Chapitre 7

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Les yeux fixés sur le plafond, je tente de retrouver mon souffle

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Les yeux fixés sur le plafond, je tente de retrouver mon souffle. Mes bras me brûlent, mon corps me brûle, ma vie me brûle. Mes souvenirs. L'odeur de cramé me remonte dans le nez et je dois me redresser et ouvrir la fenêtre pour respirer l'air pure. La tête penchée à travers la fenêtre, je prends une longue inspiration en fermant les yeux, laissant couler les dernières larmes qui s'accrochaient à mes cils.

Merde. Je déteste faire des cauchemars.

Le corps encore tremblant, il me faut plusieurs secondes pour me ressaisir et me redresser. Ma tête tourne et je finis par m'asseoir sur le sol, sous la fenêtre, le corps recroquevillé.

Mes bras me brûlent.

Quand je commence à les frotter, je sais que je dois arrêter. C'est mal. Je me fais encore plus de mal à moi-même. Mais je n'y arrive pas. C'est psychologique. J'ai l'impression que les flammes me lèchent à nouveau la peau, me brûlent, me tuent.

Dès que je cligne des cils, je revois des passages de mon cauchemar.

Logan et sa bière à la main, en train de danser sur ma table basse. Lindsay devant la cheminée en train de fumer une cigarette. Susan en train de rire en applaudissant Logan. Et moi. Moi, allongée sur le canapé, une cigarette à la main. En train de m'endormir à cause de l'alcool. De m'endormir avec une cigarette à la main.

Il suffit que je ferme les paupières pour revoir mon père rentrer plus tôt de son week-end de pêche, nous découvrir comme ça, hurler, me faire sursauter.

La cigarette qui tombe.

Trop effrayé pour y penser.

Logan qui tombe de la table. Renverse toutes les bières et les bouteilles d'alcool qu'on a réussi à trouver dans le bar de mon père.

Le voir courir pour se cacher dans la salle de bains.

Les flammes.

Beaucoup, beaucoup de flammes.

La mort.

Je pousse un cri étouffé pour forcer mon cerveau à oublier, à ne plus y penser. Je ne dois pas y penser. Ça fait trop mal.

Mais je ne revois que ça, en boucle.

Alors que mon père prend son avion dans six heures, je suis là, en train de pleurer sur le sol de ma chambre.

Il va partir.

Depuis qu'on a emménagé à Sadler, il n'est jamais parti si longtemps et encore moins sans moi. On a tout fait ensemble ces dernières années, mais peut-être qu'il a fini par comprendre que j'étais fautive. Tout est ma faute.

J'ai brisé sa vie.

À cause de moi, ma mère est partie. À cause de moi, il a perdu l'usage de ses jambes. À cause de moi, il a déménagé loin pour m'éloigner de tous ces traumatismes. À cause de moi... il est malheureux.

Black Bikers, Tome 5 : La souris abimée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant