Chapitre 34

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La lumière du salon est allumée lorsque je pénètre dans ma maison, je me dirige aussitôt vers elle pour retrouver mon père devant la télé

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La lumière du salon est allumée lorsque je pénètre dans ma maison, je me dirige aussitôt vers elle pour retrouver mon père devant la télé. Quand il m'entend, il me lance un petit regard auquel je réponds par un sourire.

— Salut.

Il jette un regard vers l'horloge, dans un coin, et arque un sourcil. Puis, alors qu'il allait parler, il s'arrête et renifle l'air autour de lui.

— Tu étais où ?

Il n'a pas l'air particulièrement énervé, simplement curieux, d'autant plus quand il tourne son fauteuil pour se placer face à moi. Lentement, il s'avance et finit par me regarder en penchant sa tête sur le côté.

— Tu sens la cigarette.

Je me renifle avant de grimacer. Je ne m'étais pas rendu compte que je sentais aussi fort, ni même que j'étais restée aussi longtemps dans la boîte pour que l'odeur me colle à la peau.

— Ils ont organisé une petite soirée à la Géhenne et m'ont proposé de venir voir. J'ai oublié de te prévenir, excuse-moi.

Il secoue la main en l'air, le regard attentif.

— Et ça va ?

Je suis touchée par sa question. Je ne parle pas beaucoup avec mon père, quasiment jamais, si je dois être honnête, mais je sais qu'il me connaît. Du moins, il connaît une partie de mes ombres et sait ce que je peux ressentir. Alors, lorsque je hoche la tête, il acquiesce.

— Bien.

Il semble hésiter à me dire quelque chose. Je le sens dans l'air autour de nous. Mon père n'est pas du genre à parler énormément, en général, il me fait comprendre les choses avant de me dire le moindre mot, pourtant... J'ai la sensation qu'il va dire quelque chose.

— Tu veux bien t'asseoir, une minute ?

Je le sentais. L'inquiétude me tord l'estomac : nous ne parlons jamais et soudainement, je me demande s'il est arrivé quelque chose de grave. Mon cerveau pense à mes grands-parents, à mon oncle, ou ma tante... Comme s'ils étaient la seule chose qui pourrait pousser mon père à parler.

Lentement, je me laisse tomber dans le canapé alors qu'il roule pour se placer face à moi. Il croise ses mains sur ses cuisses et se racle la gorge. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et je ne peux retirer cette petite pensée de mon esprit...

J'aurai dû aller chez Spencer sans passer par ici. J'aurai dû éviter ça. J'aurai dû... rester dans l'ignorance de cette bombe qui semble bientôt m'exploser au visage.

— Ces derniers temps, j'ai eu le temps de réfléchir.

Je n'aime pas du tout cette façon de commencer. Mon père n'est pas du genre à réfléchir pour me dire ce qu'il ressent après. En général, je le vois réfléchir, mais je n'entends jamais le résultat. Et ça me va. Je m'y suis habituée.

Black Bikers, Tome 5 : La souris abimée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant