirée je suis seule avec moi-même. Jenna travaille au Hills alors que Max est en rencard avec notre très chère Karen. Il ne voulait pas y aller je l'ai presque foutu dehors avec un coup de pied au... Enfin vous connaissez l'expression. Il est presque minuit et je m'ennuie à mourir, je tourne et retourne dans mon lit. Les écouteurs dans les oreilles je me laisse emporter par la musique. J'ai envie de danser, de m'amuser.

Slow Down de Chase Atlantic résonne dans les écouteurs, je me lève et je danse, je me laisse aller et ça fait un bien fou. Mes jambes me font encore souffrir mais j'ignore la douleur et je saute, je chante, je crie, je tourne. Je vis, je survis.

« Slow down, Slow down,
I'm about to show you baby slow down, It's two faced, it's too late... »

Je m'arrête à contre-cœur, ma tête me lance et la migraine revient en force. Ok j'ai peut-être un peu trop abusé. Je ne suis peut-être pas totalement remise. J'ai terriblement chaud alors je me jette sur la fenêtre et je l'ouvre en grand, prenant une immense bouffée d'air frais.

Ma chambre donne sur une petite ruelle peu fréquentée alors quand je balaye la ruelle du regard, je ne peux pas le rater.

Un homme est là, appuyé contre le mur, les bras croisés sur son torse. Sa capuche cache le haut de son visage et le peu de lumière m'empêche de le distinguer correctement mais je perçois parfaitement son sourire et je n'arrive pas à m'en décrocher. Il est là, c'est lui. Je ne peux pas le laisser partir, pas encore, alors sans hésiter une seconde de plus je cours à travers la chambre, je traverse le salon où je manque de tomber, j'ouvre la porte, je dévale les escaliers. Je suis essoufflée mais je connais mon objectif. Je pousse difficilement la porte d'entrée du bâtiment et je tourne directement dans la rue où donne ma chambre.

- Fais chier ! m'écrié-je.

Personne, il n'y a personne dans cette putain de rue. Je vérifie encore une fois mais non, il s'est envolé. Je résume la situation, il sait que j'ai été agressée, il était à l'hôpital presque tous les jours, il m'offre des fleurs (ça ne peut-être que lui), il sait où je loge et il vient me surveiller, m'observer tout comme il le faisait quand je dormais à l'hôpital.

Putain c'est carrément flippant, dangereux et... excitant.

Ma peau se recouvre de frissons quand un coup de vent traverse la rue. Imbécile est-ce que tu as vu dans quelle tenue tu es sortie ? Un t-shirt de Max qui m'arrive juste en dessous des fesses et un short qu'on distingue à peine en dessous.

Tu comptais faire quoi si tu l'avais rattrapé ?

J'ai vraiment l'air d'une pauvre fille au milieu de cette rue, en pyjama en train de chercher un inconnu qui me suit à la trace. Ressaisis-toi Charlie, tu deviens complètement barge.

Je fais demi-tour et je grimpe les escaliers deux par deux, je n'ai qu'une envie, disparaître au fond de mon lit pour le reste de ma vie.

Je verrouille la porte à double tour mais je me fige aussitôt quand j'entends des pas derrière moi. Je reste face au bois de la porte, incapable de bouger, les yeux écarquillés et le cœur battant.

RememberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant