Chapitre 38 : Hypophrénie justifiée

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HYPOPHRENIE n. def. : Vague de sentiment triste sans cause déterminée.

« Je ne veux pas y aller seule ! »

ADELINA

Lorenzo me partage un regard horrifié avant de me lever du lit d'un geste violent et rapide.

Il me guide, la main tremblante vers une sortie, des corps gisent encore sur le sol lorsque nous passons dans ce couloir.

Je n'ose pas ouvrir la bouche, mes jambes tremblent et j'ai l'impression de tomber à chaque fois que je fais un pas. Mes pieds sont froids, car ils touchent le sol, et je ne porte qu'une simple robe blanche en pyjama.

J'avance avec lui, ou plutôt je cours vers différentes directions jusqu'à ce que j'entende des bruits de pas qui se rapprochent.

Lorenzo ne perd pas une minute et me maintient contre lui dans un petit coin qui n'est autre que la chambre de mon cousin.

Il n'y est pas lui non plus...

Je regarde ce lit en désordre, cette chambre qui pue la chaussette sale à dix milles kilomètres mais aucune trace de sang, aucune trace de bagarre juste la chambre d'un adolescent.

Les pas se rapprochent et ma respiration se coupe presque lorsque j'entends de nouveau les bruits des coups de feu. Lorenzo garde son calme mais moi je ne peux m'empêcher de trembler, fermant les yeux en laissant des larmes pathétiques couler le long de mes joues.

J'essaye de calmer ma respiration mais même ma tête se met à bouger toute seule alors Lorenzo pose celle-ci sur son torse. Mes bruits de reniflements, je les couvre avec ma main en priant très fort pour la première fois de ma vie.

La porte s'ouvre sous un grincement, les bruits de coups de feu disparaissent pendant un instant et je me retrouve à laisser le gilet du garde encore humide.

Je lui lance un regard lorsque je parviens à entendre enfin une porte qui se claque et des pas qui s'avancent vers l'armoire dans laquelle nous sommes. Il me supplie de ne pas faire de bruits, me faisant presque mal en me serrant de la sorte tandis que ma main est encore sur ma bouche pour éviter les bruits.

Mais je ne peux m'empêcher d'hyperventiler et faire échapper des sanglots.

Tout est de ma faute...

Si tous ces hommes sont morts, c'est parce que je n'ai même pas pu avouer à mon père tout ce qui s'est passé... Aurait-t-il pu faire quelque chose finalement ?

Je n'en sais rien...

Et maintenant je vais sûrement mourir en ne sachant rien de la vie, en ayant perdu toutes les opportunités que j'avais de vivre pleinement... Je baisse la tête et les dernières larmes qui déforment mon visage coulent sur mon nez avec regret.

Mon corps n'arrête pas de ressentir les derniers frissons que j'aurais de ma vie et lorsque notre armoire s'ouvre c'est Lorenzo qui se met en première position. Je m'apprête à crier en voyant sa carrure prête à se faire éjecter sous mes yeux en me protégeant.

Ma mère vient de rentrer dans la pièce, elle nous demande de faire silence lorsqu'elle s'approche avec des petits pas. Je la prends dans mes bras avec stupeur.

Elle caresse mes cheveux rapidement avant de prendre mon visage entre ses mains pour vérifier que tout va bien et que je ne suis pas blessée.

— On va devoir sortir d'ici sans faire de bruit, ton père fait le nécessaire pour nous faire sortir, chuchote-t-elle en me regardant puis en jetant un coup d'œil à Lorenzo qui décide de passer devant.

Basorexie (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant