12. Un week-end à la campagne

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Eleanore

Samedi matin :

-- Dépêches-toi, cria Tom en bas de chez moi. On est déjà en retard, on va encore arriver les derniers.

-- Je fais mon maximum, hurlai-je en fermant ma porte à clef.

Je descendis les trois étages de cette maison, avant de monter dans sa petite Fiat 500 bleu turquoise.

-- Rappelles-moi pourquoi je t'accompagne chez ton frère ? pestai-je en accrochant ma ceinture pendant qu'il démarrait en trombe.

-- Primo : Wendy t'adore. Deuxio : je devais y aller avec Dylan mais il m'a largué comme une merde donc tu deviens mon soutien émotionnel.

-- Tu n'as pas l'air si mal que ça, le coupai-je.

-- Et tertio, reprit-il en me lançant son regard piquant au-dessus de ses lunettes de soleil. Tu es blanche comme un linge et ils annoncent un temps splendide. Tu me remercieras quand tu auras pris des couleurs.

-- Je doute que devenir rouge homard soit considéré comme du bronzage, lançai-je ironiquement. Et pourquoi tu m'as fait mettre cette robe ? Je déteste les robes. Elle a un décolleté hyper plongeant en plus, me plaignis-je. Tu n'essaies pas de me caser avec un des potes de ton frère au moins.

-- Non, je te l'ai déjà dit. Tu mets cette robe car il fait beau et que j'aimerais que tu arrêtes de t'habiller comme une nonne. T'as pas pris tes pilous ?

-- Bien sûr que si, quelle question, j'adore mes pilous. Et si l'idée c'est barbecue en famille et cuite en petit comité. Je préfère avoir mes pilous quand mon corps aura un peu plus de difficulté à tenir debout plutôt que ces talons compensés qui me font déjà mal aux pieds.

-- Tu es exaspérante, tu sais, souffla-t-il.

-- Ils m'ont invité ou tu as imposé ma présence ? demandai-je curieuse.

-- Si tu veux tout savoir, ça fait des semaines que Wendy me soûle avec toi, claqua-t-il agacé. A chaque fois que mon frangin m'appelle, il n'y en a que pour toi. Alors tu penses bien que quand je lui ai dit que tu pourrais peut-être m'accompagner elle s'est transformée en groupie hystérique.

-- J'aime bien Wendy, affirmai-je en souriant. Et j'aime bien ton frère aussi.

-- Je sais. Et eux aussi t'adore.

-- Ça t'embête ?

-- Non, c'est super qu'ils adorent mes deux meilleures amies.

-- Mais...

-- Mais parfois, j'ai l'impression qu'ils vous aiment plus que moi, déclara-t-il d'un air triste.

-- Tu es un grand malade, le rabrouai-je. C'est n'importe quoi, je t'interdis de penser des choses pareils. Tu as une famille qui t'aime et sur qui tu peux compter. La seule raison pour laquelle ils nous aiment bien avec Cha, c'est parce que tu nous aimes toi. Ils sont tellement à fond derrière toi qu'ils t'ont laissé faire quand tu les as limite obligé à nous adopter. Tu exagères. Alors même si ta rupture avec Dylan n'est pas facile, tu es injuste envers eux et envers nous.

-- Tu vois bien que j'ai besoin d'un soutien émotionnel, ricana-t-il.

-- C'est bon je te l'accorde. Mais pas de coup foireux ! J'ai donné pour les plans merdiques pendant deux décennies au moins.

-- Promis, sourit-il en ne quittant pas la route des yeux.

Je finis par somnoler sur le trajet. Il ne faisait pas spécialement très chaud pour la saison mais le soleil cogna déjà à travers le pare-brise. Je sentis ma peau se réchauffer sous ses rayons. Heureusement que je m'étais enduite généreusement de crème solaire avant de partir.

La Proposition (Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant