Chapitre 39 : Une nouvelle famille ?

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« L'enfer a déjà commencé alors c'est pas maintenant que je vais accéder au paradis. »

ADELINA ☾

— Adelina ! Dépêche-toi si tu ne veux pas être en retard à l'enterrement de ta propre mère !

La voix de mon père...
Il me gronde une énième fois car depuis je refuse de le voir, de voir cette fausse famille maintenant que la seule personne à laquelle je tiens s'en est allée.

Je suis donc enfermée dans ma chambre depuis tout ce qui s'est passé, mais l'église n'attend pas...

Il faut que je me prépare.

Avec les membres endolories, je décide de prendre une douche, une douche froide pour me réveiller et penser à autre chose.
Les gouttes d'eau se déposent avec violence sur mes bleus, j'ai la routine plus rude que d'habitude ce qui agresse ma peau.
Je préfère me dépêcher en frottant et nettoyant toute la crasse que mon corps a accumulé.

Un tour devant le miroir et mes cheveux bouclés ne ressemblent qu'à de la paille, je décide de les laisser sécher puisqu'ils sont encore mouillés par la douche.
Ma peau sensible et couverte de bleus me donne encore des frissons juste pour que je leur porte attention.

Je m'en écarte, je les évite du regard et préfère appliquer quelque chose qui soulagera les brûlures plutôt que de les empirer.
J'avoue qu'elles me démangent tellement parfois que j'en pleure en déchiquetant mon t-shirt pour apaiser l'envie de détruire ma peau.

Je finis par n'appliquer sur mon visage qu'une légère crème sans aucun maquillage.
Il semblerait que l'incident aurait été rapporté dans les journaux locaux et aussi au journal télévisé.

C'est le genre de chose qui inquiète toute une ville, et je comprends totalement.
Car même après y avoir assisté, je sais que ces images seront à jamais dans ma mémoire.

Je porte des vêtements noirs malgré le printemps qui rentre petit à petit et met déjà du baume au cœur pour certaines personnes.
J'aurai préféré rester en hiver, là où les fleurs se recouvrent et cachent leurs plus beaux attraits.

Je prends en main mon bout de papier sur lequel se trouve mon discours préparé pour ma mère.
Un discours que j'ai pris soin de froisser parce que je me disais que je ne pouvais pas le faire puis...

Quelque chose en moi m'a soufflé que j'étais littéralement la seule à pouvoir lui rendre hommage, la seule qui avait une réelle expérience de ce qu'était ma mère au quotidien.

Alors en enfilant mes converses de couleur noire je récite inlassablement mon texte sans me soucier des véritables paroles comme si ce bout de papier n'est qu'une leçon que je dois à tout prix apprendre pour le lycée.

Je ne veux pas pleurer, pas maintenant.

Je décide de sortir de ma chambre avec la boule au ventre, le bout de papier plié en quatre dans ma poche et ma respiration toujours irrégulière.

Mes cernes se voient à 10 000 de km mais ce n'est plus un problème au point où j'en suis, je me mets en tête de rejoindre mon cousin et mon père dans le cortège jusqu'à l'église.

Depuis ce jour, je ne leur adresse plus la parole, j'ai coupé tout contact avec le monde qui m'entoure.

Notamment avec mon téléphone que je n'ai pas utilisé depuis que maman est morte et qu'honnêtement je ne compte plus utiliser à l'avenir.

Basorexie (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant