Chapitre 18

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Tout va bien

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Tout va bien. Tout. Va. Bien.

Je prends une longue inspiration en tirant le frein à main. Secoue mon levier de vitesse pour être bien sûr que je suis au point mort. Tourne la clef.

Tout va bien.

Je suis chez moi.

Je prends une seconde inspiration, encore plus longue, en ouvrant la portière.

J'attrape mon sac de cours, le glisse sur mon épaule, gémis de douleur à cause de mon mal de dos, me maudis d'avoir passé des heures debout dans la cuisine sans m'arrêter pour m'empêcher de penser, et me redresse de toute ma hauteur.

Tout va bien.

Enfin, je claque la portière et fais mon premier pas.

Je m'avance vers ma maison, parce que c'est chez moi. Oui, tout va bien. Je veux retirer cette boule de mon estomac alors que je verrouille ma voiture en marchant, puis m'arrête devant la porte.

Elle est ouverte.

Oui, il est rentré.

Nouvelle inspiration et j'entre.

Le cœur battant, je traverse le petit couloir pour rejoindre le salon où je découvre mon père devant la télé. Je réalise à peine à quel point il a pu me manquer quand son parfum parvient à mes narines.

L'angoisse disparaît quand il tourne son fauteuil dans ma direction et esquisse son petit sourire en coin, le regard chaud.

— Tu es enfin là !

Je ne comprends pas pourquoi j'ai tant angoissé, pourquoi j'ai tellement craint son retour. Quand je le vois devant moi, toujours le même, mon tad, tout s'échappe et je souris en m'avançant vers lui.

Tad !

Quand il m'enlace, je l'entends sentir mes cheveux et je souris en le pressant contre moi. Ce grand nounours m'a manqué bien plus que je ne le pensais.

— Comment tu vas, ma Tara ?

— Ça va et toi ? Tu as fait bon vol ? Tu es arrivé quand ?

Je me détache de lui pour regarder son visage et le découvre apaisé et joyeux. Ça fait longtemps que je ne lui avais pas vu cette étincelle dans le regard. Il avait toujours été plus heureux à Round Rock, comme maintenant.

Cette constatation me fait autant de mal que de bien. Je suis heureuse qu'il aille mieux, mais je culpabilise qu'il soit revenu. Il aurait peut-être pu rester là-bas, s'il y est si bien. Est-il revenu pour moi ?

— Je suis arrivé il y a tout juste une heure. Je vais bien.

Il me caresse les cheveux et me fait asseoir dans le canapé. Il garde sa main dans la mienne. Je ne me rappelle pas la dernière fois où nous avons été aussi proches, où il m'a tenu la main aussi longtemps. Quand j'étais enfant, sûrement. Avant tout ça.

Black Bikers, Tome 5 : La souris abimée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant