Chapitre 27

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Mon corps tremble encore, frisonne, brûle

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Mon corps tremble encore, frisonne, brûle. Je ressens encore les lèvres de Spencer contre les miennes, ses mains sur mon visage alors qu'il me tient fermement contre lui. Comme si le monde prendrait fin s'il me lâchait. Putain, ce baiser m'a retourné la tête.

Je ne pense qu'à ça sur le chemin du retour. Je ne vois pas la route, ni les autres voitures, alors que je suis sur l'autoroute. Il n'y a rien de plus important que ce que nous venons de vivre.

Pourtant, la seconde chose qui n'arrête pas de tourner dans mon esprit, c'est le tiraillement de mes cicatrices alors que je cherchais à me rapprocher de lui. Lorsque je me suis penchée vers lui, j'ai senti les cicatrices sur mon ventre me tirailler.

C'était parfait, alors que je ne le suis pas.

Pourtant, je n'arrivais pas à l'arrêter. J'aurais même pu le laisser me toucher, s'il avait essayé. J'aurais pu tout lui donner de moi.

C'est le deuxième homme que j'embrasse dans ma vie et mon corps tout entier ressent ce bouleversement dans mon âme. Il a marqué quelque chose. C'est le premier à m'embrasser comme s'il voulait mourir avec moi.

Mon premier baiser date du collège, durant une fête d'anniversaire d'un ami d'enfance, dans le cagibi. Sept minutes de paradis. Mon premier baiser.

Mais aujourd'hui, c'est mon premier vrai baiser. Celui que j'attendais, celui dont je rêvais. Celui que j'ai aimé.

Depuis mes seize ans, depuis l'incendie, je n'ai jamais pu approcher un homme de crainte de lui montrer mes défauts. Spencer est mon exception, et aujourd'hui... J'aurais pu lui laisser les voir. Et pire que tout, j'aurais pu les aimer s'il les avait aimés. Parce que je sais qu'il le ferait. Je le connais. Je sais qu'il les aimerait, parce qu'il sait à quel point je les déteste.

Mais lorsqu'il a arrêté le baiser, j'ai compris que j'avais été trop loin. Je lui aurais laissé tout voir, sans regret, mais maintenant, rien qu'en y pensant, j'ai envie de m'arrêter pour vomir.

Alors, je reprends mon souffle discrètement, regarde la route et oublie. J'ai l'habitude d'oublier, de passer à autre chose. Tout va bien.

Lorsqu'on arrive en bas de chez lui, je m'arrête et garde les yeux fixés sur la route pour ne pas avoir à croiser son regard.

— Bonne nuit, marmonné-je.

Il ne bouge pas, comme durant tout le trajet. Il n'a pas essayé de me parler, et je n'ai pas dit le moindre mot non plus. Nous avons tous les deux été plongés dans nos pensées.

— Star.

— Bonne nuit, répété-je.

— Star.

Je ne dis rien, garde les yeux fixés devant moi, les mains crispées sur le volant.

— Jordan !

Cette fois, je me sens faiblir. Je tourne la tête pour le regarder et y découvre tellement d'émotion que je détourne le regard aussitôt.

Black Bikers, Tome 5 : La souris abimée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant