The devil.— Je répète ma question, qu'est-ce que tu fais là ?! je répète en le fixant dans les yeux.
— Ton oncle m'a appelé, je ne savais pas que tu étais ici.
J'avale ma salive en enlevant ma main moite de celle de Jay avant d'essuyer une larme qui a couler sur ma joue.
Alors c'est bien ce que je me disais.. C'est mon oncle, l'homme que je considère comme mon père, celui qui m'a presque sauvé, c'est lui qui a appelé mon père pour lui dire où je suis.
Vous allez sûrement me demander pourquoi je le considère tant, c'est très simple. Quelques années après le décès de ma mère, mon oncle est venue s'installer chez nous à cause de sa femme complètement accro à l'alcool. Quand mon oncle était là, mon père ne me frappait jamais, il n'osait pas lever la main sur moi lorsqu'il était dans la même maison alors j'en jouais.
J'en jouais parce qu'il ne pouvait plus me taper dessus quand ça l'enchantait, quand se défouler sur quelqu'un lui venait à l'esprit. Au début je trouvais ça mieux mais j'ai très vite compris que c'était vraiment pire. Certes c'était moins souvent mais ses coups.. Ses coups étaient tellement plus forts, plus puissants parce qu'il se contenait jusqu'au moment où il pouvait enfin déverser sa haine sur mon corps.
J'avais vraiment mal, je n'arrivais plus à respirer parfois tellement j'avais reçu de coup, tellement ma douleur était insurmontable. Il se défoulait sur moi comme un malade mental jusqu'à en tirer satisfaction.
Et puis il a commencé à me frapper mentalement en plus physiquement, il me rabaisse à longueur de journée et m'insultait de tous les noms chaque fois qu'il utilisait ses poings pour marquer mon visage et mon corps.
Alors oui, mon oncle est un sauveur pour moi, il savait que j'avais fugué pour venir ici. C'est la seule personne à qui j'en ai parlé parce que j'avais confiance en lui, je lui avais tout dit sur mon père, absolument tout. Il m'a trahie de la pire des manières en attirant l'enfer dans ma chambre d'hôpital, il n'est même pas venue lui.
Pour mon père, je suis actuellement comme une fugitive. Je le fuis sans laisser de trace, sans prévenir et sans dire au revoir.
— Peux-tu nous laisser jeune homme ? demande mon père à Jay.
Je dois lui parler, il ne m'arrivera rien dans cet hôpital, il ne me fera pas de mal. Il faut qu'il se rende compte qu'il n'est plus rien pour moi, je ne veux plus qu'il fasse partie de ma vie.
Jay se retourne vers moi pour avoir mon avis et après quelques minutes à fixer mon père, je regarde enfin Jay et acquiesce pour lui dire que ça va aller.
— Tu es sûre ?
— Oui, tant fait pas, je lui souri timidement.
Il dépose un bisous furtif sur mon front avant de venir chuchoter à mon oreille.
— Je suis juste derrière la porte, tu as juste à dire mon prénom et je suis là.
Après avoir dit ça, il n'attend pas ma réponse et sort de la chambre. Face à mon père je ne trouve rien à lui dire, lui non plus d'ailleurs, il reste là à fixer le vide, la main dans sa barbe de plusieurs jours.
— Qu'est-ce que tu me veux ?
Mes yeux dans les siens, je ne le lâche pas du regard alors qu'il avance progressivement vers mon lit.
— Arrête d'avancer.
Voyant qu'il continue, la panique prend possession de moi, j'essaie de reculer vers le fond de mon lit mais mon cou me fait tellement mal que je ne peux effectuer aucun mouvement.
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F U G I T I V E TOME 1
عاطفية« fais de ta vie un rêve, et d'un rêve une réalité » C'est la phrase sur laquelle j'ai décidé de m'appuyer pour ma première année dans l'université de mes rêves. Une jeune fille comme moi, insociable, est voué à passer une année merdique devrais-je...