À Whitesboro, les Black Bikers sont toujours la loi.
Jordan Pierce, jeune étudiante en biologie à l'université de Denton, travaille dans un bar à thé pour financer sa vie, à Whitesboro. Après une nuit terrible, quatre ans plus tôt, elle est persuadé...
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J'ai déjà embrassé un paquet de femmes, surtout depuis que j'ai le cuir. J'ai toujours aimé les femmes et je ne m'en suis jamais caché, mais alors Jordan... Jordan, c'est autre chose. C'est plus intense, plus fort, plus brûlant que jamais. Je n'arrive pas à m'arrêter. Je l'embrasse, la déguste, la vénère, la chérie, la laisse pénétrer absolument toutes mes terminaisons nerveuses pour qu'elle me brûle de l'intérieur.
Je savoure absolument chacun de ses souffles, chacun de ses gémissements, chacune de ses réactions. J'aime lorsqu'elle glisse ses doigts dans mes cheveux et les tire doucement, me plaquant plus fermement contre elle, comme si l'idée même que je m'éloigne la tuait autant que moi.
Parce que je ne veux pas la lâcher, même une seule seconde. Sentir sa peau frémir à mon toucher, son souffle s'affoler à mon contact, ses lèvres répondre aux miennes, tout me fait vibrer de l'intérieur. Je veux continuer, sans jamais m'arrêter.
Je veux mourir comme ça.
Putain, c'est absolument tout ce dont j'avais besoin pour vivre.
Le souvenir des lèvres de Bonnie, de son détachement, de sa luxure me vient en tête et tout prend un sens différent. Parce que Jordan ne veut pas m'embrasser pour mon corps, elle ne veut pas mon cuir non plus, elle me veut moi. Je le sens.
Quand elle m'embrasse, c'est mon âme qu'elle embrase.
Mes doigts la parcourent, caressent son visage, sa nuque, se raccrochent à ses épaules pour la rapprocher davantage, puis remontent à ses cheveux que je caresse. Je finis par attraper ses joues en coupe et approfondis toujours davantage le baiser. Je veux tout lui donner, de mon souffle à mon âme.
La seule raison qui me ferait arrêter serait la fin du monde. Si une bombe éclate soudainement devant nous et nous tue tous. Même un simple tsunami ne me ferait pas la lâcher. Je respirerais à travers ses poumons, la laisserais vider les miens. Putain, je pourrais lui donner mon propre cœur si elle me le demandait.
J'en perds complètement la tête.
Je sais pourtant à quel point c'est une erreur.
Bordel, je suis le pire connard de l'univers, mais je n'arrive plus à m'arrêter.
Jordan mérite mieux, elle mérite plus, elle mérite absolument tout, et je ne peux pas lui offrir tout ça. Pas maintenant. Pas alors que la vie d'April se reconstruit, pas alors que mon club se déchire de voir le président partir, pas alors qu'elle tente de reprendre sa vie en main. Je ne peux pas, je ne dois pas lui rajouter un nouveau poids, mais égoïstement, je ne peux plus m'arrêter.
Je n'en ai aucune envie.
Je veux oublier tout le reste.
Oublier qu'après ce baiser, la vie devra reprendre. Pas de Spencer et Jordan. Pas de Charmant et Star. Pas maintenant.
Alors je ne la lâche pas. J'approfondis le baiser, lui donne toujours plus de moi, la serre plus fort, la rapproche, la cherche, la savoure.
J'aimerais pouvoir lui donner absolument tout, mais je sais que ce n'est pas le moment, parce que je la connais. J'ai appris à comprendre son fonctionnement et je sais avec certitude qu'elle sera la première à tout me donner. Elle est comme ça. Elle offre sans compter. Elle s'oubliera.
