29. De retour en ville

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Pensées d'un inconnu

48h que je suis revenu à San Francisco et que je plante devant ce putain de bar en attendant qu'ils ramènent leurs culs.

Tout se déroule à merveille, j'affaiblie Charlie en lui retirant peu à peu tout ce qui
rythme son quotidien, les personnes qui l'entourent. Le tour de sa bonne copine est passé et je m'en réjouis clairement.

Dommage Jenna, je n'ai jamais pu te blairer.

Sa liberté lui échappe également et petit à petit, lorsqu'elle verra qu'elle n'a plus le choix, lorsqu'elle sera anéantie, que son monde s'effondrera, elle se retournera vers moi et bien évidemment, je serai là.

Au milieu de cette foule je l'observe, assise sur ce tabouret près du bar. J'ai du mal à déchiffrer ses états d'âme, peut-être est-elle en colère, triste, ou pire, heureuse. Charlie est un livre ouvert et pourtant à ce
moment je suis incapable de la sonder. Qu'est ce qui a changé en si peu de temps ?

La sueur coule le long de ma tempe, je ne supporte plus cette perruque ni ces lentilles, la fumée dans la boîte me brûle les yeux. Je les frotte sans délicatesse mais j'aggrave mon cas, c'est pire lorsque je les rouvre ma lentille a glissé, une larme coule. Je cligne des yeux plusieurs fois d'affilés mais sans succès.

La forte musique et le mouvement de foule me font rapidement perdre l'équilibre. Une main ferme me rattrape.

- Ça va mec ?

Mon regard parcoure le bar mais Charlie a disparu et je n'ai pas vu Zachary de la soirée.

- Où est-elle ? craché-je en retirant mon bras.

- Je ne sais pas, je l'ai perdu de vue quand...

- Putain, incapable, soufflé-je. On passe au plan B.

Je rejoins le parking à l'arrière du club, discrètement je passe les coulisses et je pousse la lourde porte qui mène à l'extérieur.

Charlie est là, avec Zachary, près d'une voiture hors de prix. Leur discussion semble intéressante, si seulement ils parlaient plus fort je pourrais
entendre leur conversation.

Zachary fait le tour de la tour et ouvre la portière invitant implicitement
Charlie à monter, ce qu'elle refuse immédiatement. Mes doutes se confirment alors et une décharge électrique parcoure
ma colonne vertébrale. C'est clair comme de l'eau ces deux-là se désir au-delà de leur fausse haine, je peux sentir leur putain d'hormones d'ici, la nanoseconde où Zachary a posé ses yeux sur elle, a suffit pour me convaincre, il la désire plus que tout, corps, cœur et âme.

Seulement est-ce que Charlie a réussi à rentrer dans sa tête comme dans la mienne ? Comme une maladie qui se propage progressivement ? Est-ce que lui aussi rêve de la toucher, de lui caresser les cheveux, sentir son parfum sur ses draps, l'enlacer comme si chaque fois était la dernière ?

Et toi Charlie ? Si je pensais déjà t'avoir vu un jour tomber amoureuse alors je me trompais. Car ce dont je suis témoin ce soir est du jamais vu.

Ça me rend fou, complètement incontrôlable.

Je m'approche lentement, comme un lion savourant sa future proie, sauf que là elles
sont deux. Putain si j'écoutais mes pulsions je les détruirais tous les deux sur le champ, oublions le plan B et passons directement à la prochaine étape. Mes doigts glissent le long de mon jean et frôle le neuf millimètre.

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