13. Un ciel étoilé

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San Francisco –

Charlie

Je le regarde monter sur la moto, je compte le suivre, encore, mais j'ai un petit truc à faire.
Je n'ai pas oublié et c'est peut-être ma seule chance.

Je pars à l'inverse, à la recherche du speaker. Je bouscule la moitié des personnes sur mon passage mais il faut que je le trouve.

- Toi ! crié-je en attrapant son bras.

Il me fusille du regard et regarde immédiatement derrière moi, je suis son regard et personne.

- Qui c'est ? Dis-moi qui c'est, le questionné-je.

Il fronce un sourcil et attrape mon bras à son tour.

- Tu ne dois pas rester avec lui, va-t'en.

Ses pupilles dilatés laissent entrevoir de l'inquiétude.

- Dis-moi, insisté-je.

Il entrouve la bouche, je vais avoir ma réponse à la question qui me ruine le cerveau toutes les nuits. Il parle, plutôt chuchote la première fois mais je ne l'entends pas, la foule s'agite. Je plisse les yeux et secoue la tête.

- Répète !

- Y a les flics ! crie une voix féminine.

Et il disparaît dans la foule qui s'éparpille à m'en donner le tournis.

- Monte !

Je me retourne et je le vois. Des gyrophares bleus et rouges illuminent la nuit comme une discothèque. J'enfile mon casque à toute vitesse sans l'attacher et je grimpe derrière lui, sans réfléchir. Je m'accroche à lui, plaque mon casque contre son dos et il part en trombe.

Nous avons quitté le circuit et éviter les flics sans effort. Ça me rappelle des souvenirs.

« Quatre ans plus tôt

- Charlie ! Y'a les flics ! Ne t'arrête pas !

- Où est Max ?!

Tyler appuyé contre ma fenêtre relève la tête et cherche à travers la foule.

- Fais chier ! Je vais le retrouver, fais diversion.

J'hoche la tête, je sais exactement ce que je dois faire. Attirer tous ces pourris de flics loin de là, loin de mon frère et loin de Tyler. J'enclenche la première mais au moment de partir Tyler attrape mon poignet.

- Ne te fais pas attraper, je te veux dans mon lit ce soir.

- Douterais-tu de mes capacités Clifford ?

- Jamais poupée, jamais, lâche-t-il avec un clin d'œil. »

Cette nuit-là, la police avait débarqué pendant une course, je n'avais pas voulu partir sans lui ni sans mon frère. A cette époque j'aurais pu plaider coupable pour lui, j'aurais protégé les Bloods Brothers contre vents et marées, ils étaient comme ma famille et du jour au lendemain, tout s'est arrêté laissant des traces et des blessures impensables.

On roule depuis plusieurs minutes, nous longeons une plage. Je repense à cette sensation sur la moto, avec lui ou quand j'étais attaché avec ma vie entre les mains d'un autre. Encore une fois, comme la veille, je me suis sentie vivante parce que j'aurais pu être blessé ou mourir. Ça peut paraitre dingue et je sais que peu de personne comprendrait mais cette soif de danger m'a toujours collée à la peau. J'aime faire ce qui est interdit, j'aime aller contre les règles.

RememberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant