Aaron
Je ne savais pas qui était exactement cette petite rousse qu'Alister avait traité comme une moins que rien : Eleanore Fitzigibon. J'avais supposé qu'ils avaient tous les deux fréquenté Oxford à la même période.
Ce que je savais en revanche, c'est qu'elle m'avait attiré dès l'instant où j'avais posé les yeux sur elle. En arrivant dans cette boite, je l'avais vu se trémousser sur la piste de danse. Je n'avais pas pu détourner le regard de son corps qui ondulait au rythme du morceau électro qui passait.
Elle semblait comme transportée par la musique. Je n'avais jamais rien vu d'aussi transcendant. Ses yeux étaient clos, ses longs cheveux auburn formaient un halo qui flottait autour d'elle. Ses gestes étaient aussi gracieux que sensuels, et son visage rayonnait.
Elle m'était apparu telle une déesse au milieu des autres mortels. J'avais saisi l'opportunité d'un rapprochement quand elle s'était écrasée sur le bar devant moi. C'était sans compter sur mon petit frère pour me casser mon coup.
Elle ne semblait pas le porter dans son cœur visiblement. Cela ne devait pas être la première fois qu'il la traitait de cette façon. J'avais cru comprendre qu'il était familier de ce genre de commentaire envers elle.
Il ressemble de plus en plus à Duncan. Qu'est devenu mon petit frère adorable ? Je ne le reconnais pas.
-- Non mais tu y crois toi ? Tu as vu comment elle vient de me parler, ronchonna-t-il à côté de moi.
-- Tu t'es comporté comme un connard avec elle, pestai-je agacé par son comportement. Sa réaction était tout à fait normale et appropriée.
-- Tu la défends, bien sûr, c'est tout toi. D'ailleurs elle faisait quoi dans tes bras ? Ne me dit pas que tu étais prêt à te la taper.
-- Elle allait tomber et je l'ai retenu. Et puis je n'ai aucun compte à te rendre, aboyai-je en le toisant. Tu devrais considérer les femmes avec beaucoup plus de respect. Ce n'est pas parce que ton père se comporte comme un con que tu dois en faire autant.
Je ne supportais pas de le voir suivre le même chemin que Duncan. Il devait prendre toute la mesure de ses actes. Sinon quoi ? Il allait lui aussi finir par devenir violent ?
-- Tu sais quoi, tu n'as qu'à retourner en Asie si on est pas assez bien pour toi. Mais c'est un peu trop facile de nous juger alors que tu as fui comme un lâche, débita-t-il mauvais. Tu sais ce que c'est que de vivre dans ton ombre ? Bien sûr que non, tu as toujours été le préféré. Celui qui doit reprendre la suite, la future tête de cette entreprise et le fils pro
-- Je te laisse volontiers ma place, le coupai-je amèrement.
Je déposai des billets sur le bar avant de quitter cette soirée et ce lieu grotesque. J'étais remonté et en colère contre Alister, contre Duncan et contre ma mère, contre toute ma famille en fait.
S'il n'y avait eu que moi, je ne serais jamais revenu en Angleterre. Je ne savais même pas comment j'avais réussi à supporter le dîner de ce soir et leur façon de faire. Personne n'avait réagi alors que ma mère avait été une fois de plus rabaissé devant tout le monde. Ils agissaient tous comme si de rien n'était.
De nouveau à l'air libre, je vis la petite rousse qui attendait de l'autre côté de la rue. Je la rejoignis rapidement en traversant à la sauvage, je me fis klaxonner par plusieurs automobilistes. Ses yeux verts se retournèrent vers moi. Tout n'était peut-être pas perdu. Cette soirée pouvait potentiellement bien finir tout compte fait. J'avais peut-être encore une chance avec elle.
![](https://img.wattpad.com/cover/342856487-288-k376505.jpg)
VOUS LISEZ
La Proposition (Correction)
RomanceQue repondriez-vous si un bel inconnu vous faisait une proposition indécente en pleine rue? La proposition est claire: juste une nuit où tout serait possible. Une seule nuit sans aucuns tabous, sans aucunes retenues. Où chacun pourrait s'exprimer s...