Le soleil me réveille en passant à travers la fenêtre et je n'arrive plus à me rendormir. Je sais qu'il est tôt, parce que mon réveil n'a pas encore sonné et je me déteste d'avoir oublié de fermer les rideaux cette nuit. Mais une fois que je suis réveillée, c'est trop tard.
Alors, je pousse un grognement avant de me lever. Je vais profiter de ce réveil matinal pour faire ce que j'oublie de faire ces derniers jours à cause des cours et du travail.
Après ma douche, mon petit-déjeuner et la préparation de celui de mon père, j'attrape mon panier et me dirige vers la maison de Mme. Johnson. Passant au-dessus de sa clôture, je fais rapidement le tour de sa maison avant de me diriger vers son poulailler pour récupérer les œufs de ses poules.
Depuis le décès de M. Johnson, il y a un an, elle se retrouve rapidement fatiguée en s'occupant de tout à la fois, alors j'essaie au maximum de l'aider lorsque le temps me le permet. Et en découvrant la dizaine d'œufs dans son poulailler, je sais qu'elle n'a pas eu le temps de venir depuis quelques jours déjà.
Je les glisse dans le panier avant de les nourrir avec ce qu'elle laisse à disposition, au fond du poulailler, dans une boîte fermée. Puis, je sors enfin et me dirige vers sa porte arrière pour frapper deux petits coups dessus.
— Jordan ? Qu'est-ce que tu fais là aussi tôt ?
Elle n'a pas l'air de se réveiller, et d'après l'odeur qui se dégage de la maison, je me doute qu'elle est en train de cuisiner. Je lui souris en levant le panier.
— Je n'arrivais pas à me rendormir, alors j'ai été chercher les œufs avant d'aller travailler. Comment vous allez, Madame J. ?
— Oh, ça va. Moins mal au dos, donc ça va ! Rentre, rentre. J'ai fait du jus maison, tu en veux ?
Je ne refuse jamais les jus de Mme. Johnson, ils sont toujours délicieux, alors quand elle me voit sourire, elle rit en me laissant rentrer dans la maison.
La seconde d'après, nous sommes autour de la table de sa cuisine à boire un verre de jus bien frais, avec des gâteaux secs.
— Tu as l'air en forme. Comment se passent tes cours ?
— Ça va. Et vous, comment ça va ? Votre fils est passé récemment, n'est-ce pas ?
— Oui, il est passé en coup de vent. Ne fais pas d'enfant si c'est pour avoir des enfants aussi chiants que les miens. Je te jure...
Je ris doucement, le nez dans mon verre, alors qu'elle pousse un soupir. Elle adore critiquer ses enfants, mais les aime plus que tout. C'est drôle à voir.
— Il m'a encore parlé des maisons de retraite. En Floride, à côté de chez lui, il y a une résidence de retraité. Tu sais ce que c'est ?
Je secoue la tête et aussitôt, elle me déballe tout ce qu'elle sait. Ce qu'il y a d'amusant avec Mme. Johnson, c'est qu'elle parle sans savoir s'arrêter. Son mari, avant de mourir, n'arrêtait pas de me dire dans la confidence qu'il ne se rappelait plus le son de sa propre voix tellement elle parlait. Elle n'a même pas besoin qu'on lui réponde, elle débite sans s'arrêter.
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Black Bikers, Tome 5 : La souris abimée
RomanceÀ Whitesboro, les Black Bikers sont toujours la loi. Jordan Pierce, jeune étudiante en biologie à l'université de Denton, travaille dans un bar à thé pour financer sa vie, à Whitesboro. Après une nuit terrible, quatre ans plus tôt, elle est persuadé...