32. Trois petits mots maudits

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Aaron

Devant une maison familiale de bord de mer, à l'heure du déjeuner :

-- Bonjour tante Ellen, déclarai-je en la prenant dans mes bras sans lâcher la main d'Eleanore.

-- Tu es le premier, se réjouit-elle en me détaillant de la tête au pied. Tu as l'air en forme.

-- Je le suis merci, et toi tu es superbe comme toujours, répondis-je avant de me tourner vers Eleanore. Laisse-moi te présenter Eleanore, ma petite amie.

-- Bonjour, déclara Eleanore en lui souriant.

-- Pardonnez-moi, je fais vraiment un hôte horrible, s'excusa tante Ellen en s'avançant vers Eleanore.

-- C'est pour vous, fit Eleanore en tendant le bouquet qu'elle maintenait fermement.

-- Il est magnifique, vous n'auriez pas dû, s'extasia tante Ellen en le prenant avant de prendre Eleanore dans ses bras qui parut surprise. Laissez-moi vous regardez, poursuivit-elle en se reculant pour la détailler.

Eleanore rougit. Je resserrai mes doigts dans sa main. Je voulais la rassurer. Je savais qu'elle était stressée et qu'elle n'était pas dans son élément. Je ne savais pas comment faire pour qu'elle se sente plus à l'aise. Elle n'avait rien à craindre de cette Garden Party, je ne comptais pas la quitter une seule seconde.

Je ne savais pas comment faire pour qu'elle comprenne que c'était elle qui me permettait de supporter cette démonstration mondaine que j'exécrais. Elle était si spéciale à mes yeux, si importante pour moi. Tout ça je m'en fichais. Il n'y avait que ma déesse qui comptait et ce que nous vivions ensemble au quotidien.

Je ne m'étais jamais sentis aussi proche, ni aussi lié à quelqu'un de toute ma vie. J'avais accepté de venir pour faire plaisir à Alister et à Inès. Et aussi parce que tante Ellen m'avait piégé en invitant mes amis. Mais surtout pour passer les deux autres prochains jours à profiter de cet endroit avec elle.

-- Vous êtes sublime, reprit tante Ellen. Et toi tu n'es qu'un petit cachotier, lança-t-elle à mon intention. Tu as gardé pour toi cette charmante jeune femme. Venez très chère, poursuivit-elle en prenant Eleanore sous le bras. Je vais vous faire faire un tour de la maison.

On repassera pour le fait de ne pas la quitter une seule seconde. Ça commence déjà bien, voilà que ma tante l'embarque avec elle. Courage ma déesse, tout se passera bien !

Eleanore me regarda inquiète. Je lui souris. Elle lâcha ma main pour partir avec ma tante qui commençait déjà à lui raconter l'histoire de notre famille. Je rentrai à mon tour dans la maison. J'empruntai l'escalier qui avait accueilli nos courses de tapis avec Inès et Alister pour monter dans ma chambre.

Nos bagages étaient posés au pied du lit. Je vidai mon sac en mettant mes habits dans la petite commode en face du lit. Je ne touchai pas à celui d'Eleanore. Je ne voulais pas paraitre trop intrusif dans ses affaires. Je préférais la laisser s'en occuper quand je la ramènerai ici.

Un fois fini, j'ouvris la porte-fenêtre pour avancer sur le balcon. De là où j'étais je pouvais voir tous les jardins de la propriété. Ils étaient habillés de tables rondes ainsi que de différentes installations pour l'occasion. Juste derrière, je pouvais apercevoir la plage de sable fin ainsi que la mer qui paraissait calme aujourd'hui.

Mes yeux revinrent sur la serre à l'orée du jardin en contre bas. Je vis la silhouette d'Eleanore y entrer précédé par celle de ma tante. Il était temps d'aller la sauver des griffes de cette inquisitrice. Tante Ellen était adorable mais elle pouvait aussi se montrer très curieuse. Ce qui mettrait certainement Eleanore encore plus mal à l'aise.

La Proposition (Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant