À Whitesboro, les Black Bikers sont toujours la loi.
Jordan Pierce, jeune étudiante en biologie à l'université de Denton, travaille dans un bar à thé pour financer sa vie, à Whitesboro. Après une nuit terrible, quatre ans plus tôt, elle est persuadé...
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La famille c'est sacré. Mon oncle m'a appris lorsque mon père est parti : il n'arrêtait pas de me dire que la vraie famille, ce n'est pas celle qui est là par le sang, mais celle qui reste par le cœur. J'ai toujours ressenti cette phrase lorsque je suis avec mes frères, avec les Black Bikers.
Et aujourd'hui, je la réalise d'autant plus, alors que nous accueillons un nouveau membre. Un nouveau frère.
Trevor nous rejoint enfin officiellement.
Il a fait sa demande il y a trois semaines, et même s'il était évident qu'il nous rejoindrait, les supérieurs ont pris le temps de voir avec lui s'il était vraiment sûr de son choix. Nous ne rentrons pas dans les Black Bikers aussi simplement que ça : lorsqu'on devient membre, on le reste toute notre vie. Même si nous devons le quitter un jour pour une quelconque raison, nous le sommes toujours au fond de nous.
Mais il est d'accord pour l'être. Il est sûr de le vouloir. Il devient un des nôtres ce soir.
Nous n'avons accueilli personne depuis plusieurs mois, depuis Dan et Quinn, et je suis plus qu'heureux de voir notre famille s'agrandir. Alors, lorsque le président se lève pour saluer notre nouveau prospect, quelque chose se brise en moi et s'éparpille sous ma peau. Ça m'envahit de partout.
C'est ça ma vie. Ce club, cette famille, ces amis, ces gars un peu fêlés et un peu cons, qui sont devenus ma vie. C'est si bon d'être avec eux, surtout après ces semaines compliquées. Mais alors que je vois le président parler à Trevor, je sais aussi que quelque chose va se passer ce soir. Quelque chose va se terminer tandis qu'une autre va commencer. Le cycle de la vie.
— Notre famille s'agrandit aujourd'hui et je suis heureux d'être encore là pour le voir.
Sa phrase marque un changement dans notre soirée, et tandis que tout le monde criait pour l'arrivée de Trevor, un silence s'installe alors que Trevis Black se met à sourire avec tendresse.
La présence de Harry à ses côtés aurait dû nous alerter, mais nous étions tout simplement trop heureux de le revoir, d'être réunis... Mais alors que je le vois s'avancer vers le président pour lui sourire, je sais.
— Mais j'aimerais profiter de cette soirée pour vous dire quelque chose, mes enfants. J'aimerais vous dire officiellement... que je m'en vais.
Le silence s'alourdit alors que mon cœur en prend un sale coup et je tourne la tête pour croiser le regard d'un de mes frères, pour m'y raccrocher, mais tout le monde continue de le fixer, le visage grave.
— J'ai consacré ma vie entière à ce club. Je vous ai tout donné, parce que j'ai aimé chaque seconde passée avec vous. J'ai aimé vous accueillir, vous voir grandir, vous voir évoluer, j'ai aimé nos sorties en motos, nos soirées, nos fêtes et nos conversations. J'ai aimé tout ce que cette famille m'a offert et je suis tellement heureux d'avoir vécu tout ça avec vous tous. Du plus profond de mon cœur... Je vous remercie de m'avoir accepté comme votre président, de m'avoir traité comme votre famille, de m'avoir laissé vous montrer ce que j'ai toujours aimé. Merci d'avoir fait grandir les Black Bikers.
Je sens que je vais me mettre à chialer. Trevis Black est tout ce que j'ai de plus cher aujourd'hui, il est le dernier repère masculin que j'ai, celui qui a toujours été là et que je pensais toujours avoir. Il est la dernière figure paternelle que j'ai. Mais il est en train de partir.
Ce qu'il y a de plus dur à réaliser est qu'il n'est pas en train de nous abandonner, de m'abandonner... Il est simplement en train de vivre sa vie. De se libérer. Et je suis tellement heureux pour lui, malgré la peine de sa perte.
— Merci de m'avoir permis de vivre une vie incroyable.
Je vois l'émotion sur son visage et les larmes dans ses yeux quand il esquisse un sourire. Aussitôt, la salle entière se met à trembler quand les applaudissements retentissent.
Nous ne voulons pas le voir rester s'il n'est pas entièrement avec nous. Nous voulons le voir heureux et s'il doit partir pour ça, nous voulons l'aider. Alors, nous l'applaudissons pour la vie qu'il nous a permis d'avoir, pour la famille qu'il nous a offert, pour l'amour qu'il nous a donné, pour les rêves qu'il nous a transmis. Et nous le remercions pour tout ça.
— Je sais que vous vous demandez tous qui sera votre prochain président, finit-il par dire au milieu du tumulte.
Tout le monde se tait aussitôt, le souffle court, le cœur battant. Qui sera notre nouveau point d'ancrage ? Celui vers qui se tourner quand nous serons perdus ? Celui sur qui compter ?
Le président sourit avec tendresse en se tournant dans la foule et lorsque je croise son regard, absolument tout mon corps se liquéfie. Non. Ce n'est pas moi qu'il regarde, mais la personne à ma droite.
L'homme qui représente les Black Bikers depuis la première seconde, l'homme qui a toujours été d'une sagesse à toute épreuve, qui a toujours mis le club avant tout, celui qui a réussi à surmonter tous les obstacles et nous prouver que, quoi qu'il arrive, notre famille est plus forte que tout.
Celui qui a tout perdu, celui qui n'a plus de père, plus de mère, mais qui nous a... nous. Celui qui représente le mieux notre club.
— Alex, mon fils, viens par ici.
Alexander Swan. Le vilain petit canard de sa famille. L'homme qui, par son éducation, n'aurait jamais dû rejoindre notre famille : d'un père shérif qui nous haïssait, au point de vouloir nous détruire, à une mère qui nous craint... Il était impossible qu'il veuille nous rejoindre.
