La Proposition (Correction)

27. Une prise de bec inattendue

Eleanore

Mardi à 21h00, chez Giovanni :

Je venais de finir de raconter à Charlie et à Tom mon week-end de sexe sans interruption en leur donnant une description exhaustive des moments que j'avais partagé avec Aaron. Nous avions accompagné mon récit d'une bonne bouteille de prosecco, histoire de fêter cette grande nouvelle.

Le serveur venait de déposer une énorme pizza devant moi que je commençai à manger en attendant que mes amis fassent fuser leur salve de questions en tout genre. Je savais que la curiosité de Tom n'allait pas tarder à faire son apparition. Et que Charlie me demanderait un compte rendu des intentions d'Aaron, c'était le côté protecteur de mon amie, elle ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter pour moi en permanence.

-- Ok, ça justifie que tu nous aies laissé sans nouvelles de toi pendant deux jours, s'esclaffa Tom. Je pensais que tu aurais conclu avec Soyer, mais ce dénouement est encore mieux. Je t'avais bien dit que ce n'était pas fini avec lui. J'ai toujours été pour Aaron, n'est-ce pas Cha ?

Charlie avait l'air contrariée. Habituellement mes deux amis se réjouissaient toujours pour moi peu importe le sujet. Mais cette fois elle semblait réagir différemment.

-- Ouais, lança-t-elle.

-- Qu'est ce qui il y a Cha ? demandai-je inquiète.

-- C'est un peu trop facile, arqua-t-elle. C'est vrai, il arrive et direct tu lui retombes dans les bras. Vous avez parlé ? Il t'a donné une explication pour son comportement ? Il a répondu à toutes les questions que tu n'as pas arrêter de te poser pendant des semaines.

-- Heu non, fis-je un peu perdue.

-- Voilà, c'est typique de ce genre de mec, il n'a pas trouvé mieux alors il revient en te disant ce que tu veux entendre, s'agaça-t-elle. Et toi tu ne demandes rien de plus.

-- Tu n'exagères pas un peu, la réprimanda Tom. Il avait peut-être besoin de temps pour se rendre compte qu'Eleanore comptait bien plus pour lui que ce qu'il pensait.

-- Ça veut dire quoi, il n'a pas trouvé mieux ? m'offusquai-je.

Sa réponse m'avait énormément blessée. J'aurais pu m'attendre à ça d'une personne comme Alister à la rigueur mais pas de mon amie, pas de Charlie.

-- Tu sais ce que je veux dire, reprit-elle.

-- Non, je ne sais pas, boudai-je légèrement.

Tom se mit en retrait en montrant sa désapprobation. Il commença à manger le risotto qu'il avait commandé sans rien dire. En règle générale il n'intervenait que très rarement quand nous étions en désaccord avec Charlie, il ne supportait pas les bastons de filles. Selon lui elles recelaient de cris, de cheveux tirés et de larmes versées pour un tout petit détail de rien du tout.

-- Tu es formidable tu le sais très bien. Je suis certaine qu'il y a des dizaines d'hommes qui seraient prêts à se battre pour toi, m'expliqua-t-elle.

-- Mais pas un homme comme Aaron, poursuivis-je encore plus perplexe. Toi aussi tu penses qu'il est trop bien pour moi.

-- Bien sûr que non, c'est même tout l'inverse, c'est toi qui es trop bien pour lui. Je dis juste que c'est étrange, il ne voulait rien de plus que du sexe et maintenant il veut d'une relation avec toi. Je crains qu'il t'utilise en te faisant croire qu'il est prêt à te donner ce que tu espérais et que quand il en aura assez, il repartira. Et c'est nous qui devrons te récupérer dans un état lamentable.

-- Je ne pensais pas être un fardeau pour vous, m'agaçai-je carrément. Que veux-tu que je fasse ? Que je lui dise que je ne veux pas de lui alors que c'est faux. Et puis qui je suis moi pour ne pas lui donner une chance alors que j'écris des romans qui dépeignent les énièmes chances que l'on peut donner.