À Whitesboro, les Black Bikers sont toujours la loi.
Jordan Pierce, jeune étudiante en biologie à l'université de Denton, travaille dans un bar à thé pour financer sa vie, à Whitesboro. Après une nuit terrible, quatre ans plus tôt, elle est persuadé...
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J'ai toujours vécu au Texas. Je suis née à Round Rock, avant de débarquer à Sadler l'année de mes seize ans, pour ne plus jamais repartir. Aujourd'hui, alors que j'ai vingt ans, je ne me vois pas vivre ailleurs que dans cet État bien précis, parce que j'aime l'atmosphère qui y règne chaque jour. Pourtant, je ne m'habituerais sûrement jamais à cette chaleur étouffante. Sûrement que mes origines galloises y sont pour quelque chose, mais dès que j'ouvre les yeux, je déteste cette atmosphère sèche et lourde qui plane dans la maison.
— Bonjour, Tara.
— Salut tad.
Il fait tourner ses roues pour se placer sous la table, alors que je dépose son petit-déjeuner devant lui. Au moment où je lui souris, je découvre son froncement de sourcil qui m'empêche de continuer.
— Quelqu'un a dormi avec toi ?
Je cligne plusieurs fois des cils avant de secouer la tête.
— Non, pourquoi ?
— À qui est la voiture qui est devant ?
— Oh.
Je me retourne vers l'évier pour faire la vaisselle et ne lui laisse pas le temps de voir mon regard qui se réchauffe. Mon père pourrait mal interpréter mon engouement et je n'ai pas envie qu'il s'imagine quoi que ce soit.
— Ma voiture a lâché, alors on m'a prêté cette voiture le temps de la réparation.
— Elle a lâché ? Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ? Quand ça ? Qu'est-ce qu'elle a ?
Je me retourne vers lui pour l'apaiser d'un regard et secoue la tête.
— Tout va bien, rien de grave. C'est la batterie, mais elle sera réparée rapidement ! Ne t'inquiète pas, je m'en occupe.
— Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
— Parce que c'est arrivé cette nuit et que tu dormais, pas la peine d'en faire une histoire, tad.
— Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Le temps que je lui explique ce qui est arrivé cette nuit, en omettant quelques détails, il est à nouveau plus calme et ne fait que grogner sous sa moustache.
— Bon. Très bien. Si tu me dis que ça va, alors ça va.
— Mais oui. Et maintenant, à trop parler avec toi, je suis en retard en cours. Tu vois ce que tu me fais faire ?
Son visage qui est toujours si grognon s'adoucit devant moi et il esquisse même un sourire en roulant des yeux. Mon père est ce viking qui a toujours réussi à effrayer mes amis, même encore aujourd'hui alors qu'il est dans ce fauteuil roulant. Il pense avoir perdu de son autorité, mais d'après moi, ça n'a jamais rien changé. Il est toujours mon viking de père.
