art boy [hongjoong x reader]

Chapitre 1

Tu claquais la porte de ton appartement en soupirant. Les cours, encore et toujours les cours. Ils envahissaient tes pensées chaque jour, chaque heure, comme si toute ta vie ne tournait plus qu'autour de ça. Plus le temps passait et plus cette routine — se réveiller, aller à l'université, rentrer chez soi, dormir — te devenait insupportable. Tu n'avais jamais voulu vivre une vie monotone comme celle-ci, mais ce n'était pas maintenant que tu allais pouvoir y échapper. « Passe ton diplôme, tu verras après ». C'est ce que tout le monde te disait chaque fois que tu tentais d'aborder l'idée d'abandonner la fac de lettres, de trouver un travail qui te plaisait ou de partir à l'aventure. Mais l'inconnu te faisait peur, et décevoir les autres aussi. Alors tu te contentais de faire ce que tu avais à faire en attendant que cela se termine.
Récemment, tu avais réussi à trouver un petit travail pour gagner de l'argent, et par la même occasion pour échapper un peu à ce quotidien barbant. Mannequin. Tu n'avais pas osé te lancer au début, mais tu t'étais dit que tu n'avais rien à perdre à tenter un casting. Et puis ça avait marché pour toi. Même si tu ne faisais que quelques photos pour des publicités, parfois même pour des vêtements ou des cosmétiques, ça te suffisait amplement et tu ne rêvais pas forcément d'aller plus loin dans le métier. Du moment que ça aidait à payer ton loyer et à te sortir la tête des cours, ça te suffisait.
Tu retirais tes chaussures, attrapais ton ordinateur et t'affalais sur ton canapé pour chercher les prochains éventuels castings auxquels tu pourrais participer. Une heure plus tard, ton ventre commençait à gronder. J'ai trop la flemme de cuisiner, pensais-tu.
Tu remis alors tes chaussures et descendais de l'immeuble pour te rendre dans la supérette la plus proche de chez toi. Arrivé·e à la caisse pour payer tes courses, tu te stoppais. Le caissier t'observa pendant quelques longues secondes avant de lever les sourcils.

« Oh, la·e modèle ! C'est toi ! s'exclama-t-il. Bravo pour la dernière fois, bon travail !

- Hm... Mr Kim, c'est ça ?

- Ah, pas de Mr Kim entre nous ! C'est juste pour paraître plus sérieux au boulot...

- Comment je vous appelle, alors ?...

- Moi c'est Hongjoong, alors tu peux m'appeler Hongjoong. Enfin, logique... »

Il eût l'air de paniquer un instant.

« Pardon, j'ai du mal avec les interactions sociales... Ah, et ce n'est pas la peine de me vouvoyer, on doit avoir à peu près le même âge ! Tu es étudiant·e, non ?

- Oui, à la fac de lettres.

- Cool ! Moi je suis à celle d'arts, on n'est pas loin alors ! »

Hongjoong te sourit. Ses yeux noirs brillaient. Il était vraiment mignon, et ça ne faisait aucun doute pour toi qu'il était régulièrement appelé pour des shootings.

« Et qu'est-ce que tu fais là ? demandais-tu. Tu n'es pas mannequin ?

- Ah, si, si ! Mais j'ai besoin d'argent. De beaucoup d'argent. Alors, j'ai trouvé un deuxième boulot.

- Pourquoi ? Tu as des dettes ?

- Bien sûr que non ! rit-il. Je veux juste m'acheter un appareil photo. Un Canon EOS, si tu veux tout savoir. Ça coûte une fortune, ce truc.

- Kim Hongjoong ! lança une voix. Tu n'es pas payé pour discuter avec les clients ! »

Il sursauta et s'excusa à son supérieur. Il te lança un regard gêné, mais son sourire n'avait pas disparu.

« Désolé, dit le garçon. Je pourrais pas t'en dire plus pour le moment... Ah, mais j'aimerais bien te revoir par contre !

- Pourquoi ?

- Parce que tu es sympa. Et parce que ton aura est inspirante, comme je t'ai dit l'autre jour. Tu as l'air d'une personne inspirante, en fait. »

Tu ne pus cacher ton air amusé par sa remarque.

« Encore cette histoire d'inspiration ? le questionnais-tu. T'es vraiment un artiste, ça se voit.

- Alors, tu repasseras me voir ? Je suis là tous les soirs, de sept heure à minuit !

- Je repasserai, promis. »

Il te fit un signe de la main, que tu lui rendis. Tu repris le chemin de ton domicile. Kim Hongjoong était vraiment une personne étrange, mais à l'air incroyablement intéressante. Mais ce qui était sûr, c'est que tu le reverrais. C'était la première personne qui te donnait l'impression que ta vie n'allait plus être si monotone à présent.