Chap. 14 Chanceler

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Et me revoilà pour la suite ! Bonne lecture à tous !
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Chap. 14 Chanceler

[Kagami]

    "Nan, c'est pas juste le stress. Il m'a fait une scène.
-Comprends-le...
-Il espère des trucs que je lui ai toujours dits qu'il aura pas."
Tous pensifs.
"C'est quoi ces trucs ?
-Habiter ensemble, le prioriser. Aller voir ses défilés, l'héberger à la semaine, regarder des films avec lui, sortir plus souvent... Il sait tout ça. C'est le taf d'abord. Il sait que je peux pas vivre avec lui parce qu'il est bruyant et bordélique, il sait que je peux pas lui donner plus de temps que je le fais déjà...
-Tu lui as dit ?"
Je hochai la tête. Ils me regardèrent comme si j'étais le dernier des abrutis.
"Quoi ?
-T'as dit ça comme ça ?"
Je soupirai.

    "J'étais énervé, moi aussi. Donc ouais.
-Et la conclusion ?"
La conclusion.
"Y a pas eu de conclusion.
-Taiga...
-J'ai eu un appel pro, je l'ai viré.
-Putain, t'es pas sérieux...
-Ça servait à rien de s'engueuler.
-Et depuis, rien ?"
Je balançai la tête de gauche à droite.

    "Disons que... je lui ai mis un message. Mais il a pas répondu.
-Lis le message."
Je sortis mon portable, incertain. Ils me tuaient des yeux, tous les trois.
"Du coup... 'Ryo, je me suis emporté hier, j'aimerais qu'on discute tranquillement de tout ça. On peut pas rester sur ça. Je t'- vous pouvez comprendre la fin, toussotai-je.
-Tu l'aimes ?
-Bien sûr.
-Et qu'est-ce que tu veux ?
-C'est pas la question, nia Hyuuga.
-C'est ce qu'il veut.
-Mh, fis-je. Il sait ce que je veux. Mais... je sais pas si ça peut lui convenir.
-T'es pas prêt à faire d'efforts ?"
Je niai.
"J'en fais déjà trop.
-Qu'est-ce que tu racontes ?"
Je fermai les yeux.

    "Je le vois presque tous les jours, je le laisse dormir, foutre le bordel... Je sèche mes séances de sport, je refuse des contrats... Ça vous paraît peut-être con, mais c'est beaucoup pour moi. Et si ma récompense pour ça c'est de me faire engueuler... c'est trop."

    Le regard lourd de Kiyoshi...
"T'accepterais de rompre ?
-Si... si c'est ça ou les engueulades, ouais... C'est pas une solution qui me plaît... mais si c'est la seule, c'est comme ça.
-Tu passeras à autre chose ?
-Tu préfères que je passe ma vie à l'attendre ? Je travaillerai. Ça passera. C'est plus pour lui qu'il faut s'inquiéter... il est vraiment dépendant de moi."
Je soupirai.

    "Je préfère pas penser à ça, repris-je. J'aimerais bien... éviter ça..."
Le perdre...

    Un souffle tremblant m'échappa. Je me levai d'un coup.
"Je rentre.
-Taiga-
-J'ai besoin d'être seul."
Je voulais être seul pour me laisser aller.

    Je me pressai chez moi. La pression put retomber une fois que j'eus fermé la porte. J'hésitai sur mon portable, appelai.

    La sonnerie dans le vide. Les larmes dégoulinèrent. Encore la sonnerie. Encore. Puis plus. Une respiration. J'ouvris la bouche.
"Ryo..."
Un sanglot m'échappa. J'étais incapable de... une sorte de couinement s'arracha de ma gorge et je me recroquevillai sur moi, en boule contre la porte d'entrée.
"Ryouta..."
J'inspirai, essayai de me calmer. Les larmes ne voulaient cesser.
"Reviens-"
Ma voix s'évanouissait.

    "Je t'aime... je t'aime, je t'aime... Ryo... Ryo, mon Ryo...
-T'es chez toi ?"
Sa voix si froide. J'écartai le portable et sanglotai davantage.
"Oui, lâcha ma voix éteinte.
-J'arrive. Prends une douche, bébé. Calme-toi.
-Merci... Merci..."
Il raccrocha. Je crus le perdre à nouveau.

Étudiant particulierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant